En arabe, les verbes sourds sont des verbes dont les deux dernières consonnes radicales sont semblables.
L'irrégularité de ces verbes vient de la règle phonétique, qui veut que l'on ne doit pas avoir de « bégaiement », deux consonnes identiques séparées par une voyelle brève, quand ce groupe est lui-même suivi d'une voyelle. Quand cette configuration devrait théoriquement se présenter, la brève intercalaire est supprimée (ou transférée devant le groupe, si la simple suppression conduirait à trois consonnes consécutives) ; et les deux consonnes identiques sont réunies par un teschid.
Leur nom de « verbe sourd » vient de ce que les deuxième et troisième radicales étant réunies en une seule lettre, au moyen d’un teschdid (ـّ), il n’y a pas de voyelle associée à la deuxième radicale, et on fait entendre dans la prononciation un son sourd.
La suppression n'a cependant pas lieu, lorsque la deuxième consonne du groupe est elle-même directement suivie d'une consonne, sans voyelle intercalaire. De ce fait, ces radicaux prennent une forme « contractée » ou une forme « expansée » suivant le suffixe qu'ils supportent.
Ce même mécanisme joue pour tous les schèmes s'appliquant à ces radicaux (avec parfois quelques « irrégularités » omettant la contraction), et pour tous les schèmes redoublant la dernière radicale (formes verbales 9 et 11, notamment).
L’irrégularité de ces verbes vient de ce que l'arabe n'admet que deux types de syllabes : ouvertes (consonne + voyelle) ou fermée (consonne + voyelle courte + consonne). De ce fait, il ne peut pas y avoir plus de deux consonnes consécutives, et un teschdid (ـّ) ne peut pas porter de sukûn (ـْ), et ne peut pas suivre un sukûn. En effet, un teschdid (ـّ) est l’équivalent de deux consonnes identiques, dont la première ne porte pas de voyelle et ferme donc la syllabe précédente. La seconde consonne de la paire ne peut donc pas également fermer une syllabe ; elle est nécessairement la première consonne d’une syllabe, et doit donc toujours porter une voyelle. Par conséquent, le redoublement de consonnes marqué par ce teschdid (ـّ) n’est possible que devant une voyelle, et derrière une autre voyelle.
Par conséquent :
La racine prend donc deux formes : une forme « déployée » devant un sukûn (ـْ), où la deuxième radicale est dupliquée, et une forme « contractée » par un teschdid (ـّ), devant une voyelle. Ces deux cas se présentent tant à l’accompli qu’à l’inaccompli, à l’actif comme au passif.
Les participes et formes nominales, en revanche, ont toujours un suffixe de déclinaison qui commence par une voyelle. Pour ces formes, les racines sourdes redoublent donc toujours la deuxième radicale.
Dans l’écriture, ces verbes s’écrivent avec deux consonnes, dont la deuxième porte un teschdid (ـّ) ; ils ont naturellement une forme « contractée ». Mais cette forme n'est possible que si la dernière radicale doit porter une voyelle. Dans la conjugaison, ces verbes prennent quand nécessaire une forme « déployée », séparant les deux dernières radicales, suivant ce que la conjugaison y fait suivre comme suffixe :
À l’accompli, tous les verbes sourds ont la même forme en « a ». Cette voyelle n’indique pas ici que le verbe est transitif, cf أَلَّ ('alla) (être agité), بَحَّ (baHHa) (être enroué), تَمَّ (tamma) (survenir), جَدَّ (jadda) (être nouveau),… mais la voyelle double devant s’ouvrir en une syllabe, c’est la voyelle « neutre » qui prend cette place.
Le radical de l’accompli, normalement de la forme , prend deux formes suivant que la syllabe précédant le suffixe doit être longue ou non.
Exemple : حَدَّ (Hadda) (aiguiser ; empêcher, limiter) : (observer l'alternance entre la prononciation .dad. devant une consonne, et la prononciation d.d devant une voyelle) :
accompli | singulier | duel | pluriel |
---|---|---|---|
1re personne | حَدَدْتُ (ħa.dad.tu) j’ai affuté |
حَدَدْنَا (ħa.dad.naː) nous avons affuté | |
2e personne du masculin | حَدَدْتَ (ħa.dad.ta) tu (masculin) as affuté |
حَدَدْتُمَا (ħa.dad.tu.maː) vous deux avez affuté |
حَدَدْتُمْ (ħa.dad.tum) vous tous avez affuté |
2e personne du féminin | حَدَدْتِ (ħa.dad.ti) tu (féminin) as affuté |
حَدَدْتُنَّ (ħa.dad.tun.na) vous toutes avez affuté | |
3e personne du masculin | حَدَّ (ħad.da) il a affuté |
حَدَّا (ħad.daː) eux deux ont affuté |
حَدُّو (ħad.duː) eux tous ont affuté |
3e personne du féminin | حَدَّتْ (ħad.dat) elle a affuté |
حَدَّتَا (ħad.da.taː) elles deux ont affuté |
حَدَدْنَ (ħa.dad.na) elles toutes ont affuté |
(S482) (Schier 138) Il arrive que l’on substitue un Ya (ي) euphonique à la troisième radicale de l’accompli des verbes sourds, quand cette troisième radicale est djezmée (ـْ) : on dira مَدَيْتُ (madaytu) au lieu du régulier مَدَدْتُ (madadtu). La syllabe débutant sur la deuxième radicale est alors rallongée non par le redoublement de la lettre, ce qu'aurait demandé une conjugaison régulière, mais par une diphtongue en Y, plus douce, rapprochant la conjugaison de celle des verbes défectueux en Y. Ce changement est plus courant dans le langage vulgaire que dans l’arabe littéral. L'irrégularité du verbe sourd consiste alors dans l'intercalation de ce Ya (ي) euphonique entre la dernière radicale et la lettre Ta (ـتُ) du suffixe.
(S482) Il arrive quelquefois que l’on forme ces personnes de l’accompli, pour lesquelles cette troisième radicale est djezmée (ـْ), comme si elles venaient d’un verbe concave. Pour ظَلَّ (Zalla) (continuer) on dira ainsi ظِلْتَ (Zilta) au lieu de ظَلِلْتَ (Zalilta).
Le radical inaccompli peut prendre une voyelle en « a » (مَسَّ (massa), toucher ; لَجَّ (lajja), insister), en « i » (قَرَّ (qarra), se refroidir ; ذَلَّ (Valla), être humble) ou en « u » (رَبَّ (rabba), gouverner ; رَدَّ (radda), refuser ; سَدَّ (sadda), sceller)…
Le radical de l’inaccompli, normalement de la forme , prend également deux formes suivant que la syllabe précédant le suffixe doit être longue ou non :
inaccompli | singulier | duel | pluriel |
---|---|---|---|
1re personne | أَحَدُّ (ʔa.ħad.du) je vais (continuer à) affuter |
نَحَدُّ (na.ħad.du) nous allons (continuer à) affuter | |
2e personne du masculin | تَحَدُّ (ta.ħad.du) tu (masculin) vas (continuer à) affuter |
تَحَدَّانِ (ta.ħad.daː.ni) vous deux allez (continuer à) affuter |
تَحَدُّونَ (ta.ħad.duː.na) vous allez tous (continuer à) affuter |
2e personne du féminin | تَحَدِّينَ (ta.ħad.diː.na) tu (féminin) vas (continuer à) affuter |
تَحْدَدْنَ (taħ.dad.na) vous allez toutes (continuer à) affuter | |
3e personne du masculin | يَحَدُّ (ja.ħad.du) il va (continuer à) affuter |
يَحَدَّانِ (ja.ħad.daː.ni) eux deux vont (continuer à) affuter |
يَحَدُّونَ (ja.ħad.duː.na) ils vont tous (continuer à) affuter |
3e personne du féminin | تَحَدُّ (ta.ħad.du) elle va (continuer à) affuter |
تَحَدَّانِ (ta.ħad.daː.ni) elles deux vont (continuer à) affuter |
يَحْدَدْنَ (jaħ.dad.na) elles vont toutes (continuer à) affuter |
La forme apocopée supprime le suffixe aux premières personnes et aux personnes du singulier (sauf la 2FS). La dernière radicale portant alors nécessairement un sukûn (ــْـ), elle ne peut pas être une consonne double, et le radical prend sur ces déclinaisons la forme « déployée ».
Pluriel | Duel | Sing | ||||
1ère | Na– (MSAS)– | نَفْعَلْ | ’a– (MSAS)– | أَفْعَلْ | ||
2ème M | Ta– (MASS)–Û | تَفْعَلُوا | Ta– (MASS)–Â | تَفْعَلَا | Ta– (MSAS)– | تَفْعَلْ |
2ème F | Ta– (MSAS)–Na | تَفْعَلْنَ | Ta– (MASS)–I | تَفْعَلِي | ||
3ème M | ya– (MASS)–Û | يَفْعَلُوا | ya– (MASS)–Â | يَفْعَلَا | ya– (MSAS)– | يَفْعَلْ |
3ème F | ya– (MSAS)–Na | يَفْعَلْنَ | Ta– (MASS)–Â | تَفْعَلَا | Ta– (MSAS)– | تَفْعَلْ |
Cependant :
(S483) (Schier 136) Lorsque la troisième radicale doit normalement porter un sukûn (ــْـ), aux premières personnes et aux personnes du singulier, la forme apocopée peut, outre sa forme régulière « déployée », conserver sa forme « contractée », mais en donnant dans ce cas à la dernière radicale une voyelle arbitraire.
Ce peut être un fatha (ــَـ) ou un kesraِ final arbitraire, au lieu de ce sukûn. La voyelle dont la deuxième radicale aurait dû être affectée, suivant la règle des verbes réguliers, passe dans ce cas à la première radicale.
Ainsi, pour فرّ (FRR, s’enfuir), au lieu de يَفْرِرْ, (yafrir) on peut dire indifféremment يَفِرَّ (yafirra) ou يَفِرِّ (yafirri).
Dans les verbes dont la deuxième radicale doit avoir à l’inaccompli un dhammaـُ, on peut aussi donner un dhamma à la dernière radicale: ainsi, pour مِدَّ (madda, s’étendre) au lieu de يَمْدُدْ (yémdud) on peut dire avec contraction يَمُدَّ (yémudda), يَمُدِّ (yémuddi), et même يَمُدُّ (yémuddu).
L'impératif présente deux types d'irrégularités.
A/ Le radical de l'impératif est normalement celui de l'inaccompli, par exemple ـحْدِدـ (-Hdid-) pour le verbe حَدَّ (Hadda).
(S484) À l’impératif, lorsque le suffixe de conjugaison commence par une voyelle (trois cas sur cinq), la règle générale sur les racines sourdes conduit à jumeler les deux dernières radicales, et transférer la voyelle de la seconde sur la première radicale ; le radical de l'inaccompli se transforme en ـحِدّـ (-Hidd-). Par rapport au schéma général de l'impératif, on pourrait s'attendre aux formes * إِحِدِّي (iHiddî), * إِحِدَّا (iHiddâ) et * إِحِدُّو (iHiddû).
Cependant la hamza instable إِـ (i-) ou أُـ (u-) de l'impératif n'est pas réellement un préfixe. Elle se justifie normalement parce que l'arabe ne connait que des syllabes ouvertes (CV) ou fermées (CVC), une consonne djezmée (ـْ) ne pouvant donc exister qu'en fin de syllabe. Le radical de l'inaccompli commençant normalement par deux consonnes, à l'impératif et en l'absence de voyelle précédant le mot, la structure syllabique impose à la première consonne de fermer une syllabe, donc d'être précédé par une voyelle, laquelle est portée par une hamza. Cette hamza instable a donc nécessairement après elle une lettre djezmée (ـْ), et n'a pas de sens sinon. Donc :
D'autre part, la forme contractée n'est normalement pas possible à la deuxième personne du pluriel féminin, dont le suffixe en –Na commence par une consonne, ou au masculin singulier, qui n'a pas de suffixe. Si l'on prend la forme contractée en fonction du suffixe, suivant la construction normale des verbes sourds, la hamza initiale doit être supprimée devant la forme contractée, et le tableau devient :
impératif | singulier | duel | pluriel |
---|---|---|---|
2e personne du masculin | إِحْدِدْ (ʔiħ.did) tu (masculin) dois affuter |
حِدَّا (ħid.daː) vous deux devez affuter |
حِدُّو (ħid.duː) vous tous devez affuter |
2e personne du féminin | حِدِّي (ħid.diː) tu (féminin) dois affuter |
إِحْدِدْنَ (ʔiħ.did.na) vous toutes devez affuter |
Alternativement, une hamza instable peut être systématiquement prise en préfixe, ce qui impose alors la forme non contractée à toutes les personnes, indépendamment du suffixe :
impératif | singulier | duel | pluriel |
---|---|---|---|
2ème personne masculin | إِحْدِدْ (iHdid) | إِحْدِدَا (iHdidâ) | إِحْدِدُو (iHdidû) |
2ème personne féminin | إِحْدِدِي (iHdidî) | إِحْدِدْنَ (iHdidna) |
B/ De même que pour l’apocopée, le masculin singulier (qui n'a pas de suffixe) peut prendre une forme « contractée », mais en donnant dans ce cas à la dernière radicale une voyelle finale arbitraire. Cette voyelle rendu nécessaire par la structure syllabique de l’arabe est le pendant de la hamza instable initiale de l’impératif. En revanche, le féminin pluriel est nécessairement formé sur la forme « déployée ». Le tableau privilégiant la forme « contractée » est alors :
impératif | singulier | duel | pluriel |
---|---|---|---|
2ème personne masculin | حِدَّ (Hidda) ou حِدِّ (Hiddi) | حِدَّا (Hiddâ) | حِدُّو (Hiddû) |
2ème personne féminin | حِدِّي (Hiddî) | إِحْدِدْنَ (iHdidna) |
Impératif | Accompli | Inaccompli | فَرَّ | ||||||||||||||
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énergique ii | énergique i | Impératif | passif | actif | Emphatique | Apocopé | Subjonctif | Passif | Actif | ||||||||
فُرِرْتُ | فَرَرْتُ | أَفِرَّنَّ | أَفْرِرْ | أَفِرَّ | أُفَرُّ | أَفِرُّ | 1S أَنَا (anâ) | ||||||||||
فُرِرْنَا | فَرَرْنَا | نَفِرَّنَّ | نَفْرِرْ | نَفِرَّ | نُفَرُّ | نَفِرُّ | 1P نَحْنُ (naHnu) | ||||||||||
فِرَّنْ | فِرَّنَّ | إِفْرِرْ | فُرِرْتَ | فَرَرْتَ | تَفِرَّنَّ | تَفْرِرْ | تَفِرَّ | تُفَرُّ | تَفِرُّ | 2MS أَنْتَ (anta) | |||||||
فِرَّانَّ | فِرَّا | فُرِرْتُمَا | فَرَرْتُمَا | تَفِرَّانِّ | تَفِرَّا | تَفِرَّا | تُفَرَّانِ | تَفِرَّانِ | 2D أَنْتُمَا (antumâ) | ||||||||
فِرُّنْ | فِرُّنَّ | فِرُّو | فُرِرْتُمْ | فَرَرْتُمْ | تَفِرُّنَّ | تَفِرُّو | تَفِرُّو | تُفَرُّونَ | تَفِرُّونَ | 2MP أَنْتُمْ (antum) | |||||||
فِرِّنْ | فِرِّنَّ | فِرِّي | فُرِرْتِ | فَرَرْتِ | تَفِرِّنَّ | تَفِرِّي | تَفِرِّي | تُفَرِّينَ | تَفِرِّينَ | 2FS أَنْتِ (anti) | |||||||
فِرَّانِّ | فِرَّا | فُرِرْتُمَا | فَرَرْتُمَا | تَفِرَّانَّ | تَفِرَّا | تَفِرَّا | تُفَرَّانِ | تَفِرَّانِ | 2D أَنْتُمَا (antumâ) | ||||||||
إِفْرِرْنَانِّ | إِفْرِرْنَ | فُرِرْتُنَّ | فَرَرْتُنَّ | تَفْرِرْنَانَّ | تَفْرِرْنَ | تَفْرِرْنَ | تُفْرَرْنَ | تَفْرِرْنَ | 2FP أَنْتُنَّ (antunna) | ||||||||
فُرَّ | فَرَّ | يَفِرَّنَّ | يَفْرِرْ | يَفِرَّ | يُفَرُّ | يَفِرُّ | 3MS هُوَ (huwa) | ||||||||||
فُرَّا | فَرَّا | يَفِرَّانِّ | يَفِرَّا | يَفِرَّا | يُفَرَّانِ | يَفِرَّانِ | 3MD هُمَا (humâ) | ||||||||||
فُرُّو | فَرُّو | يَفِرُّنَّ | يَفِرُّو | يَفِرُّو | يُفَرُّونَ | يَفِرُّونَ | 3MP هُمْ (hum) | ||||||||||
فُرَّتْ | فَرَّتْ | تَفِرَّنَّ | تَفْرِرْ | تَفِرَّ | تُفَرُّ | تَفِرُّ | 3FS هِيَ (hiya) | ||||||||||
فُرَّتَا | فَرَّتَا | تَفِرَّانَّ | تَفِرَّا | تَفِرَّا | تُفَرَّانِ | تَفِرَّانِ | 3FD هُمَا (humâ) | ||||||||||
فُرِرْنَ | فَرَرْنَ | يَفْرِرْنَانَّ | يَفْرِرْنَ | يَفْرِرْنَ | يُفْرَرْنَ | يَفْرِرْنَ | 3FP هُنَّ (hunna) | ||||||||||
Quant aux formes dérivées, les IIe, Ve, IXe, XIe et XIIIe ayant par leur nature même un techdid ( ـّ ), n'admettent pas celui qui est particulier aux verbes sourds, et par là même elles se conjuguent régulièrement. Toutes les autres formes au contraire admettent une forme « contractée » par un techdid ( ـّ ), absolument dans les mêmes cas que la forme primitive.
On peut aussi, dans ces formes dérivées comme dans la forme primitive, toutes les fois que la troisième radicale devrait être djezmée, conserver la contraction à l'impératif et à la forme apocopée, à la charge de donner une voyelle à cette troisième radicale dans ce dernier cas.
Aucun verbe ne présente tous ces verbes dérivés, la plupart de ces formes constituent une construction théorique.
(S487) La règle générale interdit le concours d'une lettre de prolongation et d'une lettre djezmée ( ـْ ). En effet, une lettre de prolongation portant un sukûn ( ـْ ) virtuel, ne peut normalement pas précéder un teschdid ( ـّ ) qui commence également par un sukûn virtuel, ce qui conduirait formellement à mettre deux sukûn ( ـْ ) consécutifs, ce qu’interdit la structure syllabique de l’arabe. Cependant les troisième et sixième formes, pour lesquelles la première radicale est portée par un alif long, font une exception à cette règle, les deux sukûn étant virtuels. On se conforme quelquefois pour la troisième forme (et même suivant quelques grammairiens pour la sixième) à cette règle générale, en ne faisant point de contraction; alors on dit, au prétérit de la troisième forme مَادَدَ (mâdada), au lieu de contracter en مَادَّ (mâdda), et à l'aoriste de la même forme, يَمَادِدُ (yamâdidu) au lieu de يَمَادُّ (yamâddu). De même le participe actif de la première forme peut prendre une forme régulière *Â*i* (مَادِدْ) ou une forme abrégée *Â*² (مَادّْ).
(S§479) La conjugaison des verbes sourds sert également pour les formes (ix) (en ‘i**a*²a) et (xi) (en ‘i**Â*²a) des verbes trilittères, et pour la quatrième forme des quadrilittères, puisque ces formes dérivées sont sujettes aux mêmes anomalies que les verbes dont les deux dernières radicales sont semblables.