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Les pages de statistiques externes permettent de connaître :
Pour qui s’intéresse à la toponymie, la stabilité des noms de lieu dans le temps et dans l’espace est souvent un objet d’interrogation, parfois un casse-tête. Ainsi, par exemple, la rivière Semois devient la Semoy en coulant de la Belgique vers la France et le village de La Selle-en-Hermoy se nomme La Selle-en-Hermois selon l’époque ou le rédacteur. En traitant des microtoponymes, le chaos est à son comble, les transcriptions semblent faites à pouf, par des topographes qui ne comprennent rien à l’indigène, et les prises de bec entre paysans et géomètres pouvaient être vives.
La République, une, indivisible et centralisée ne pouvait en supporter plus ; en 1950 fut donc créée la Commission de toponymie de l’IGN, pour recueillir tous les microtoponymes de la France métropole et outre-mer. Ce travail de recueil consistait à dépouiller de la bibliographie (des monographies locales, surtout) existante, pour obtenir de l’ordre de 40 000 toponymes par an entre 1950 et 1961, date de fin de rédaction de l'ouvrage. Les topographes de la commission recensèrent donc près de 500 000 microtoponymes dont la plupart n’ont pas de sens en français académique moderne. Ces noms sont souvent les derniers témoignages d’idiomes ou de patois oubliés ou en voie d’extinction et ce glossaire fixe leur orthographe.
Cette commission confia à André Pégorier le soin d’éditer ces travaux dans un ouvrage qui parut en 1963.
Le document, après une introduction sur la méthodologie et le système de notation employé traite de façon alphabétique les toponymes rencontrés et leur traduction en français canonique, complété d’une bibliographie. Un Supplément des noms de lieux de la France d’Outre-mer : glossaire des termes dialectaux termine le document.
Ce glossaire fut révisé et la 3e édition, de 2006, revue et complétée par Sylvie Lejeune et Élisabeth Calvarin, est disponible gratuitement en format numérique. — chronique de François GOGLINS
Impulsé par le Fantastique Groupe d’utilisateurs de Wiktionnaire, les LexiSessions visent à proposer des thèmes mensuels pour dynamiser l’ensemble des Wiktionnaires simultanément. La huitième LexiSession portait sur le thème des mots français voyageurs mais il semble qu’elle n’ai pas entrainé beaucoup d’intérêt et le bilan n’est pas notable.
La LexiSession d’avril portera sur le vocabulaire du livre et de la bibliothèque !
En vidéoCette rubrique vous propose de faire une revue des vidéos sur la linguistique et la langue française du mois, n’hésitez pas à ajouter les vidéos et les chaînes que vous trouvez !
Jeux
Bouche cousue est un jeu inspiré de l'émission télévisée Motus. Dans notre version, il existe deux modes : mot aléatoire et mot choisi. Dans les deux cas, le mot à trouver doit être deviné grâce à des propositions successives d’autres mots de même longueur, pour lesquels vous connaîtrez le nombre de lettres communes avec le mot à trouver. Nouveauté : à partir d’avril, le mot de la semaine se transforme en mot du mois ! Continuez à jouer pour être dans le prochain classement ! |
CuriositéToute communauté linguistique développe son vocabulaire propre, selon ses besoins, ce que l’on appelle communément un jargon ou un sociolecte. C’est également le cas dans l’Union européenne, comme relevé par le contributeur Treehill, qui s’est intéressé au document de synthèse rédigé par Jeremy Gardner, Misused English words and expressions in EU publications . Il est disponible en ligne et les premières pages expliquent très clairement la démarche de collecte et de définition, ainsi que ce que l’auteur définit comme de l’anglais standard — celui du Royaume-Uni et d’Irlande comme pays de l’UE — opposé à celui en usage dans la communauté multilingue des institutions européennes. Il ne s’agit pas pour lui de faire disparaître ces usages, mais de permettre aux personnes qui les utilisent d’en prendre conscience afin de s’en détacher lors de conversations avec des personnes, principalement les citoyens européens anglophones, dont l’anglais est la langue maternelle, et qui ne comprendront pas le sens de mots comme valorise ou des mots nouveaux comme actorness ou planification. Pour la communication interne à ce groupe de personnes, leurs mots sont probablement plus efficaces, même lorsque des synonymes existent, mais pour la communication avec l’extérieur, l’utilisation d’un sociolecte spécifique rend la communication plus difficile. L’auteur Jack Vance a poussé cette réflexion plus loin dans son roman fictionnel Les Langages de Pao (1958), dans lequel une planète est gérée par des bureaucrates qui ont développé entre eux une langue nouvelle, basée sur les langues parlées par les différentes spécialités professionnelles. Leurs langues est un patchwork imaginé comme un créole qui souhaite la compréhension par tous mais devient une langue cryptique, seulement comprise par les bureaucrates qui s’isolent ainsi des peuples qu’ils gouvernent. Mais le jargon des institutions européennes n’est pas encore une langue, et elle n’est pas obscure et incompréhensible. Des travaux comme celui de Jeremy Gardner permettent de faire de cet usage une variété de la langue identifiée et pensée par ses utilisateurs, qui pourront ainsi changer de lexique comme l’on change de registre de communication. Cette langue continuera d’évoluer en même temps que les administrations européennes, et le Wiktionnaire pourra intégrer ces nouveaux usages et les décrire en précisant leurs évolutions, s’appuyant sur les corpus produits par les administrations. — chronique par Noé |