Wiktionnaire:Actualités est un journal mensuel sur le Wiktionnaire, les dictionnaires et les mots. Il est publié en ligne depuis avril 2015. Son écriture est ouverte à toutes les bonnes volontés. Vous pouvez recevoir un avis lors de la publication des prochains numéros, consulter les anciens numéros et participer au brouillon de la prochaine édition. Vous pouvez lire aussi les Regards sur l’actualité de la Wikimedia. Pour les commentaires, critiques ou suggestions, voir la page de discussion.
C’était le 22 mars 2004 que naissait le Wiktionnaire francophone, sortant de la cuisse de Jupiter ou plutôt de celle de Wikipédia et devenant une nouvelle planète dans ce qui est petit à petit devenu la galaxie Wikimédia. Le temps est passé vite pour cette petite communauté qui a nourri un outil lexicographique nouveau, qui est devenu bien plus qu’un dictionnaire, comme le montrent chaque mois les statistiques du projet que l’on affiche dans les Actualités. Difficile cependant d’estimer la notoriété qu’a le Wiktionnaire auprès du grand public. Pour faire évoluer cette situation, les contributeurs de Lyon ont sollicité l’association Wikimédia France pour que soit fabriqué un kakémono pour le Wiktionnaire, qui a été présenté dans la Wikidémie de mars et qui sera utilisé aux prochaines Journées du logiciel libre, à Lyon le premier weekend d’avril.
Une autre proposition pour renforcer l’identification du Wiktionnaire a été celle de moderniser l’habillage visuel en adoptant Timeless, un habillage en cours de développement. Une prise de décision a entériné ce choix et la demande a été transmise aux développeurs dans l’espace technique Phabricator. C’est l’équipe en charge de la lecture web de la Wikimedia Foundation qui a répondu par la négative et a rédigé une longue réponse bien argumentée pointant principalement des problèmes de maintenance. La discussion va se poursuivre, mais pour l’instant, il est seulement possible de l’activer manuellement. Ce ne sera donc pas cette fois que le Wiktionnaire changera d’habillage. Dommage.
Un communiqué de presse a été rédigé pour marquer les quinze ans d’existence du projet. Il a figuré pendant deux semaines dans un bandeau en haut des pages du Wiktionnaire. Ce type de bandeau d’information n’avait pas été utilisé depuis huit ans pour de l’information concernant le Wiktionnaire ! La bonne nouvelle a également circulé sur les réseaux socio-commerciaux et a été reprise par Thierry Noisette dans un sympathique article sur ZDNet. Pour autant, les statistiques de fréquentation ne montrent pas de hausse soudaine à ce moment là du mois.
Cet anniversaire ne change finalement pas grand chose au cap fixé par la communauté pour le Wiktionnaire : décrire toutes les formes de tous les mots de toutes les langues. — une chronique par Noé
+ 19 812 entrées et 219 langues modifiées pour atteindre 3 626 801 entrées et 1 108 langues avec au moins cinq entrées.
+ 5 631 entrées en français pour atteindre 371 019 lemmes et 553 977 définitions.
+ 3 252 citations ou exemples en français pour atteindre 375 264.
+ 6 307 prononciations (dont 5 751 pour le français) pour atteindre 127 437 prononciations audios pour 101 langues (dont 39 823 pour le français).
+ 192 médias d’illustrations (images et vidéos) dans les articles du Wiktionnaire, pour atteindre 45 880.
+ 13 thésaurus pour atteindre 559 thésaurus dans 55 langues dont 390 thésaurus en langue française ! Les nouveaux thésaurus sont surtout du fait de Lepticed7 qui a créé des thésaurus pour guerre, généalogie, camping, ville, restaurant, université, langage de programmation, pied, chemin de fer, sandwich. Trois autres thésaurus on également été créés, le renseignement et la guerre en anglais par Treehill et la cuisine en vietnamien par Assassas77.
+ 70 nouvelles langues pour un total de 4 741 langues : le saurano (+4), le nachering (+2), le nyamusa-molo (+2), le yakha (+2), le muak sa-aak (+2), le taulil (+2), le setaman (+2), le bafia (+1), le tsaukambo (+1), le konai (+1), le komyandaret (+1), l’odoodee (+1), le kis (+1), le yamphu du Sud (+1), le mapoyo (+1), le kaiep (+1), le morokodo (+1), le medebur (+1), le mbara (Tchad) (+1), le mortlock (+1), le monumbo (+1), le ngamo (+1), le yanomamö (+1), le njerep (+1), le pidgin ndyuka-trio (+1), le nakai (+1), le taznatit (+1), le nihali (+1), le ghulfan (+1), le nyokon (+1), le nyeu (+1), le mo’da (+1), le phake (+1), le toro tegu (+1), le tommo so (+1), le tene kan (+1), le quechua de Pacaraos (+1), le qiang du Sud (+1), le dhargari (+1), le sirva (+1), le numbami (+1), le sonia (+1), le sepa (Papouasie-Nouvelle-Guinée) (+1), le sera (+1), le créole anglais nicaraguayen (+1), le créole bélizien (+1), l’ulau-suain (+1), le thulung (+1), le tetserret (+1), le tangko (+1), le tumleo (+1), le biem (+1), le touo (+1), le tuotomb (+1), le tedaga (+1), le tunen (+1), le beami (+1), l’uruava (+1), le marangis (+1), le nubaca (+1), le yanomámi (+1), le wanggom (+1), le wathawurrung (+1), le wutunhua (+1), le kamula (+1), le yabarana (+1), l’aimele (+1), le yaroamë (+1), le yarluyandi (+1), le zou (+1).
Les trois langues qui ont le plus avancé outre le français sont le same du Nord (+ 7 999 entrées), l’italien (+ 959 entrées) et le breton (+ 942 entrées).
Wikiscan et Wikistats donnent chaque mois accès à beaucoup de mesures, dont la liste des pages les plus consultées et des pages modifiées par le plus de personnes.
La rubrique Wiktionnaire:Questions sur les mots (WT:QM) a enregistré en mars 68 questions, contre 55 en février et 84 en janvier.
Cette rubrique vous propose de faire une revue de vidéos sur la lexicographie, la linguistique et la langue française sorties ou découvertes ce mois-ci.
Pour changer des personnalités françaises voulant défendre notre langue contre un possible danger de dégradation ou même de disparition, nous apprenons ce mois-ci que des Allemands se liguent contre une nouvelle norme administrative. Alors qu’en Allemagne les locuteurs ont commencé à utiliser l’écriture inclusive bien avant nous, mais aussi à toujours mettre le féminin avec le masculin pour désigner des groupes de personnes, de nouvelles recommandations vont plus loin et tentent de dégenrer les documents officiels. Plusieurs villes, telle Hanovre, poussent leurs employés à utiliser pour les textes officiels des phrases dégenrées, et l’écriture inclusive quand ce n’est pas possible. Exemples : Chers invités à la place de Mesdames et messieurs, ou vingt personnes à la place de vingt participants. L’association Verein Deutsche Sprache, qui milite depuis plus de vingt ans contre le denglisch, équivalent de notre franglais, appelle donc à la résistance avec plusieurs arguments : dans la langue de Goethe le genre n’aurait aucun sens, faisant observer que « lion est masculin, girafe est féminin, cheval est neutre, et Femme - Weib - est neutre aussi ». Ils expliquent en outre que la Loi fondamentale de la République fédérale d’Allemagne utilise le mot Chancelier au masculin, et pourtant Angela Merkel a été élue plusieurs fois. Cela fait suite au débat en fin d’année dernière sur l’ajout d’un troisième sexe sur les certificats de naissance germaniques.— une chronique par Romainbehar
Impulsées par le Fantastique groupe d’utilisateurs et d’utilisatrices de Wiktionnaire, les LexiSessions proposent des thèmes mensuels pour dynamiser l’ensemble des Wiktionnaires simultanément. Les thèmes sont suggérés en amont sur Meta et annoncés chaque mois sur la Wikidémie, l’espace principal de discussion. La LexiSession de mars a porté sur la guerre et a donné lieu à un thésaurus de la guerre par Lepticed7, Treehill, Vaulque, Jpgibert et une personne anonyme. Un thésaurus de la guerre en anglais a été créé dans la foulée par Treehill !
Pour le mois d’avril, le thème proposé par Exilexi est le sport.
Le Wiktionnaire n’est pas le seul dictionnaire diffusé alors qu’il n’est pas terminé et qui soit produit par un groupe de personnes qui ne sont pas expertes en lexicographie, il y a aussi le dictionnaire de l’Académie française. Ce travail collectif, débuté avec la publication en 1694 de la première édition, se donne une nouvelle jeunesse avec la mise en ligne d’un nouveau site internet. Le contenu du site reprend ce qui était déjà sur le site géré par une équipe universitaire de Nancy, l’ATILF, en apportant quelques compléments. D’abord une navigation plus agréable, avec une autocomplétion lors de la recherche, une liste des derniers mots recherchés sur le côté et des tableaux de conjugaison. En un clic il est possible de voir les définitions provenant de la huitième édition du dictionnaire (publiée en plusieurs volumes entre 1932 et 1935) et les éditions antérieures seront rajoutées progressivement d’ici à la fin de l’année. Des liens pointent également vers des notices sur l’usage (Dire ou ne pas dire) ; vers les néologismes proposés dans FranceTerme par une commission de terminologie de France dans laquelle se trouve l’Académie française ; vers la Base de données lexicographiques panfrancophones, un important projet de collecte de vocabulaire dans une vingtaine de pays qui a eu cours dans les années 80 et qui est diversement maintenu à jour. Cette ressource aussi a bénéficié d’une refonte graphique, mais son contenu demeure identique.
Ce nouveau Dictionnaire de l’Académie française est plus facile à lire, mais il n’est toujours pas réutilisable, puisqu’on peut lire dans les CGU « Par conséquent, l’Utilisateur ne peut reproduire, représenter, adapter, traduire et/ou transformer partiellement ou intégralement, ou reprendre tout ou partie du Site et de ses éléments sans l’autorisation expresse et préalable de l’Éditeur. » alors que ce contenu a été en grande partie financé par de l’argent public, c’est bien dommage. L’édition précédente étant dans le domaine public, elle a été importée dans le Wiktionnaire à ses débuts, afin de créer une première base pour une partie du vocabulaire de base de la langue française.
La conception de ce nouveau site a été confiée à Laurent Catach, qui a travaillé pendant plusieurs années à la mise en ligne du dictionnaire Le Robert. Il inscrit ce nouveau site dans la dynamique du Web sémantique, c’est-à-dire du web des données, même si la version actuelle n’est pas encore structurée correctement. La dernière entrée ajoutée est le mot savoir.
Cette édition est en cours de rédaction et se voit enrichie régulièrement de nouvelles pages, au gré de l’avancée des travaux des Immortels, tels que sont surnommés les académiciens et académiciennes. Alors même qu’il n’est pas terminé, il manque déjà toute une actualité du langage tel que les mots codeur, costard, développeur, vidéaste. Beaucoup de définitions n’intègrent pas les sens actuels tels qu’application (qui ne comporte pas le sens de logiciel), chancelière (qui désigne un chauffe-pied, alors qu’il existe bien d’autres sens), mariage (qui désigne uniquement l’union entre deux êtres de sexes différents). Mais la méthode de travail est bien différente de celle des dictionnaires basés sur des corpus tel que les usuels ou le Wiktionnaire. Les définitions sont rédigées à partir du sentiment qu’ont les Immortels, et leurs discussions sont érudites et esthétiques plus que scientifiques. Il en résulte un objet étrange, qui n’a pas d’équivalent dans les autres langues et qui demeurera une référence pour certains et un objet de plaisanterie pour d’autres.
— une chronique par Noé