être au bout de son rouleau \ɛ.tʁ‿o bu də sɔ̃ ʁu.lo\ (se conjugue → voir la conjugaison de être)
– Qu’on ne s’aime pas ou qu’on s’aime, quand on est comme nous au bout de son rouleau, c’est passé, c’est passé, c’est comme s’il n’y avait rien eu.— (Romain Rolland, Colas Breugnon, 1919)
Autrefois, il était pris de panique, d’une terreur folle paralysante, à la seule pensée de la mort, aujourd’hui, quand il en était si près, il l’attendait avec un peu d’impatience, parce que c’était son heure, qu’il était épuisé, au bout de son rouleau… Une joie émue le gonflait à penser qu’il serait délivré de tout mal.— (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 184)
Elle savait qu'elle était au bout de son rouleau et que trop de déceptions peuvent tuer une âme.— (Christine Renard, À contre-temps, 1963)
« Vois-tu, j’ai abusé ; je me suis trop fatiguée : j’ai été au bout de mon rouleau. Je ne voulais pas admettre que j’étais vieille. Mais il faut savoir regarder les choses en face ; dans quelques jours, j’ai soixante-dix-huit ans, c’est un grand âge.— (Simone de Beauvoir, Une mort très douce, Gallimard, 1964, Le Livre de Poche, page 22)
— Ils feront ce qu’ils voudront… Ce qu’ils voudront… Je sens bien que je suis au bout de mon rouleau.— (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, chapitre 75, Robert Laffont, 1968)
C’était sa façon de dire qu’il sentait sa vie lui échapper, c’était une manière d’éviter un mot dont il avait un peu peur.
Les ruses, les protestations, les conjurations, tout cela ne sert à rien : un puissant de ce monde qui n’a plus de puissance, un politicien qui est fini, un intriguant au bout de son rouleau sont toujours la plus lamentable chose qu’il y ait sur terre.— (Stefan Zweig, Joseph Fouché, Grasset, 1969, page 270)