Actualités du Wiktionnaire
Wiktionnaire:Actualités est un journal mensuel sur le Wiktionnaire, les dictionnaires et les mots. Il est publié en ligne depuis avril 2015. Son écriture est ouverte à toutes les bonnes volontés. Vous pouvez recevoir un avis lors de la publication des prochains numéros, consulter les anciens numéros et participer au brouillon de la prochaine édition. Vous pouvez lire aussi les Regards sur l’actualité de la Wikimedia. Pour les commentaires, critiques ou suggestions, voir la page de discussion.
+ 27 623 entrées et 204 langues modifiées pour atteindre 4 670 482 entrées et 1 305 langues avec au moins cinq entrées.
+ 2 342 entrées en français pour atteindre 402 348 lemmes et 622 439 définitions.
Les cinq langues qui ont le plus avancé, outre le français, sont l’allemand (+ 8 710 entrées), l’ukrainien (+ 5 486 entrées), le portugais (+ 4 453 entrées), le same du Nord (+ 3 403 entrées) et le breton (+ 708 entrées).
Deux nouvelles langues : les langues germaniques (+1), le galaïco-portugais (+1).
+ 4 253 citations ou exemples en français pour atteindre 533 712.
+ 415 médias d’illustrations (images et vidéos) dans les pages principales du Wiktionnaire, pour atteindre 62 035.
+ 12 584 sections de langue contenant au moins une prononciation audio (dont 1 977 pour le français) pour atteindre 379 125 sections de langue contenant au moins une prononciation audio pour 146 langues (dont 138 123 pour le français).
+ 3 nouveau thésaurus ce mois-ci, pour un total de 1 112 thésaurus dans 69 langues dont 814 thésaurus en langue française. Les nouveaux thésaurus sont autour de la transidentité et de l’anatomie équine, créés par .Anja. et autour du tennis par Hector.
Wikiscan et Wikistats donnent chaque mois accès à beaucoup de mesures, dont la liste des pages les plus consultées et des pages modifiées par le plus de personnes.
+ 26 mots créés sur les 44 proposés dans les Mots du jour ! Merci à Pamputt, Bpierreb, Etthen et .Anja.
Quelques émissions audio ou vidéo sur la lexicographie, la linguistique et la langue française sorties ou découvertes ce mois-ci.
Maurice Molho et Jean-Francis Reille, Glossaire, in Romans picaresques espagnols, Bibliothèque de la Pléiade n° 198, 1968, ISBN 9782070104840
Ce dictionnaire du mois n’est guère qu’un glossaire de six pages, figurant en appendice d’une anthologie de romans picaresques espagnols, dans une excellente traduction française de Maurice Molho et Jean-Francis Reille. Mais quel glossaire ! Il est destiné au lecteur peu familiarisé avec la langue qui se parlait en France aux siècles où fleurissait la littérature picaresque, c’est-à-dire du milieu de XIVe siècle jusqu’au début du suivant. Et c’est un véritable trésor lexicographique. Le vocabulaire de cette époque y est apertement présenté, et l’on a plaisir à y croiser un goujat porte-bissac en bonne conche, autant dire un valet d’armée bien mis, jaçoit que me ramentevoit que léans se trouvent passe-volant, mercerot, maumarié, marjolet et dameret, ce que je traduis par bien que je me souvienne que là-dedans se trouvent un faux soldat qui passe à la revue pour toucher la solde, un petit mercier, un mal marié, un jeune homme élégant et un homme d’une élégance presque féminine à force de raffinements : où l’on constate le soin que les auteurs ont mis à définir ce vocabulaire aussi étrange que de consonance familière.
Ce glossaire est précédé des romans, où ces mots acquièrent en situation plus de saveur encore : j’ai eu plaisir à lire des phrases comme « ma fortune me fit trouver mon cinquième maître, qui fut un prêcheur de bulles, le plus fourbe et le plus hardi distributeur d’icelles qu’oncques vis ni m’est avis que verrai ou qu’ait vu jamais personne au monde, tant usait de moyens et trafics et excogitait subtiles inventions » (c’est le très famélique Lazare de Tormes qui parle, au début de son cinquième traité, et l’on se demande comme il survécut au triste sort qui fut le sien dans les précédents). Et je n’ai pas trouvé le verbe « excogiter » dans le glossaire, ains n’en tiens rigueur à ses auteurs, tant c’est au fait et au prendre que ce glossaire est une merveille.Ces suggestions, affichées sur la page d’accueil, ont été proposées par Noé. Merci de leurs contributions aux personnes qui ont créé ces nouvelles entrées : Pamputt, Lmaltier et Exilexi !
Dans un dictionnaire, et notamment dans le Wiktionnaire, il arrive de rencontrer vers la fin d’une entrée des mots bizarres, peu liés au mot documenté, dont le sens est très éloigné. C’est qu’il existe d’autres manières de lier des mots entre eux : par leurs formes ou par leurs prononciations.
Pour deux mots strictement identiques mais de sens et d’origine étymologique très différentes, on parle de deux homonymes, ou plus spécifiquement de deux homographes lorsque les mots ont la même écriture et de deux homophones lorsque les mots ont la même prononciation mais pas la même écriture ni le même sens. Dans le premier cas, les homographes entraînent une organisation de la page comportant plusieurs sections afin de bien expliquer tous les sens des termes homographes. Par exemple, tour.
Les homophones non homographes quant à eux bénéficient de pages distinctes qui permettent de clarifier s’il s’agit d’un verre ou d’un vers, car ce sont clairement des mots différents, qui ne peuvent pas être confondus à l’écrit. Les liens vers les homophones figurent en bas de page et n’intègrent en principe pas les formes fléchies ou conjuguées. Il n’est pas indiqué que exemple et exemples sont homophones, bien que ce soit le cas. Certaines fois l’indication est même doublée d’une note, comme pour décrépi/décrépit.
Un autre cas étrange se présente parfois également, celui des paronymes. Deux termes sont des paronymes lorsqu’ils ont des formes proches, oralement ou graphiquement, qu’ils ont des sens différents et qu’ils sont susceptibles d’être confondus. Par exemple : comptabilité et compatibilité. Cette potentielle confusion est cependant difficile à estimer, et peut différer selon les francophones. Certaines personnes pourraient confondre fréquemment voire systématiquement raisin et raison ou bien rue et roue, alors que pour d’autres, ce ne sera jamais le cas. Des études à partir de corpus oraux pourraient éventuellement permettre d’identifier les confusions les plus fréquentes, mais ce n’est pas la manière dont les paronymes sont décrits dans le Wiktionnaire, qui privilégie le sentiment lexical du contributorat. Les paronymes sont donc hasardeux, parfois présents, parfois en excès, sans critères clairs pour leurs descriptions.
Pour les homophones comme pour les paronymes, le Wiktionnaire présente une information partielle, irrégulière et fluctuante. Les liens entre les entrées sont utiles pour permettre au lectorat de découvrir d’autres contenus mais surtout d’accéder à une information qui est peut-être celle qui était recherchée initialement, mais qui n’était pas demandée précisément. Si l’exploration au sein d’un champ lexical est enrichissante, celle permise par ces liens est plus pédagogique, davantage liée à de la suggestion de correction. Plus que le contenu lexical, c’est l’outil de consultation qui est ainsi amélioré. Cela ouvre également vers un usage ludique de la langue, celle des jeux de mots, une spécialité par exemple de Plonk & Replonk ou Penseur Étoile.
Les formes que prennent ces liens, leurs positions dans la page et leurs noms ne correspondent cependant que mal avec le cœur de cible que l’on peut estimer être les personnes apprenantes de la langue ou ayant une faible habitude de consultation de dictionnaires. Une réflexion sur l’ergonomie de la consultation et l’adaptation du dictionnaire à son lectorat pourrait les traiter spécifiquement, d’une manière différente des autres liens présentés dans la page, avec peut-être davantage d’accompagnement explicatif.
Je suggère de ne pas faire l'effort de déplacer la « liste des précédents numéros » dans les parutions antérieures. Selon mon expérience de rédaction des RAW, peu de gens les consultent et encore moins de gens seront troublés de voir la liste en haut ou en bas d'une parution. Cantons-de-l'Est (discussion) 1 septembre 2022 à 16:09 (UTC)
@Noé : Très bonne lecture comme chaque mois, j’ai une question concernant les paronymes et le cas du chinois. Peut-on considérer que les mots décrits dans cet ouvrage sont des paronymes : Page 63 de Synoptical studies in the Chinese character (1874) ? Comment les traiter dans le Wiktionnaire ? — message non signé de Assassas77 (d · c) du 24 septembre 2022 à 15:23