Homo faber \o.mo fa.bɛʁ\ masculin invariable
Si nous pouvions nous dépouiller de tout orgueil, si, pour définir notre espèce, nous nous en tenions strictement à ce que l’histoire et la préhistoire nous présentent comme la caractéristique constante de l’homme et de l’intelligence, nous ne dirions peut-être pas Homo sapiens, mais Homo faber.— (Henri Bergson, L’Évolution créatrice, chapitre II, 1907)
Note : La règle veut que dans les appellations latines d’organismes vivants, le premier mot, soit le spécifique, s’écrive avec une majuscule, et le deuxième mot, soit le générique, s’écrive avec une minuscule initiale. Normalement, les deux doivent par ailleurs s’écrire en italique. Cependant, dans ce cas-ci, puisqu’il ne s'agit pas d’une appellation taxonomique en tant que telle, mais plutôt d’un terme sociologique empruntant à la biologie, certains auteurs traitent le terme comme un nom commun en mettant une minuscule initiale aux deux. Rien en théorie ne peut justifier toutefois l’emploi de deux majuscules.
Grâce à son aptitude à penser le réel au lieu d’agir sur lui, l’homo faber a pu se hisser au stade d’homo sapiens, à bâtir des civilisations, mais comme il n’arrive pas toujours à contrôler son instinct de destruction, l’homme a vite fait de détruire ce qu’il a construit et les choses en sont allées ainsi depuis l’aube de l’humanité jusqu’à aujourd’hui.— (El Watan, 12 janvier 2013)
Face à ses rivaux, Macron-Jupiter serait-il devenu Icare, le conquérant du ciel aux ailes brûlées, retombant du glorieux soleil aux combines d’arrondissement. Peut-être est-ce cela le prochain avatar présidentiel, celui de l’homo faber, les mains dans le cambouis et la tête à la buvette du Palais-Bourbon, condamné à des calculs de boulier chinois pour fomenter des majorités d’occasion.— (Marc Lambron, “Un roman français”, Le Figaro Magazine, no 24211 et 24212, 24 et 25 juin 2022, p. 53)
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