Singulier et pluriel |
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Craonnais \kʁa.nɛ\ |
Craonnais \kʁa.nɛ\ masculin (pour une femme, on dit : Craonnaise) singulier et pluriel identiques
La combinaison aon se prononce an nasal, a, on nasal, et a-on. Elle a le son nasal an dans faon (petit d’une biche, etc.), Laon (ville), paon (oiseau), Saint-Haon (bourg). —On prononce fan, lan, pan, çain-tan. Raon-L’Étape (ville) et Craon (v. du départ. de la Mayenne) se prononcent ran-létap, kran. Quelques-uns, en petit nombre, disent ra-on-létap, kra-on. —Voyez plus bas Craone. Aon a la valeur de l’a dans les quelques mots où l’n est doublée : faonner (mettre bas, en parlant des biches, etc.), Laonnais (qui est de Laon, et qu’on écrit aussi Laonais), paonne (femelle du paon), paonneau (jeune paon), paonnier (qui a soin des paons). —On prononce fa-né, la-nè, pane, pa-nó, pa-nié. Craonnais (qui est de Craon) se prononce kra-nè ou kra-o-nè, selon que l’on dit, pour la ville, kran ou kra-on.— (M.-A. Lesaint, Traité complet de la prononciation française dans la seconde moitié du XIXe siècle, Wilhelm Mauke, Hambourg, 1871, seconde édition entièrement neuve)
Quant à Mélanie, apparemment c'était une Craonnaise encore pleine d'amitié pour le pays, de respect envers Madame et qui l'aidait par nostalgie. Au téléphone, ne m'avait-elle pas appelé moi-même Monsieur Jean, comme il y a trente ans, pieds nus dans ses sabots ? La complaisance servile existait donc encore ?— (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, pages 33-34)
Craonnais \kʁa.nɛ\
Ladite région, à l’époque où commence mon récit, c’est-à-dire il y a environ vingt-cinq ans, était du reste beaucoup plus arriérée que maintenant. Probablement la plus arriérée de France. Aux confins des trois provinces du Maine, de la Bretagne et de l’Anjou, ce coin de terre glaise n’a pas de nom défini, pas de grande histoire, sauf peut-être sous la Révolution. Craonnais, Segréen, Bocage angevin, vous pouvez choisir entre ces termes. Trois départements se partagent cette ancienne marche frontière entre pays de grande et de petite gabelles, abrutie durant des siècles par une surveillance et une répression féroces. Chemin de la Faulsaunière, ferme de Rouge-Sel, domaine des Sept-Pendus, les noms sinistres demeurent. Nul pittoresque. Des prés bas, rongés de carex, des chemins creux qui exigent le chariot à roues géantes, d’innombrables haies vives qui font de la campagne un épineux damier, des pommiers à cidre encombrés de gui, quelques landes à genêts et, surtout, mille et une mares, asiles de légendes mouillées, de couleuvres d’eau et d’incessantes grenouilles. Un paradis terrestre pour la bécassine, le lapin et la chouette.— (Hervé Bazin, Vipère au poing, 1948, II)
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