à la débandade \a la de.bɑ̃.dad\
Pendant deux jours vous avez rencontré des tambours de la garde nationale cruellement avinés, des musiciens, des grosses-caisses, des chapeaux-chinois, courant à la débandade.— (Nestor Roqueplan, Regain. La Vie parisienne, Librairie parisienne, 1854, page 167)
La classe intelligente, lasse d’un perpétuel qui-vive, donne le signal du sauve-qui-peut ; elle ferme sa porte et vit à la débandade, chacun pour soi, chacun chez soi, sans porter plus d’intérêt à la chose publique qu’on n’en prend à une tragédie monotone qui a le tort de durer trop longtemps.— (Eugène Pelletan, Droits de l'homme, Pagnerre, 1867, page 66)
Cet incident termina joyeusement le banquet. Portant aux nues l’amphitryon, les convives, bras dessus bras dessous, s’élancèrent à la débandade hors de la maison, précédés des lanternes de leurs domestiques.— (Auguste de Villiers de L’Isle-Adam, Le Plus Beau Dîner du monde, 1874, dans Contes cruels, Calmann-Lévy, 1883, page 173)
De ce jour, tous ses devoirs furent oubliés. Tout alla sans ordre et à la débandade. Lorsqu’une fillette a l’amour en tête, va te faire lanlaire !— (Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, Les Demoiselles de Bienfilâtre, dans les Contes cruels, 1883, éd. J. Corti, 1954, volume 1, page 6)
On distinguait nettement les masures bâties à la débandade le long de la route, les petites cours pleines de fumier, les jardins étroits plantés de légumes.— (Émile Zola, La Faute de l’abbé Mouret, G. Charpentier, 1875, livre 2, chapitre 17, page 274)
La route tourne, un petit bois de pins descend à la débandade une pente rocheuse.— (Émile Zola, La Mort d’Olivier Bécaille, 1879)
Des chaises et des fauteuils antiques traînaient à la débandade.— (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893)
Seulement, je vous en prie, c'est une mission de confiance que je vous donne : sur le coup de six heures, amenez-moi tout votre monde ici, n'allez pas laisser les gens rentrer chacun chez soi, à la débandade.— (Marcel Proust, Sodome et Gomorrhe, Gallimard, 1921-1922)