Wiktionnaire:Actualités est un journal mensuel sur le Wiktionnaire, les dictionnaires et les mots. Il est publié en ligne depuis avril 2015. Son écriture est ouverte à toutes les bonnes volontés. Vous pouvez recevoir un avis lors de la publication des prochains numéros, consulter les anciens numéros et participer au brouillon de la prochaine édition. Vous pouvez lire aussi les Regards sur l’actualité de la Wikimedia. Pour les commentaires, critiques ou suggestions, voir la page de discussion.
Il est plus que temps de vous présenter ce projet qui viendra enrichir énormément le Wiktionnaire dans les années à venir ! Le projet Lingua Libre est la rencontre entre deux autres projets : Langues de France sur Wikipédia et Shtooka un projet développé par Zmoostik (d · c · b) pour enregistrer massivement les langues et qui a versé des milliers de fichiers audios dans Wikimedia Commons (même si beaucoup ne sont pas catégorisés).
Lingua Libre a pour vocation d’enregistrer toutes les langues du monde, commune par commune… et propose une interface d’enregistrement en ligne avec deux voies d’enregistrement possibles : Un enregistrement unique avec tous les paramètres disponibles, ou bien un enregistrement par liste de mots qui coupe les fichiers sons automatiquement après chaque silence. Cette dernière possibilité est une technologie issue directement du projet Shtooka réutilisée pour le net.
Actuellement, l’outil est encore en développement et il garde sur son serveur les enregistrements effectués. Il est possible de télécharger les enregistrements un à un d’un simple clic ou par lot en allant sur le profil d’un locuteur. En effet, en plus de proposer la possibilité de faire des enregistrements, Lingua Libre propose une gestion de compte permettant d’associer plusieurs locuteurs à un compte. Cela dans le but de pouvoir enregistrer plusieurs personnes avec le même compte.
Lingua Libre a été financé par des subventions de la DGLFLF en quasi-totalité et a été initié puis dirigé par Lyokoï (d · c · b), avec la collaboration de Xenophôn (d · c · b), qui a été engagé par l’association Wikimédia France pour l’occasion et qui a pris en charge tout le côté administratif et l’organisation de réunions et de sessions d’enregistrement de test. Enfin, l’outil a été en très grande partie codé par Zmoostik (d · c · b).
À l’avenir, le projet va se rapprocher le plus possible d’une structure Wiki en se basant sur MédiaWiki avec une interface Wikibase afin de faciliter l’accès à ses métadonnées. Ce sera une forme proche de la base multimédia Wikimedia Commons, mais dédiée aux enregistrements de langues, avec des metadonnées spécifiques pour permettre l’intégration dans les Wiktionnaires mais aussi la réutilisation pour l’apprentissage, la valorisation ou l’étude des langues.
Les pages de statistiques externes permettent de connaître :
Ce mois-ci, le Wiktionnaire a fait peau neuve en remplaçant dans son wikicode les balises HTML devenues désuètes avec le standard HTML5, ce qui aura pour effet d’améliorer le référencement des pages et d’avoir un code plus pérenne. Cette opération a été rendue possible grâce au développement d’un outil informatique appelé Linter qui traque les irrégularités dans le code du site, ainsi que les balises désuètes et rend disponible à tous ses résultats. Cela a permis de mettre à jour plus de 30 000 pages du Wiktionnaire. Les contributeurs et contributrices sont maintenant vivement invités à ne plus utiliser les balises suivantes : <center>
, <font>
, <strike>
, et <tt>
, et à les remplacer par des solutions équivalentes.
Anciennes balises | Balises de remplacement | Exemple |
---|---|---|
<span style="text-align:center;"> | <div style="text-align: center;"> | Texte avec "text-align: center"
|
<span style="color:x"> | <span style="color: x; font-size: y; font-family: z;"> | Texte avec "color: red" Texte avec "font-family: Times New Roman;" |
<s> | <s> | |
<code> | <code> | Texte avec code
|
Jean Tardieu, dans Un mot pour un autre, Éditions Gallimard, 1951.
Le Professeur Frœppel avait conçu le projet grandiose de construire une langue complète, uniquement basée sur l’utilisation des « mots inférieurs ». À travers ce personnage fictif, Tardieu expérimente des écritures minimalistes et montre que, finalement, la langue pourrait se contenter de bien peu et nous nous comprendrions tout aussi bien.
Avec un brin d’humour et un effort de description des usages, ce dictionnaire resté hélas ! inachevé compte 214 entrées (que j'ai dénombrées moi-même !) de termes qu’empruntent les humains pour parler aux animaux domestiques, aux enfants et aux étrangers, diminutifs familiers, mots vagues, monosyllabes bêtifiants à répétition, expressions enfantines ou gâteuses, mots et grommellements imitatifs, interjections et exclamations, argot édulcoré, etc.
En plus d’être un recueil assez inattendu de ces mots, les entrées sont parfois agrémentées d’exemples ; d’étymologies, malheureusement non sourcées ; de leur registre de langue ou de leur origine ; d’aide à la prononciation.
Une œuvre amusante à lire, et à compléter absolument par les textes variés (théâtre, poésie, récit) qui accompagnent ce dictionnaire et mettent en application ce langage. Une belle démonstration d’écriture sous contrainte, et peut-être précurseur d’un futur wikiprojet ?
Extraits choisis :
Ah ! Ah ! (ton ascendant) : Confirmation d’un fait que l’on soupçonnait. Ex. « Le Grand Pan est mort ! » Réponse : « Ah ! Ah ! ».
Cui-cui : Chant des oiseaux. Ex. « Le cui-cui des fifis est mimi. » (Le chant des oiseaux est plaisant.)
Gugusse : de « Auguste », clown célèbre. Personne qui veut amuser la galerie en faisant le pitre. « Qualis gugus pereo ! » (Néron mourant.)
Machin : Masculin de « chose ».
Ouais ! : Nasalisation de « oui ». (Le nasal bémolise et biaise. Il ajoute donc un élément dubitatif et ironique à l’affirmation.)
Zizi, ou zibi : Parties sexuelles de l’individu mâle (mot d’origine africaine).
— une chronique par Dara
Impulsé par le Fantastique Groupe d’utilisateurs de Wiktionnaire, les LexiSessions visent à proposer des thèmes mensuels pour dynamiser l’ensemble des Wiktionnaires simultanément. Les thèmes sont suggérés en amont sur Meta et annoncé chaque mois sur la Wikidémie, l’espace principal de discussion.
La LexiSession de juillet était sur le vocabulaire du vol aérien et a permis la création du thésaurus du vol aérien qui permet de retrouver le vocabulaire lié à ce type de déplacement. Notons également plusieurs améliorations dans la version anglophone du projet autour de ce thème. Beaucoup de mots pourraient encore y être réunis, alors n’hésitez pas à y contribuer à l’avenir !
Pour le mois d’août, le thème proposé est le cirque !
Cette rubrique vous propose de faire une revue des vidéos sur la linguistique et la langue française du mois, n’hésitez pas à ajouter les vidéos et les chaînes que vous trouvez !
Pour faire suite à la discussion concernant la création d’une catégorie Lemmes, voici quelques éléments permettant de cerner la difficulté qu’il y a à tout simplement savoir quels mots intégrer dans un dictionnaire dans le cas des langues polysynthétiques comme par exemple les langues inuites ou yupikes. Dans celles-ci, les mots — au sens d’unités lexicales porteuses d’un sens propre et séparées à l’oral par une pause et à l’écrit par des espaces ou des signes de ponctuation — les mots donc, peuvent correspondre à un syntagme, une proposition voire même à une phrase entière dans une autre langue, comme le français.
La question se pose donc de savoir quoi mettre dans un dictionnaire, que peut-on considérer être une forme canonique d’un mot pour ce type de langues ?
Le mode de constitution de ces mots consiste en une dérivation partant d’une racine à laquelle sont attachés différents suffixes. Il est clair qu’on ne pourra intégrer tous les mots puisque, par définition, il y en a une infinité et que, par ailleurs l’intérêt est quasiment nul pour un lecteur.
Qui irait mettre dans un dictionnaire français : on dirait le bruit d’un avion (en inuktitut « qangatasuuvvaluktuq ») ?
On pourrait penser ne mettre que les racines. Mais elles sont très peu nombreuses et, par exemple, nous n’aurions pas le mot avion (« qangatasuuq ») qui est lui-même dérivé de la racine qangata- (« s’élever en l’air ») et du suffixe -suuq (« quelque chose qui a l’habitude de ou est capable de »).
Le linguiste Steven A. Jacobson a proposé les règles suivantes à ce sujet (Yup’ik eskimo dictionary, ANLC, 2012, volume 1, page 16) : (les exemples sont en yupik central) :
Ces quelques réflexions n’ont pour seul objectif que d’inciter à être prudent lorsque, dans le Wiktionnaire, on envisage d’étendre à toutes les langues certaines notions initialement prévues pour le français. — une chronique par Unsui