Wiktionnaire:Actualités est un journal mensuel sur le Wiktionnaire, les dictionnaires et les mots. Il est publié en ligne depuis avril 2015. Son écriture est ouverte à toutes les bonnes volontés. Vous pouvez recevoir un avis lors de la publication des prochains numéros, consulter les anciens numéros et participer au brouillon de la prochaine édition. Vous pouvez lire aussi les Regards sur l’actualité de la Wikimedia. Pour les commentaires, critiques ou suggestions, voir la page de discussion.
Parmi les mille richesses du Wiktionnaire se trouve la page Wiktionnaire:Questions sur les mots qui permet à n’importe qui de poser des questions sur le sens d’un mot, ou de retrouver un terme à partir d’une définition. C’est un espace d’échange qui fonctionne grâce à une douzaine de bénévoles qui répondent avec politesse et humour aux nombreuses questions posées, parfois pertinentes mais souvent écrites par des personnes un peu égarées dans la navigation sur le site, ou confondant le Wiktionnaire avec Wikipédia. Cette page est accessible depuis le menu de gauche et elle fonctionne en complément de la page Wiktionnaire:Proposer un mot, qui permet de suggérer un mot manquant dans le Wiktionnaire en rapportant une citation permettant d’attester de son usage.
La page des Questions sur les mots forme une interface avec le lectorat, permettant aux personnes qui questionnent comme aux personnes qui répondent d’apprendre toutes sortes de choses sur les mots et amenant à combler des manques dans le Wiktionnaire. C’est un espace qui permet de connaître les besoins des lectrices et lecteurs, et de guider la création vers des domaines moins fournis. En lisant les discussions de ce mois-ci, vous pourriez découvrir que l’action de fendre un diamant est le clivage, que le jeu de mot si vis pacem para umbrellum a été suffisamment réemployé pour bénéficier d’une page pour le décrire, que l’on ne sait toujours pas comment s’appellent deux personnes qui portent les mêmes vêtements ni comment s’appelle une personne qui n’est bien qu’en vacances ou encore que Lady dye est une marque de teinture par nouage d’Afrique du Sud ! Si vous avez des questions savantes, ou des remarques amusantes à faire, n’hésitez pas à participer !
Les pages de statistiques externes permettent de connaître :
SMS dico, Éditions Michel Lafon, 2001.
Dans les années 2000 émergeait un nouveau mode de communication, les SMS, caractérisé par une écriture principalement phonétique et des suites de symboles représentant les émotions de l’expéditeur·trice si on les regarde à 90°. Profitant de cet élan, une enseigne de téléphonie française et une chaîne de restauration rapide créent ces petits dictionnaires pour pictogrammes, qui n’ont rien à envier à nos emojis actuels.
Avec 3 dictionnaires de 100 pages de 10x10cm, leur liste de pictogrammes dépasse largement tous celles qui ont jamais été en usage. En partant des habituels :-/ Je suis sceptique ou :’-) Je pleure de rire, on arrive très vite à :V:o| Type ne comprenant pas pourquoi personne ne veut lui parler sans se douter qu’il a un alligator sur la tête ou (°>FX8< Vampire femme chauve portant un monocle, avec un long nez, une dent cassée et parée d’un nœud papillon.
Si certains pictogrammes, comme les exemples précédents, semblent ésotériques, d’autres montrent une certaine logique de construction élément par élément. Par exemple, on a *<(:-) Père Noël et, juste après, *<(8-)= Père Noël qui fait du ski avec une cravate. On voit ici que le Père Noël n’est qu’un visage joyeux basique :-) auquel on a ajouté un bonnet avec pompon *< ; on peut alors déduire que les yeux en 8 représentent une paire de lunettes de ski, et que = représente la cravate.
Néanmoins, on trouve aussi des symboles qui peuvent avoir plusieurs sens alors que placés au même endroit, ce qui induit soit de la difficulté, soit de la polysémie : :*( Je pleure doucement suivant :,-( Pleurer, * indique une petite larme ; B*) J’ai la moustache et des lunettes design, B étant les lunettes design, * indique une moustache ; :* Bisous et |* Un baiser (les yeux fermés), * indique un baiser.
Quant à la construction de l’ouvrage en lui-même, il est découpé en chapitres : une majorité sont communs à tous les tomes du dictionnaire (T’as vu ta tête pour les pictogrammes de visage, Les bestioles pour les animaux ou Abréviations pour les phrases en langage SMS, sur lesquelles je ne m’attarde pas dans cette chronique), alors que certains sont des sortes de focus (Cow-boys vus d’avion ou Grimpe sur le mur, qui donnent lieu aux pictogrammes les moins réutilisables).
Au final, ce dictionnaire remplit bien son office de support publicitaire : assez drôle pour être gardé dans sa bibliothèque (et même chroniqué dans les Actualités du Wiktionnaire !) sans pour autant être pertinent.
— une chronique par Dara
A venir : la deuxième WikiConvention francophone à Strasbourg du 19 au 21 octobre 2017 !
Avec un beau programme le vendredi 20 octobre :
Et en bonus, la veille, le jeudi 19 octobre, à 14h30, une présentation de Lingua Libre, projet présenté dans les Actualités du mois dernier.
Si vous pouvez vous rendre à Strasbourg, vous aurez en plus la chance de rencontrer une partie de l’équipe de rédaction des Actualités !Cette rubrique vous propose de faire une revue des vidéos sur la linguistique et la langue française du mois, n’hésitez pas à ajouter les vidéos que vous découvrez !
Impulsées par le Fantastique Groupe d’utilisateurs de Wiktionnaire, les LexiSessions visent à proposer des thèmes mensuels pour dynamiser l’ensemble des Wiktionnaires simultanément. Les thèmes sont suggérés en amont sur Meta et annoncés chaque mois sur la Wikidémie, l’espace principal de discussion.
La LexiSession de septembre était sur le thème de la paix et a permis la création du thésaurus de la paix. Beaucoup de mots pourraient encore y être réunis, alors n’hésitez pas à y contribuer à l’avenir !
Pour le mois d’octobre, le thème proposé est la punition !La langue mosetén parlée en Bolivie a un système de genre grammatical, ce qui est assez rare dans les langues de cette partie du monde. Les deux genres sont appelés par convention masculin et féminin car ils sont notamment associés aux êtres humains assignés comme masculins et féminins d’après leurs sexes. Cependant, de nombreux noms sont également marqués en genre avec une marque ou l’autre sans être motivés au niveau de leur sens. Et, plus intéressant encore, les verbes prennent également une marque spécifique indiquant le genre ! Pour les verbes intransitifs (sans objets directs), le genre suit celui du sujet et il est indiqué à toutes les personnes. Pour les verbes transitifs, c’est plus compliqué, et le marquage apparaît principalement lorsque le sujet et l’objet sont tous les deux à la troisième personne. Le genre est également présent sur les adverbes de lieu et sur des adverbes grammaticaux tel que seulement et sur des particules formant des questions.
Dans cette langue, l’accord en genre couvre un ensemble d’éléments dans la phrase très large, bien plus large que celui du français. Lors de l’étude d’une langue, il est ainsi important de s’intéresser aux fonctions grammaticales, comme le genre, le nombre, la définitude, mais également d’étudier la portée qu’elles ont. Nous avions déjà mentionné ce phénomène pour le nombre dans les Actualités de mai.
Durant la réalisation d’un dictionnaire, les formes multiples engendrées par des différences grammaticales posent des problèmes. Faut-il créer une entrée ou deux ? Une forme a-t-elle évoluée à partir de l’autre ? Ont-elles la même histoire ? Dans le Wiktionnaire, une nouvelle page vient d’être créée, visant à réfléchir à ces questions et à trouver une manière de rendre compte des différentes formes de manière égale. Si le sujet vous intéresse, vous pouvez donc aller lire la page en chantier Projet:Parité des genres
— une chronique par Noé à partir de l’article Gender agreement in Mosetén de Jeanette Sakel, 2002.
Terminons ce numéro avec un cul-de-lampe d’un auteur anonyme, extrait lors de la numérisation de l’ouvrage Նոր-Ջուղայի դպրոցները de Տիգրան Աբգարյանց.