Wiktionnaire:Actualités est un journal mensuel sur le Wiktionnaire, les dictionnaires et les mots. Il est publié en ligne depuis avril 2015. Son écriture est ouverte à toutes les bonnes volontés. Vous pouvez recevoir un avis lors de la publication des prochains numéros, consulter les anciens numéros et participer au brouillon de la prochaine édition. Vous pouvez lire aussi les Regards sur l’actualité de la Wikimedia. Pour les commentaires, critiques ou suggestions, voir la page de discussion.
Le Fantastique Groupe d’utilisateur de Wiktionnaire (FGUW ou TWUG en anglais) a été officiellement reconnu par la Fondation Wikimedia le 19 octobre. Ce joyeux groupe ouvert à tous permettra une meilleure promotion du Wiktionnaire au sein de l’écosystème des projets collaboratifs en ligne, l’obtention éventuelle de financements dédiés et l’organisation d’évènements rassembleurs pour la mise en relation des personnes contribuant ou soutenant ce projet.
Pour fêter les 3 millions de pages créées sur le Wiktionnaire, il est question d’organiser une rencontre en novembre à Paris.
Les permanences mensuelles du Wiktionnaire se poursuivent chaque premier jeudi du mois, à Lyon (France) ! Un évènement sur Facebook est même créé pour être sûr de ne pas oublier ! Si vous passez dans la région, n’hésitez pas à venir y faire un tour !
Le 29 octobre, le conseil d’administration de l’association française de promotion des projets Wikimédia France, reconnue comme chapitre par la Fondation Wikimedia, a été renouvelé d’une moitié par ses 303 membres. Un rédacteur des Actualités, animateur de conférences sur le Wiktionnaire et référent local du groupe lyonnais se portait candidat afin de défendre les intérêts du Wiktionnaire, mais il n’a pas été élu. Cette candidature a néanmoins mis en lumière l’importance croissante des « petits projets » qui sont bien trop souvent dans l’ombre de Wikipédia, voire ignorés du plus grand nombre.
Le document Dénominations régionales et locales des herbes des champs est un bien étrange objet. Il ne s’agit pas d’un dictionnaire à proprement parler mais d’un lexique (ou plutôt un glossaire) ; il a été écrit par des agronomes, pour des agronomes. Au départ de l’aventure de sa rédaction, une demande de Stanislas Crouzier, président de la Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences (connue sous le nom de F.N.A.M.S.) qui réunit un groupe avec Jacques Montégut, professeur à l’École nationale supérieure d’horticulture (E.N.S.H.) de Versailles, pape de la malherbologie en France et Jean Marmarot, éditeur scientifique à l’Association de Coordination Technique Agricole (A.C.T.A.). La coordination scientifique fut confiée à Agnès Bouët, ingénieur agronome.
Avec la modernisation de l’agriculture française et l’usage de techniques nouvelles promues par des techniciens et ingénieurs venant des six coins de l’Hexagone, on tombait sur le constat formulé par S. Crouzier :
Un protocole d’enquête sur le terrain fut mis en place, pour réunir le maximum de dénominations locales, rattachées à leur dénomination botanique correspondante. Une liste de 103 espèces (sur les quelque 3500 plantes vasculaires que compte toute la flore de la France) d’adventices culturales les plus fréquentes ou les plus nuisibles fut établie.
L’enquête fut lancée au cours de l’été 1980 auprès de 367 organismes agricoles et établissements d’enseignement ; 201 réponses étaient revenues à la fin de 1980, ce qui permit de couvrir l’ensemble du territoire métropolitain.
La première édition parut en décembre 1981 (surtout à destination des répondants), et, en mars 1982, un retirage fut diffusé (gratuitement) par une société de produits phytosanitaires.
Ce document donne une liste alphabétique de dénominations avec les correspondances et la localisation : du nom local vers le nom français (par exemple : Baumlerkraut - Mercuriale annuelle . Alsace) ou du nom français vers le nom local (par exemple : Carotte sauvage - Daucus carotta et suit une liste de 55 dénominations locales avec indication du département ou de la région où le mot est en usage : Bambarène (Auv) ; Carottasse (12) ; Carotta (2AB), etc.), y est ajouté le (ou les) nom flamand et les dénominations vernaculaires que donne la flore de Gaston Bonnier.
Pour clore ce lexique, 21 cartes : 3 qui indiquent la répartition des dénominations françaises pour 3 noms locaux : Herbe-à-cochon (qui nomme 8 espèces bien différentes), Patte-d’oie (8 espèces) et Traînasse (12 espèces), et 18 de la distribution des dénominations locales de 18 espèces botaniques.
Pour 103 espèces étudiées, le document fait 117 pages en format A4, ce qui donne un aperçu de la densité des informations.
En 2016, il est difficile de se procurer ce document ; l'éditeur semble ne plus le proposer et il n’est archivé que dans quelques bibliothèques publiques ; on peut le trouver dans quelques bibliothèques d’établissements d’enseignement agricole ou de chambres d’agriculture. — François GOGLINS
Impulsé par le Fantastique Groupe d’utilisateur de Wiktionnaire, les LexiSessions visent à proposer des thèmes mensuels pour des contributions ciblées sur l’ensemble des Wiktionnaires simultanément. La troisième LexiSession portait sur le thème de la police et a permis la création du thésaurus de la police !
Alors que des manifestations de policiers ont ponctué l’actualité française, les mots suivants ont pu être créés : grenade de désencerclement, OIPC, contrôle social, contrôle au faciès et menottes (n’existait que comme une flexion au pluriel) ; les mots suivants ont été relus et enrichis : filature, flashball, indic, interrogatoire, hôtel de police, maître-chien, scène de crime et taser. Notons aussi la création de polis, le mot breton pour désigner la police !
Les participations sur les autres Wiktionnaires et l’enrichissement qualitatif du Wiktionnaire francophone sont difficiles à mesurer.
La LexiSession de novembre portera sur le thème du vin !
Cette rubrique vous propose de faire une revue des vidéos sur la linguistique et la langue française du mois, n’hésitez pas à ajouter les vidéos et les chaînes que vous trouvez !
Les statistiques permettent de connaître les mots modifiés par le plus de monde au cours d’un mois. Voici donc les mots les plus modifiés de septembre 2016 ! En exposant, le nombre de participants différents :
Quand on discute de la difficulté relative d’une langue comparée au français, notion on ne peut plus subjective, on pense souvent à la phonétique, par exemple à la prononciation des langues tonales telles que le chinois ou le vietnamien ; à la grammaire, comme à celle du basque ou du géorgien qui sont d’une très grande complexité ; à l’écriture comme celle de l’arabe, du birman ou des langues utilisant des idéogrammes ; au lexique, par exemple du thaï ou du japonais pour lesquels il existe des niveaux de langues c’est-à-dire un vocabulaire différent en fonction des personnes à qui l’on s’adresse, mais on évoque rarement la morphosyntaxe.
La morphosyntaxe est l’assemblage de morphèmes, d’unité de sens, qui participent à l’expression de fonction grammaticales. Les suffixes de conjugaison des verbes en français font partie de la morphosyntaxe de la langue. |
Dans le cas de certaines langues, comme par exemple les langues fortement polysynthétiques, la prononciation, la grammaire, l’écriture et le lexique peuvent être assez faciles à acquérir alors que leur morphosyntaxe se révèle redoutable. Les mots de ces langues sont le plus souvent formés d’une base à laquelle on ajoute une multitude d’affixes (préfixes et suffixes) jusqu’à constituer ce que nous appelons une proposition, voire une phrase entière. Le problème se pose de savoir quelle base choisir pour exprimer une proposition.
Voici un exemple en inuktitut, langue inuite, pour illustrer la complexité morphosyntaxique :
Pinnginnguaqtummariaalugaluaqputit sunauvva tigliktaviniit.
Bien que vous ayez vraiment le toupet de prétendre ne pas l’avoir fait, quelle surprise pour moi, que vous l’ayez volé sans que je m’en aperçoive.
Même en connaissant toutes les bases et tous les suffixes, en maitrisant toutes les règles phonotactiques (de transformation de sons liés à l’assemblage des morphèmes) ainsi que la grammaire, il est très difficile de savoir par quel bout prendre la phrase française pour la traduire en inuktitut.
Faut-il commencer par prétendre, faire, vraiment, voler, etc. ?
Décomposons Pinnginnguaqtummariaalugaluaqputit sunauvva tigliktaviniit.
Pinnginnguaqtummariaalugaluaqputit :
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sunauvva : « quelle surprise, je ne l’aurais pas cru, mince alors, comme c’est étonnant » |
tigliktaviniit :
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Toutes les langues présentent une complexité différente mais il est très délicat pour autant de les hiérarchiser sur le critère de la complexité, car celle-ci se situe à différents niveaux et il pourra être plus ou moins difficile de la maîtriser, selon les langues d’origine des apprenants. — Unsui & Noé