Magnificat \maɡ.ni.fi.kat\ masculin
Quand l’ivresse le travaillait, les chants entendus dans sa jeunesse lui revenaient à la mémoire et tout y passait, le Magnificat et le Dies iræ, la messe et l’office des morts ; le plain-chant étalait sa large mélopée sur les tables d’auberge, balançait parmi les hoquets les vocables somptueux du latin mystique.— (Émile Moselly, Terres lorraines, 1907)
Elle demeure indemne, jusqu’en 1825, année pendant laquelle le tonnerre la bat et l’ébranle, le lundi de la Pentecôte, tandis que l’on chante le Magnificat, aux Vêpres.— (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
– « Quand j’entendrai les Prières des Agonisants, je bondirai de joie. »— (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, Le Livre de Poche, pages 82-83)
On récite les Prières des Agonisants.
Les novices en coiffes blanches cernent le lit et à peine l’Amen est dit, l’enfant qui va passer se soulève sur sa couche, comme si elle avait bondi en effet ; d'une voix qui palpite de bonheur elle entonne :
– Magnifícat .
Nous l’entendîmes même une fois annoncer très distinctement qu’elle se rendait au Magnificat et la vîmes se précipiter aux toilettes dans la cour. Grâce à quoi et en souvenir, pendant des années, nous nous soulageâmes au Magnificat.— (Jean Rouaud, Les Champs d’honneur, Les Éditions de Minuit, 1990)