à perte de vue \a pɛʁt də vu\
Nous parcourons la vaste plaine fertile des Doukkala, sans pierres et sans arbres, où s’étalent à perte de vue d’immenses champs de blé, d’orge, de maïs, de fèves et de pois chiches.— (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 153)
Entre La Couarde-sur-Mer et Ars-en-Ré, le cycliste découvrira les marais salants qui se déploient à perte de vue.— (journal Sud-Ouest, supplément Guide saison 2022 Charente-Maritime, page 49)
Des voitures à perte de vue, mais aussi des bus, des tracteurs, des camping-cars et même des moissonneuses-batteuses.— (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 12 octobre 2022, page 9)
Ils étaient parvenus sur le bord d'une immense pièce d'eau. Vers leur droite elle fuyait à perte de vue, de place en place ornée de nénuphars et de nymphéas, .— (André Dhôtel, Le Pays où l’on n'arrive jamais, 1955)
Le cinquième jour, la terre s’évapora à l’horizon, et l’océan recouvrit l’espace à perte de vue. C’était comme le corps fluide d’une bête gigantesque et imprévisible dont Gabriel Morange guettait le moindre mouvement. Il ressentait sa respiration puissante sous la coque, et la savait capable à tout moment de les entraîner vers le fond s’il lui en prenait l’envie.— (Philippe Morvan, Ours, Calmann-Lévy, 2018)
Tout le monde se mit à disserter à perte de vue sur la stratégie; chacun discourait à perdre haleine sur les avantages et les inconvénients de l’ordre-mince ou de l’ordre-profond, .— (Souvenirs de la Marquise de Créquy de 1710 à 1803, nouvelle édition, tome 5, Paris : chez H.-L. Delloye, 1840, page 120)
, M. de Persigny discourait à perte de vue, au hasard de l’improvisation, sans se préoccuper de la discrétion de ses interlocuteurs.— (Gustave Rothan, Souvenirs diplomatiques : L'Europe et l'avènement du Second Empire, Éditions Calmann-Lévy, 1890, page 165)
On discute à perte de vue, on se gourme un peu les uns les autres. Au total on lantipone.— (José Vincent, « L’enseignement des langues de terroir », le 10 novembre 1924, dans Le Correspondant, volume 297, 1924, page 385)
Pourtant tout cela presse, car il y va de la santé de tout le pays.
La « normalité » de l’état de paix, c’est un beau sujet traité à perte de vue dans les ouvrages de droit international, en attendant que cette science devienne, grâce aux hommes politiques et diplomates, purement métaphysique, comme quelque chose d'extra-terrestre, d’extra-humain…— (Ahmed Rechid, « L’islam et le droit des gens », page 41, en recueil dans Académie de droit international : Recueil des cours, tome 2 de 1937 (tome 60 de la collection), 2e tirage, Leyde : chez A.W. Sijthoff, 1969, page 412)