Thébaïde \te.ba.id\ féminin
En sortant du département de la Charente, on rencontre la première lande : ce sont d’immenses nappes de terre grise, violette, bleuâtre, avec des ondulations plus ou moins prononcées. Une mousse courte et rare, des bruyères d’un ton roux et des genêts rabougris forment toute la végétation. C’est la tristesse de la Thébaïde égyptienne, et à chaque minute, l’on s’attend à voir défiler des dromadaires et des chameaux ; on ne dirait pas que l’homme ait jamais passé par là.— (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
La Thébaïde de Syrie.
Elle était capable des plus sublimes folies ; elle eût été vivre au désert à douze ans, si elle eût su où trouver la Thébaïde.— (George Sand, Jeanne, 1844)
Une femme, le plus souvent, ne cède à l’amour passion qu’à l’âge où la solitude n’effraye plus. C’est qu’en effet la passion est un désert aride, une Thébaïde brûlante. La passion, c’est l’ascétisme profane, aussi rude que l’ascétisme religieux.— (Anatole France, Le Lys rouge, 1894, réédition Le Livre de Poche, page 94)