école de rang \e.kɔl də ʁɑ̃\ féminin
Des années 1920 aux années 1950, les écoles qui dominent le paysage de la plupart des municipalités du Quéec sont de petites écoles, souvent rurales. C'est l'ère de l'école de rang, qui essaime un peu partout dans la province : « mal équipée, souvent dépourvue de chauffage central, d'électricité et d'eau courante, avec sa classe unique à six, sept ou huit divisions fut alors l'objet de virulentes critiques dont les journaux, les revues scolaires et certaines publications se firent l'échoe » .— (Mélanie Lanouette, « La scolarisation des élèves catholiques au Québec, 1923-1964 », dans Brigitte Caulier, Andrée Dufour et Thérèse Hamel (dir.), L'école au Québec, Presses de l'Université Laval, 2023, p. 103.)
Au village, autre découverte, le monde des rangs était regardé de haut. Il reste des relents de ce mépris aujourd’hui. C’est pourquoi je réagis à votre article sur la relation entre l’habitat scolaire et l’enseignement. Mais au passage vous servez des généralités qui perpétuent une représentation négative des écoles de rang, des institutrices et des commissaires. Les écoles de rang n’étaient pas comme les écoles des villes et des villages. Elles étaient le résultat de la dynamique du milieu. Elles étaient des cellules vivantes de transmission de la culture dans les campagnes. Cette dynamique d’apprentissage est essentielle à la santé de toutes les collectivités. Je pense que la formule des écoles de rang apporte une contribution spécifique à l’histoire de l’éducation au Québec et à la philosophie de l’éducation tout court.— (Le Devoir, 17 juin 2017 → lire en ligne)