Le participe passé sert à conjuguer les temps composés (généralement avec l’auxiliaire avoir) et les formes passives et réflexives (avec l’auxiliaire être).
Le radical du passé simple ressemble très souvent au participe passé.
La « conjugaison » des temps composés est celle des auxiliaires.
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Il y a deux types de temps composés, ceux qui « se conjuguent avec Avoir », ce qui est la forme normale, et ceux qui « se conjuguent avec Être », qui sont des exceptions.
Tous les verbes transitifs et la plupart des verbes intransitifs se conjuguent normalement avec l’auxiliaire « Avoir ».
La conjugaison avec l’auxiliaire « Avoir », suivi de l’adjectif verbal, évoque simultanément deux moments:
Cette construction peut être faite avec tous les temps de l’auxiliaire, la signification étant toujours liée d’une part au temps de l’auxiliaire, et d’autre part à un temps passé par rapport à cette première référence.
Dans les temps composés au sens strict, le participe passé ne s'accorde pas avec le sujet, qu'il ne qualifie pas. |
Comme le montre la formation du passif, l'objet que le participe passé pourrait qualifier, et avec lequel il pourrait éventuellement s'accorder, est le complément d'objet direct de l'action, non le sujet. Mais tant que la construction ne mentionne pas de complément d'objet (direct), ou que ce complément d'objet est secondaire dans le discours, la forme verbale est essentiellement celle d'un temps composé - forme verbale liée au sujet, et n'impliquant pas d'accord du participe.
La composition ne pose généralement pas de problème, si ce n’est que les formes peuvent être plus ou moins habituelles. Les temps composés courants sont les suivants :
Exemple | Temps de l'auxilliaire | Temps composé | Exemple |
---|---|---|---|
Je n’ai plus faim | Présent | Passé composé | J’ai mangé à midi un excellent repas. |
Je n’avais plus faim | Imparfait | Plus que parfait | J’avais mangé quand il entra. |
Je n’eus plus faim. | Passé simple | Passé antérieur | Quand j’eus mangé, il entra. |
Je n’aurai plus faim | Futur | Futur antérieur | Quand j’aurai mangé, je partirai. |
Pourvu que tu n’aies pas faim ! | Subjonctif présent | Subjonctif passé | Je ne pense pas que tu aies mangé avant l’orage. |
Ne plus avoir faim... | Infinitif | Infinitif passé | Avoir mangé me rend somnolent. |
Les temps composés plus rares: | |||
N’ayez pas faim! | Impératif | Impératif passé (rare) | Au moins, avant d’entamer un pot de confiture, ayez fini le précédent! |
J'aurais préféré que tu n’eusses pas faim | Subjonctif imparfait | Subjonctif plus que parfait | J’aurais préféré que tu eusses mangé avant l’orage. |
Tu n’aurais pas faim si tu mangeais | Conditionnel | Conditionnel passé 1ère forme | Tu 'aurais mangé gratuitement s’il était venu. |
J'aurais préféré que tu fusses ici | Subjonctif imparfait | Conditionnel passé 2ème forme | il n’eût pas résisté si je fusse arrivé à temps. |
Enfin, l’auxiliaire peut lui-même être à un temps composé, ce qui donne des temps sur-composés. Toutes les formes sont imaginables, mais la seule d’usage réel est le passé sur-composé : | |||
Il a eu faim | Passé composé | Passé sur-composé | il est parti dès qu’il a eu fini son travail. |
A chaque verbe transitif, décrivant l'action d'un agent sur un objet, correspond symétriquement une forme de conjugaison passive, où le sujet de la phrase est l'objet qui subit l'action (éventuellement complétée par un complément d'agent facultatif) :
La conjugaison passive est celle du verbe Être, suivi du participe passé. Elle ne présente pas de difficulté de forme ni de sens.
La forme passive ne se distingue pas formellement de la construction objet+attribut, signifiant que l'objet a pour caractéristique d'avoir subi ou d'être en train de subir (passivement) l'action exprimée par le verbe. De fait, la même forme peut aussi bien exprimer l'état final (fonction d'adjectif verbal) que l'action subie passivement (fonction de participe passé) : « La pomme est cuite » est parallèle à « La pomme est jaune » et les deux qualificatifs peuvent être coordonnés : « La pomme est jaune et cuite ».
Le participe passé employé comme attribut s’accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe. |
De même que dans la construction objet + attribut, l'adjectif s'accorde en genre et en nombre avec son objet, de même dans la forme passive, le participe passé s'accorde avec son objet en fonction de sujet, c'est à dire ici l'entité qui subit l'action (donc, ce qui aurait été le complément d'objet direct dans la forme active).
Le participe passé employé dans une conjugaison passive s’accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe. |
Noter que si le participe passé employé comme forme passive ou attribut l'est toujours avec l’auxiliaire Être, la réciproque n'est pas vraie dans le cas des verbes pronominaux, où l'on peut rencontrer des cas de participes passés employés avec l’auxiliaire être mais sans accord.
Il n'y a pas de différence de forme entre la forme passive et la forme attribut, bien qu'il y ait une différence de sens réelle et pouvant être importante :
Seul le sens et le contexte peuvent permettre (éventuellement) de distinguer ces deux valeurs :
Noter également une différence de sens entre l'utilisation du participe passé, qui dénote l'existence d'une action, et celle d'un adjectif équivalent mais différent, qui ne traduit qu'une situation abstraction faite d'une action :
Malgré la différence potentielle de sens, il n'y a jamais de différence de forme entre le sens inaccompli (passif) et accompli (attribut) du participe passé. Dans tous les cas, le participe passé s'accorde comme le ferait un adjectif verbal ; et il n'y a pas de différence grammaticale entre la forme passive inaccomplie et la forme accomplie adjectivale.
Dans sa fonction d’adjectif verbal, le participe passé peut s'employer aussi bien comme épithète que comme attribut.
Le participe passé employé comme épithète s'accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte. |
Dans sa position épithète, l'adjectif verbal perd son lien avec la voie passive, et évoque comme précédemment un sens accompli :
De plus, et contrairement à un adjectif, le participe passé peut (du fait de son caractère de verbe) recevoir un complément d’agent, construction qui bien entendu n’existe pas pour des adjectifs non verbaux, faute de sens (*la vache est bleue par… ???).
De même que pour un adjectif, il est possible de marquer à quel moment dans le temps le caractère est vérifié. Dans ce cas, la forme attribut/passive est directement conjuguée au temps correspondant, mais (1) la forme épithète doit être transformée en une proposition relative, et (2) cette proposition relative est moins lourde sous forme active quand la forme épithète a un complément d'agent :
Lorsque ce temps est un temps composé, le participe passé réapparaît dans ce troisième cas (relative mise sous forme active), conjugué avec le verbe avoir ; mais il conserve sa valeur d'épithète par rapport à son objet, avec lequel il s'accorde donc en genre et en nombre :
C'est cette dernière forme qui peut conduire à des erreurs, par rapport à la construction « Le fermier a tondu les brebis », forme du passé composé, où il n'y a pas d'accord. Noter la différence de sens :
La superposition d'une forme active et d'un sens passif ne se limite pas aux propositions relatives ; elle peut également se rencontrer dans d'autres cas où l'ordre normal « Sujet-Verbe-Complément » des verbes transitifs directs peut être altéré, ce qui met en valeur le rôle du complément (objet de l'action) :
Certains verbes intransitifs conjuguent leur temps composés avec le verbe être, comme s’il s’agissait d’une tournure passive (et s’accordent en conséquence).
Voir ci-dessous.
Les verbes descendre, monter, passer, redescendre, remonter, rentrer, repasser, ressortir, ressusciter, retourner, sortir, tomber(*) se conjuguent avec Être, quand ils sont employés intransitivement. Cette forme marque que le participe passé marque l'état du sujet (forme attribut et accomplie) et non une hypothétique action en train d'être accomplie sur le sujet :
Ils retrouvent en revanche une conjugaison normale quand ils sont utilisés transitivement :
Quelques verbes intransitifs se conjuguent avec l’auxiliaire Être. Ces verbes étant intransitifs, la forme conjuguée avec l’auxiliaire Être ne peut pas se confondre avec une forme passive.
L'exemple extrême est le verbe mourir, qui n'a pas réellement de participe passé ; la forme des temps composés est celle d'un attribut, construit sur un adjectif verbal « équivalent » (marquant l'équivalence de l'adjectif verbal accompli et du participe passé inaccompli), et non sur un vrai participe passé : « Elle est morte », au lieu d'un hypothétique « Elle *a mouru ».
Noter que inversement, les verbes essentiellement intransitifs ne se conjuguent pas nécessairement avec l’auxiliaire Être : abdiquer, aboyer, ... Si un verbe essentiellement intransitif est néanmoins employé avec l’auxiliaire Être, la différence de sens (si elle est possible) est celle des verbes pouvant être conjugués avec l’auxiliaire Avoir ou Être.
Certains verbes peuvent se conjuguer avec l’auxiliaire Avoir ou l’auxiliaire Être aux temps composés. Dans ce cas, il y a une nuance de sens (subtile et le plus souvent ignorée) :
Attention : les explications qui suivent correspondent à ce qui est généralement enseigné dans les écoles, et il est donc fortement conseillé d’en tenir compte dans un cadre scolaire ou lors des examens. Cependant, ces règles enseignées constituent une simplification, et ne correspondent donc pas réellement à l’usage effectif, qui suit des règles plus complexes et d’origine ancienne. Pour plus de détails, voir l’article suivant : Monique Audibert-Gibier, Etude de l’accord du participe passé sur des corpus de français parlé, revue Langage et société, 1992, volume 61, numéro 61, pages 7-30.
Le participe passé sert à la fois pour la conjugaison des temps composés (avec une nuance de passé), pour la conjugaison du passif (avec une nuance de présent), et (le plus souvent) pour former un adjectif verbal. L'action qu'il décrit concerne à la fois l'agent de cette action (passée) et l'objet qui la subit (et en conserve présent le caractère). La difficulté est de savoir si le participe décrit avant tout une action (passée) du sujet, auquel cas il est invariable, ou un état (présent) de l'objet, auquel cas il s'accorde avec l'objet qu'il qualifie.
L'accord du participe passé employé avec le verbe « avoir » vient de ce que dans ce cas, le discours évoque avant tout l'objet de l'action, le participe fonctionne alors sémantiquement comme un épithète conjugué (de même que pour la forme passive).
Les types d’emploi et les règles d’accord associées sont données par le tableau suivant:
Emploi | Exemple | Auxiliaire | Accord |
---|---|---|---|
Temps composé | Pierre a mangé | avoir | pas d’accord |
Temps composé & objet | Pierre a mangé la pomme | avoir | pas d’accord |
Agent + objet + épithète conjugué | Cette pomme, Pierre l’a mangée. | avoir | accord |
Objet + agent + épithète conjugué | Cette pomme qu’il a mangée était verte | avoir | accord |
Passif | La pomme est mangée par Pierre | être | accord |
Objet + attribut | La pomme est mangée | être | accord |
Objet + épithète | La pomme mangée était verte | – | accord |
Aux temps composés purs, pour lesquels il n’y a pas d’accord, l’objet direct éventuel est toujours situé après le participe, parce que dans le cas de verbes transitifs directs seul l'ordre des mots permet de distinguer l'agent de l'objet (« Le chat mange la souris »). L'objet direct ne peut se trouver devant l'auxiliaire que sous forme de pronom ou en apposition, ce qui ne se produit normalement que lorsqu'il est le sujet principal de l'énoncé (« Le chat l’a mangée »).
D’où la règle pratique:
Le participe passé employé avec le verbe « avoir » s’accorde, si l’objet est placé avant le verbe. |
NB : Le complément d'objet direct qui précède ce participe passé est le plus souvent un pronom (me, te, se le la, l’, les nous, vous, que : il faut se reporter dans ce cas à l'antécédent pour déterminer le genre et le nombre de celui-ci ; et cet antécédent peut être placé après le pronom, voire n'être déterminé que par le contexte.
Le participe des verbes impersonnels ne s’accorde pas. |
Le problème est généralement de déterminer l’objet exact qui correspond au participe. Celui-ci peut être identifié par la construction <objet + épithète> équivalente.
Un objet neutre (notamment une proposition — parfois sous-entendue) ne provoque pas d’accord. |
D’une manière générale, dans le cas d’un participe suivi d’un infinitif (entendu chanter), on peut faire l’accord si l’on peut dire «entendu <en train de> chanter». Dans les autres cas, l’objet est une proposition.
Exemple | Question | Objet | Aux. | Participe |
---|---|---|---|---|
Les exploits que j’ai entendu chanter | J'entends quoi ? | <chanter des exploits> | est | entendu |
Les chanteuses que j’ai entendues chanter | J'entends qui ? | Les chanteuses (en train de chanter) | sont | entendues |
Ces textes qu’on a crus | On croit quoi ? | ces textes | sont | crus |
Ces textes qu’on a cru authentiques | On croit quoi ? | <que les textes sont authentiques> | est | cru |
Ces filles, il les a vues faire une faute | On voit qui ? | Les filles (en train de faire) | sont | vues |
Ces fautes, il les a vu faire | On voit quoi ? | <faire la faute> | est | vu |
La peine qu’elle m’a coûté | (forme non passive) | La peine | a | coûté |
Noter que dans le cas d'un participe passé suivi d'un attribut du complément d'objet direct, l'usage est hésitant pour croire ; juger ; vouloir; trouver; dire.
L'accord peut correspondre à une différence de sens :
Exemple | Question | Objet | Aux. | Participe |
---|---|---|---|---|
Une chienne que le vétérinaire a rendu malade | (rendre malade) | La chienne | est | rendu malade |
Une chienne que le vétérinaire a rendue malade | Rendu quoi ? | La chienne | est | rendue (alors qu'elle est malade) |
La réponse à la question « Qui / Quoi » n'est pas nécessairement unique. C’est souvent la signification que l’on veut donner qui provoque une différence :
Exemple | Question | Objet | Aux. | Participe |
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J’ai les pièces que j’ai voulues | J'ai voulu quoi ? | Les pièces | sont | voulues |
J’ai les pièces que j’ai voulu | J'ai voulu quoi ? | <avoir les pièces> | est | voulu |
On a été déçu | On déçoit qui ? | on (impersonnel) | est | déçu |
On a été déçues | On déçoit qui ? | on (nous autres filles) | est | déçues |
En grammaire française, un verbe pronominal est un verbe qui est toujours conjugué avec un pronom complément renvoyant au sujet. Cette construction peut correspondre à différents sens :
Les verbes « essentiellement pronominaux » ne peuvent prendre qu'une forme pronominale :
La forme pronominale indique que le sujet et l'objet de l'action sont identiques.
Aux temps composés, ces formes pronominales se conjuguent avec le verbe Être, auxiliaire qui peut aussi bien correspondre à un temps composé (sans accord) qu'à une forme attribut (avec accord). La principale difficulté pour distinguer ces deux cas est de bien identifier quel est l'objet de l'action.
Quand le sujet et l’objet sont identiques, le participe s’accorde avec l’objet |
Identifier quel est l'objet de l'action peut cependant comporter des pièges formels.
Le participe passé des verbes intransitifs ne s'accorde pas, y compris dans les formes pronominales :
Le sens est bien celui d'un passé composé (« l'un a plu à l'autre et réciproquement ») non celui d'un attribut. Le verbe étant intransitif, si « Marie plaît à Pierre » on ne peut pas dire que Pierre y acquiert une caractéristique traduite par ce participe passé (« Pierre est *plué(?) » - ce que traduirait correctement une forme transitive comme « Pierre est séduit (par Marie) »).
En revanche, on retrouve un accord normal quand le verbe est transitif direct :
Cependant, sous forme pronominale, les deux verbes peuvent être coordonnées, ce qui conduit théoriquement à des accords disparates : « Ils se sont plu et séduits dès la première rencontre » - forme disparate qui heurte l’œil. De ce fait, l'accord (correct) du second cas tend à entraîner un accord par analogie dans le premier cas.
On aura ainsi en théorie :
Dans le cas d'une forme pronominale, le sujet se confond formellement avec un complément d'objet.
Une erreur courante dans une phrase comme celle-ci est de limiter la question discriminatoire à « On assure qui? », dont la réponse, parce que le verbe est sous une forme pronominale, sera en réalité le sujet (se, mis pour elles, donc « Elles sont assurées » - bonne réponse, mais mauvaise question).
Il faut bien rechercher quel est l'objet réel de l'action, non ce qui ressemble formellement à un complément d'objet direct : ici, l'identification de l'objet passerait par la question « qu(i)est-ce qui est assuré » dont la réponse est clairement « du pain ».
Dans le cas non réfléchi, où l'objet et l'agent sont différents, l'objet n'apparaît pas nécessairement sous la forme d'un complément d'objet direct, dans la mesure où il peut aussi répondre à la question « de quoi? » :
Une approche trop rapide conduirait à analyser « Aperçu de quoi? - de l'erreur », donc formellement complément d'objet indirect dans cette construction - et ce qui paraît être le complément d'objet direct (on aperçoit qui? se, mis pour Elles - c'est le piège précédent) est placé avant le participe. D'où la tendance dans ce cas à écrire « Elles se sont aperçues de l’erreur », parce que apparemment « le COD est placé avant le participe ».
En réalité, indépendamment de tout formalisme, l'analyse doit avant tout identifier ce qu'est l'action (apercevoir quelque chose, ou s'apercevoir de quelque chose), quel est l'agent (Elles) et quel est l'objet (l'erreur). Cette analyse étant faite, on voit que le sens est celui d'un temps composé (« Elles ont aperçu l'erreur » - pas d'accord) et non d'une construction attribut (« Elles sont aperçues -?- l'erreur ») qui seule justifierait un accord.
La mise sous forme pronominale d'une phrase comme « Elles ont aperçu l'erreur » conduit à « Elles se sont aperçu de l'erreur », sans modifier l'absence d'accord du participe passé.
Une analyse alternative est de dire que si le verbe « apercevoir quelque chose » est transitif direct, le verbe « s'apercevoir de quelque chose » peut être considéré comme de sens différent, essentiellement pronominal, et transitif indirect. Par rapport à ce verbe, la question discriminante est bien « elles s'aperçoivent de quoi? - de l'erreur » ; construction pour laquelle il n'y a évidemment pas d'accord.
Cette forme est atypique. Formellement, on peut l'analyser comme suit :
On pourrait hésiter du fait que les voitures, bien que sujet de vendre, n'en est évidemment pas l'agent ; le sens réel de la construction n'est donc pas celui d'une forme réfléchie. Mais en réalité, au-delà de la construction réfléchie, le sens est de dire que les voitures sont vendues, donc celui d'une construction attribut. Il est normal par rapport à ce sens de faire l'accord entre le participe passé et l'objet auquel il se rapporte.
Exemple | Question | Objet | Aux. | Participe |
---|---|---|---|---|
Elles se sont assurées du fait | Qu(i)est-ce qui est assuré ? | elles | sont | assurées |
Elles se sont assuré du pain | Qu(i)est-ce qui est assuré ? | le pain | est | assuré |
Elles se sont accordées sur ce point | Qu(i)est-ce qui est accordé ? | elles | sont | accordées |
Elles se sont accordé une faveur | Qu(i)est-ce qui est accordé ? | une faveur | est | accordée |
Ils se sont accusés de leurs erreurs | Qu(i)est-ce qui est accusé ? | ils | sont | accusés |
Ils se sont reproché leurs erreurs | Qu(i)est-ce qui est reproché ? | les erreurs | sont | reprochées |
Nous nous sommes aperçus dans la glace | Qu(i)est-ce qui est aperçu ? | nous | sommes | aperçus |
Nous nous sommes aperçu de l’erreur | Qu(i)est-ce qui est aperçu ? | l’erreur | est | aperçue |
Il n’y a pas de limite tranchée avec la conjugaison pronominale générale, quand l’agent est également l’objet de l’action. La difficulté se limite à ce que la « question discriminante » permettant d'identifier l'objet subissant l'action est plus complexe que les précédentes :
Exemple | Question | Objet | Aux. | Participe |
---|---|---|---|---|
Ils se sont échappés | Qu(i)est-ce qui subit le fait d'échapper ? | Eux tous | ont | échappé (emploi réfléchi) |
Ils s’en sont doutés | Qu(i)est-ce qui subit le fait de douter ? | Eux tous | ont | doutés (emploi réfléchi) |
Ils se sont succédé | Qu(i)est-ce qui subit le fait de succéder ? | L’un a succédé à l’autre | succédé (emploi pronominal) |
Comparer :
NB : ceux qui peuvent lire ces derniers exemples sans avoir un sentiment de profond découragement peuvent prétendre au titre d’expert en la matière.
On peut distinguer les deux emplois (réfléchis ou pronominal) en regardant avec quel auxiliaire (être ou avoir) se conjugue le verbe à l’infinitif qui suit, et si ce verbe est transitif ou n’a qu’un objet indirect auquel se rapporte le pronom du premier verbe. Une autre façon de le voir plus facilement est de se demander avec quel auxiliaire le verbe qui suit se conjuguerait en supprimait le semi-auxiliaire sans changer l’agent :
À noter que dans les rectifications orthographiques de 1990, les verbes transitifs peuvent ne plus s’accorder avec l’agent lorsqu’ils sont employés comme verbes semi-auxiliaires réfléchis (tel qu’ici se laisser ou se faire). C’est d’ailleurs l’usage le plus fréquent depuis longtemps pour le verbe faire employé comme semi-auxiliaire.
Elle s'est laissé(e) mourir...