Actualités du Wiktionnaire
Wiktionnaire:Actualités est un journal mensuel sur le Wiktionnaire, les dictionnaires et les mots. Il est publié en ligne depuis avril 2015. Son écriture est ouverte à toutes les bonnes volontés. Vous pouvez recevoir un avis lors de la publication des prochains numéros, consulter les anciens numéros et participer au brouillon de la prochaine édition. Vous pouvez lire aussi les Regards sur l’actualité de la Wikimedia. Pour les commentaires, critiques ou suggestions, voir la page de discussion.
+ 27 757 entrées et 96 langues modifiées pour atteindre 4 002 090 entrées et 1 162 langues avec au moins cinq entrées.
+ 12 487 entrées en français pour atteindre 384 684 lemmes et 581 325 définitions.
Les trois langues qui ont le plus avancé outre le français sont le same du Nord (+ 8 491 entrées), l’italien (+ 4 184 entrées) et l’allemand (+ 451 entrées).
+ 6 nouvelles langues pour un total de 4 841 langues : le saamia (+1), le rongmei (+1), le luidakho-luisukha-lutirichi (+1), le banda togbo-vara (+1), l’us-saare (+1), l’ut-hun (+1)
+ 5 380 citations ou exemples en français pour atteindre 432 462.
+ 375 médias d’illustrations (images et vidéos) dans les articles du Wiktionnaire, pour atteindre 49 772.
+ 1 763 prononciations (dont 565 pour le français) pour atteindre 195 947 prononciations audios pour 121 langues (dont 85 911 pour le français).
+ 5 nouveaux thésaurus pour atteindre 827 thésaurus dans 64 langues dont 591 thésaurus en langue française ! Les nouveaux thésaurus sont notamment l’autorat par Thomas Linard et le café en espéranto par Lepticed7.
Wikiscan et Wikistats donnent chaque mois accès à beaucoup de mesures, dont la liste des pages les plus consultées et des pages modifiées par le plus de personnes.
Une entrée a été proposée comme très bonne entrée : autrice.
+ 27 mots créés sur les 31 proposés dans les Mots du jour.
+ 2 domaine sémantique pour les mots de français, l’administration territoriale et la lutte contre l’incendie.
La rubrique Wiktionnaire:Questions sur les mots (WT:QM) a enregistré 45 questions en mai contre 50 questions en avril et 46 questions en mars.
Le projet JavaScript commence à porter ses fruits ! Vendredi 29 mai a été publiée la nouvelle version du gadget Barre de luxe !
Pour celles et ceux qui ne sauraient pas ce que c’est, il s’agit d’un petit gadget personnalisable qui ajoute une barre d’outils pour simplifier la contribution. Ces outils vont du simple formatage de texte à l’insertion de modèles ou de patrons de sections. La nouveauté de cette nouvelle version est qu’elle est maintenant compatible avec la barre d’outils d’édition et s’y intègre joliment. Tous les détails sur son installation, sa personnalisation et sur le passage à la nouvelle version (pour ceux l’utilisant déjà avec des boutons personnalisés) sont accessibles sur la page d’aide dédiée.
Le mois prochain devrait être publiée la nouvelle version d’un autre gadget et pas des moindres, Créer Nouveau Mot. Elle sera bien entendu annoncée sur la Wikidémie et dans les Actualités !
Un projet de longue haleine a été terminé dans les limites du confinement (ou presque) : la conversion de tous les modèles {{it-accord}}
et dérivés dans le nouveau {{it-flexion}}
. Déjà présenté dans le numéro de mars par la création du gadget permettant de générer les flexions pour l’italien, et du module en Lua simplifiant la programmation de ces mêmes flexions, l’étape suivante en toute logique était de convertir les modèles de l’ancien système dans le nouveau. C’est à ce moment précis que le confinement a débuté.
Le temps disponible m’a permis de convertir une bonne partie des modèles (quelques dizaines de milliers) par bot, de finir les cas particuliers et de corriger les erreurs à la main avec l’aide d’Otourly. Nous avons pu ainsi unifier l’ensemble des anciens modèles de type it-accord (une trentaine en comptant leurs alias) en un unique géré par Lua.
C’est un marronnier du Wiktionnaire qui traînait depuis quelques années qui a ainsi été terminé au moment du dernier coronapéro.
Nouvelle ère pour l’outil d’enregistrement Lingua Libre, soutenu par l’association Wikimédia France (qui publie également une brève sur le sujet) et conçu par une équipe qui intégrait plusieurs Wiktionnaristes ! Alors qu’elle a déjà permis l’enregistrement de plus de 240 000 mots dans plus de 85 langues et par plus de 300 personnes, elle a bénéficié d’une nouvelle phase de développement rémunérée ainsi que du soutien d’une personne en service civique pour collecter les retours des personnes ayant déjà bien utilisé l’outil.
L’interface a été entièrement revue par son développeur original, 0x010C, afin de mettre en place une meilleure ergonomie et une adéquation avec la charte graphique de la Wikimedia Foundation, d’où le bleu du logo. Dans le détail, cette nouvelle version apporte une amélioration de l’usage mobile, davantage d’information à l’usager (notices légales sur les données, raccourcis clavier, nombres d’enregistrements validés et à refaire pendant l’enregistrement), une meilleure stabilité technique et fusion du code pour l’enregistrement audio et vidéo (pour la langue des signes). De nombreux bogues ont été corrigés et il est maintenant possible de réécouter ses enregistrements directement depuis le studio d’enregistrement. Finalement, Lingua Libre change d’adresse pour lingualibre.org et s’ouvre encore davantage à l’ensemble des langues du monde. L’interface est d’ailleurs traduite et traduisible grâce au projet collaboratif TranslateWiki. Il est encore plus tentant de s’y essayer et d’aider à l’enregistrement de la diversité des prononciations des langues du monde !
Pour remonter le moral de toutes les personnes confinées, l’association Wikimédia France, qui promeut les projets de la Wikimedia Foundation, a proposé un concours de contribution sur l’ensemble des projets, dont le Wiktionnaire ! L’ambition était de favoriser les nouvelles participations, par des personnes qui découvriraient les wikis ou qui se hasarderaient dans un autre projet que celui auquel elles contribuent d’habitude. Le bilan global de cette première expérience est tout à fait positif et il est paru sur le blog de l’association Wikimédia France le 8 juin.
Jean-Baptiste Richard de Radonvilliers, Enrichissement de la langue française : dictionnaire des mots nouveaux, 1re édition : Paris : chez Pilout & Troyes : chez Laloy, 1842 ; 2e édition : Paris : chez Léautey, 1845.
L’on ne sait pratiquement rien de Jean-Baptiste Richard ; les rares informations nous indiquent qu’il naquit, en 1788, à Dienville dans le département de l’Aube, qu’il épousa la fille du maire du village voisin de Radonvilliers en 1810, qu’il s’y établit et qu’il en devint, lui-même, le maire. En 1842, c'est un homme posé de plus de 50 ans qui publie son ouvrage lexicographique, la même année où Firmin Didot publie un volumineux supplément au Dictionnaire de l’Académie de 1835 ; le club des déçus s'enrichissait d’un membre.
Dans l’Avant-propos, il revendique sa démarche :
Il en profite pour exagérer et y glisse une multitude de mots, surtout des adjectifs et des adverbes qui ne sont pas usités. Il faut lui reconnaître le courage de ses convictions : il truffe ses écrits politiques de ses trouvailles lexicales, comme les mots inirritant, imblessant, inintimidable et même privilégiairement.
Les articles de la 1re édition sont souvent enrichis d’abondants commentaires dans lesquels il pose la doctrine qui semble l’animer : le retour du suffrage universel, la lutte contre la corruption des élites et l’émancipation par l’éducation. Quelques années avant Pierre Larousse, il fait du dictionnaire une arme politique.
Et nous, pauvres wiktionnaristes, nous nous retrouvons comme une poule qui a trouvé un couteau, à ne savoir que faire des mots de ce dictionnaire ; nombreux sont ceux qui en 170 ans ne furent jamais utilisés et quelques autres le furent pour des sens qui n'y sont pas décrits.
Ces deux ouvrages sont consultables, en ligne, sur Gallica : 1re édition & 2e éditionCes suggestions, affichées sur la page d’accueil, ont été proposées par Lepticed7, Noé et Sebleouf. Merci pour leurs contributions aux personnes qui ont créé les mots ! Il en reste si vous voulez continuer !
Des physiciens s’attaquent à la théorie du langage et apportent une brique à la linguistique générative fondée par le linguiste Noam Chomsky. Ce dernier a posé l’hypothèse d’un pré-câblage du cerveau, ainsi naturellement prédisposé à comprendre une grammaire universelle permettant aux jeunes enfants de s’adapter à la langue (ou aux langues) de leurs parents.
Le physicien Éric DeGiuli a publié il y a un an l’article Random Language Model qui utilise la physique statistique pour expliquer l’émergence du langage avec l’image d’une compétition entre énergie et entropie. En effet, de nombreux parents ont observé l’apparition quasi-soudaine de la construction des phrases chez leurs bambins, telle la formation de la glace quand l’eau passe sous la température de 0 °C.
DeGiuli part d’une arborescence basée sur une grammaire non contextuelle en supposant qu’elle peut représenter l’ensemble des langues humaines, pour modéliser physiquement un arbre qui contient toutes les phrases possibles entre tous les mots connus (l’hypothèse de départ est que les mots ont déjà été appris séparément). Le processus statistique appliqué à cet arbre pondère chaque phrase réelle (correctement construite, ou au moins entendue par l’enfant) et renforce le poids de son chemin. Arrivé à un certain point, l’arbre des possibilités s’éclaircit et forme un espace de phrases valides. C’est à ce moment que le chérubin réjouit ses parents avec une nouvelle prouesse.Quelques émissions audio ou vidéo sur la lexicographie, la linguistique et la langue française sorties ou découvertes ce mois-ci.