Averroès \a.vɛ.ʁɔ.ɛs\ masculin singulier
D’éminens esprits se laissent même quelquefois prendre à ces mensonges, et, en les acceptant avec une entière bonne foi, ils leur prêtent par leur autorité une consécration nouvelle. Ainsi en est-il advenu pour le représentant le plus célèbre de la philosophie arabe du moyen âge, pour Averroès, dont la personne, le nom, les œuvres et les idées n’ont jamais cessé, depuis plus de six cents ans, d’être complètement défigurés par les biographes, les érudits, les commentateurs et les traducteurs. Grammairien, théologien, jurisconsulte, astronome, médecin, philosophe, Averroès semble résumer en lui, au moment même où elle va finir, cette brillante civilisation des Arabes d’Espagne, qui jette en Andalousie un si vif éclat sous le calife Hakem II, se continue toujours brillante dans la seconde moitié du XIe siècle, et disparaît dans le siècle, suivant pour faire définitivement place à la civilisation chrétienne.— (Ernest Renan, Averroés et l’avérroïsme)
Maxence démêlait dans ces hautes idées l’influence de l’alexandrisme, puis celle des lettrés de l’Andalousie, disciples d’Avicenne et d’Averroès qui s’étaient joints aux Maures revenant d’Espagne après la conquête et qui allaient répandre leur science dans le monde berbère.— (Ernest Psichari, Le voyage du centurion, éditions Louis Conard, 1922, page 43)