Français de souche \fʁɑ̃.sɛ də suʃ\ masculin (pour une femme, on dit : Française de souche) singulier et pluriel identiques
Le Français de souche, de race, qu’il descende des Gaulois, des Francs, ne vaut plus qu’un autre que par son talent et par l’effort et la suite qu’il apporte à glorifier la patrie commune.— (Le petit Alger, 30 Septembre 1891)
Enfants de la grande famille française, nous ne devons pas admettre qu’elle soit gouvernée par d’autres que par des Français de souche, justifiant d’un certain nombre de générations dévouées à notre Patrie.— (Édouard Marchand, La France aux Français, Paris, 1892)
Andlouer encouragea tout ce qui était profrançais dans le pays. Un comité des Sarrois de Lorraine se fonde, de même des associations d’Alsaciens-Lorrains, au nombre de plusieurs dizaines de milliers en Sarre et qu’il faut ajouter aux 350.000 Français de souche.— (L’Étudiant français, 10 mai 1934)
En effet, en dehors des Français de souche, combattaient dans le corps expéditionnaire des troupes nord-africaines, des troupes noires, des étrangers (principalement allemands) et des Indochinois.— (Henri Azeau, Ho Chi Minh, dernière chance, 1968)
En 1930, il y avait plus d’habitants dans notre empire que dans l’Hexagone. Ce principe d’iniquité était donc imposé à plus de la majorité de la population dite française", rappelle-t-il. Une dimension discriminatoire à laquelle s’en ajoute une autre, plus pernicieuse : la notion de “race française” (on parlerait, aujourd’hui, de “Français de souche”).— (Catherine Vincent, Fin de “race”, Le Monde, 27 juin 2013)
Un seul mot fera tiquer Yvan et les siens : « souchiens ». Un néologisme pour remplacer « Français de souche ». Le mot donne soudain vie à des spectres, les Français de souche. Des fantômes en qui l'on peut bien croire, mais dont l'existence n'a encore jamais été démontrée.— (Philippe Pujol, Mon cousin le fasciste, Le Seuil, 2017)
En 2015, semble avoir délaissé définitivement la notion de « Français de souche », qu’elle considère peu opératoire, lui préférant celle de « natifs au carré » qui désigne pour elle « les Français de deux parents nés sur le sol français ».— (Geisser, Vincent. « Exit “français de souche” ? De la prudence rhétorique à la prégnance idéologique », Migrations Société, vol. 158, no. 2, 2015, pp. 3-18.)