à pleines mains \a plɛn mɛ̃\
Un enfant rira de l’amputé qui a mal à son membre disparu ; de son cadet, qui a empoigné à pleines mains une ortie ou un fer rouge, etc.— (Lucien Fabre, Le Rire et les rieurs, Gallimard, Paris, 1929, page 235)
Elle contait à ravir, donnait des ridicules à pleines mains et presque sans distinction de parti.— (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
Accablez-moi maintenant du mépris que vous m’avez versé à pleines mains sans que je le méritasse ; mais je crois être certain que dans la soirée où votre tante a emmené le comte, si je vous avais dit ce que je viens de vous écrire, l’ayant dit une fois, j’aurais été comme le tigre apprivoisé qui a remis ses dents à de la chair vivante, qui sent la chaleur du sang, et…— (Honoré de Balzac, La Fausse Maîtresse, 1841)
Du reste, ils ne savaient rien de lui, pas même s’il gagnait réellement à la Bourse l’argent qu’il dépensait parfois à pleines mains, mis avec une élégance affectée, d’une certaine finesse dans sa haute taille mince, avec sa bouche rouge de jouisseur, ses yeux clairs de bête de proie.— (Émile Zola, Les Trois Villes : Paris, 1897)
Belle, élégante, jetant l’argent à pleines mains, presque toujours seule, ou accompagnée d’un jeune homme qu’elle présentait comme son frère, partout où elle passa, dans tous les salons qui l’accueillirent, elle fut l’objet de la plus vive curiosité.— (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)