Actualités du Wiktionnaire
Wiktionnaire:Actualités est un journal mensuel sur le Wiktionnaire, les dictionnaires et les mots. Il est publié en ligne depuis avril 2015. Son écriture est ouverte à toutes les bonnes volontés. Vous pouvez recevoir un avis lors de la publication des prochains numéros, consulter les anciens numéros et participer au brouillon de la prochaine édition. Vous pouvez lire aussi les Regards sur l’actualité de la Wikimedia. Pour les commentaires, critiques ou suggestions, voir la page de discussion.
+ 18 602 entrées et 144 langues dont le nombre d’entrées a été modifié, pour atteindre 6 713 881 entrées et 1 469 langues avec au moins cinq entrées.
+ 1 366 entrées en français pour atteindre 432 513 lemmes et 684 115 définitions.
Les cinq langues qui ont le plus avancé, outre le français, sont le portugais (+ 9 108 entrées), le latin (+ 1 957 entrées), le same du Nord (+ 1 349 entrées), le kotava (+ 973 entrées), et l’italien (+ 607 entrées).
Une nouvelle langue a été ajoutée ce mois-ci : le seto (+1).
+ 3 271 citations ou exemples en français pour atteindre 665 448 pour les entrées en français, et 316 983 pour les entrées d’autres langues (+2 728)
+ 627 médias d’illustrations (images et vidéos) dans les pages principales du Wiktionnaire, pour atteindre 93 725.
Quelques émissions audio ou vidéo sur la lexicographie, la linguistique et la langue française ou d’autres sorties ou découvertes ce mois-ci.
Véritable marronnier lexicographique, les publications dédiées aux mots de l’année sont à nouveau de sortie, avec une nouveauté, c’est que le Wiktionnaire propose également son classement !
En français, le premier à dégainer a été l’Office Québecois de la langue française, qui a proposé 12 termes qui ont marqué 2024, à partir des néologismes proposés par leurs services. La liste a également été présentée dans La Presse : éclipse totale, tempête géomagnétique, drone humanitaire, intelligence artificielle multimodale, usurpation de voix, plafond de verre, unité d’habitation accessoire, surtourisme, escalotage, recyclage moléculaire, bissextilien, bissextilienne, négociation collective.
Le Centre de recherche interuniversitaire sur le français en usage au Québec (CRIFUQ), de l’Université Laval, qui publie le dictionnaire Usito a quant à lui lancé un appel sur ses réseaux (X et LinkedIn) pour sélectionner un mot qui a été annoncé le 16 décembre : éclipse, en référence à celle qui passa au-dessus de Québec le 8 avril 2024.
Le journal belge Le Soir fête sa dixième édition avec une collecte par formulaire sur leur site puis un choix par un jury amenant à une liste de dix mots qui ont été départagés par un vote public donnant en tête point d’aura suivit de assistant IA, climavore, escalatoire, éteint, LEZ, narcomicide, réensauvagement, vaccinosceptique, avoir tout whippin.
En France, le Dico en ligne des Éditions Le Robert a publié pour la première fois son top 10 des mots qui ont marqué 2024 avec hubris, bipeur, colistier, cloporte, féminicide, vérole, paralympique, entrisme, nyctalope, PFAS.
En Suisse, la Haute école zurichoise des sciences appliquées a sélectionné trois mots de l’année dans chacune des quatre langues nationales. Ce sont donc pour le français : cessez-le-feu, consentement, quoicoubeh ; allemand : Unterschriften-Bschiss (« triche dans la récolte de signatures »), divers (« diversité »), Murgang (« coulée de boue ») ; pour l’italien : non binario (« non binaire »), allerta meteo (« alerte météo »), nomofobia (« peur d’être séparé de son téléphone ») ; pour le romanche : segundimorant, segundimoranta (« résident secondaire, résidente secondaire »), vegliadissem (« âgisme »), festivitads (« festivités »).
La chaîne de télévision TV5-Monde propose pour la première fois un mot de l’année et sa proposition est déconnectitude, mot-valise créé pour l’occasion ! Linda Giguère, l’initiatrice, le présente en vidéo.
Le site de ressources de géographie pour les enseignants Géoconfluences a également publié son mot de l’année à partir des termes ajoutés dans son glossaire et son choix s’est porté sur créolisation. Ils indiquent également les dix entrées les plus consultées, avec à la première place PMA, pays les moins avancés.
Mentionnons également le concours Vocaliz organisé par plusieurs grandes écoles et visant à créer de nouveaux mots utiles. Le résultat cette année est la production de trois mots : exilémie (« mélange de joie et de tristesse que ressent une personne en exil »), rédiager (« rédiger à l’aide d’une IA »), retamorpher (« retarder le moment de quitter son lit »).
En italien, l’éditeur Per Treccani a choisi le mot rispetto (« respect »).
En allemand, l’université de Frankfort a sélectionné le mot Aura, désignant comme en français le charisme et l’influence d’une personne.
En portugais du Brésil, le mot retenu par Dicio.com.br est imersão (« immersion »), allant de l’immersion linguistique comme façon d’apprendre à l’immersion dans les univers virtuels.
Du côté de l’anglais, l’éditeur universitaire britannique Oxford University Press a choisi suite à un vote de 37 000 personnes, l’expression brain rot (« défilement pendant des heures sur des contenus numériques »). Leur liste comportait également les propositions suivantes : demure (« réservé, discret »), dynamic pricing (« tarification dynamique »), lore (également utilisé en français, « diégèse »), romantasy (forme abrégée de romantic fantasy, genre littéraire) et slop (« contenu impropre généré par intelligence artificielle »). Plusieurs réactions en français, dont celle de Sylvain Trinel pour BFM Tech&Co et celle de Mona Delahais pour Slate.
L’éditeur britannique concurrent au précédent, Cambrige University Press a choisi pour sa part le verbe manifest (« proclamer, faire connaître ») et sa liste contenait également brat (dans son nouvel usage comme adjectif), ecotarian (qui consomme une nourriture sans pesticides) et resilience.
Le site américain Dictionary.com a quant à lui choisi demure et avait dans sa liste brainrot, brat (pour caractériser une attitude de sale gosse, popularisé par l’album éponyme de la chanteuse britannique Charli XCX), extreme weather (« événement météorologique extrême »), Midwest nice (stéréotype incluant des manières polies) et weird (« étrange, bizarre »).
L’éditeur de dictionnaire écossais Collins a quant à lui choisi brat et sa liste décorée de jolies animations était la suivante : brainrot, era (« ère, phase »), looksmaxxing (« amélioration de son image »), rawdogging (« impromptu »), anti-tourism, delulu (« délu », qui n’accepte pas la réalité), romantasy, supermajority (« majorité écrasante ») et yapping (« logorrhée »).
L’éditeur américain Merriam-Webster a choisi le mot anglais polarization (« polarisation ») et sa liste comportait les mots suivants : totality (« totale » en référence à une éclipse), demure, fortnight (« durée de 14 nuits »), pander (« tenter » pour corrompre), resonate (« résonner », popularisé car fréquent dans les textes de ChatGPT), allision (« collision avec un objet fixe »), weird, cognitive (« cognitif ») et democracy (« démocratie »).
L’éditeur australien Macquarie Dictionary a sélectionné le mot enshittification (« aller de mal en pis », mais plus familier) et mentionne également right to disconnect (« droit à la déconnexion »), rawdogging, brainrot, social battery (« batterie sociale »)
L’association American Dialect Society publiera sa sélection après sa conférence du 12 janvier. L’année dernière, elle avait sélectionné le terme enshittification.
Dans un article en anglais pour The Conversation, Tony Thorne, directeur de la Slang and New Language Archive (archive de l’argot et des nouveautés langagières) propose une analyse critique du phénomène des mots de l’année, pointant une tendance à sélectionner des mots issus de mèmes et excessivement positifs, ne disant finalement pas grand chose de l’état du monde.C’est la première année que s’organise également une récolte et une élection pour une liste des mots de l’année dans le Wiktionnaire ! Une cinquantaine de mots et expressions ont été identifiés et trente personnes ont pris par au vote afin d’arriver à la publication d’un communiqué de presse présentant les dix mots de l’année du Wiktionnaire !
Le mot de l’année est affrication ! Il est suivi par les mots IA générative, polluant éternel, chokbar de bz, dissolution, brain rot, manosphère, backlash, dérèglement climatique et slay.
Ce communiqué de presse a été repris par Libération, heureux de constater que le mot choisi a connu une certaine notoriété grâce à leur journal !
La recension de la presse du mois dernier n’aura pas suffit, la polémique continue autour de la publication de la neuvième édition du Dictionnaire de l’Académie française !
Nouvelle tribune collective dans La Croix le 8 décembre pour caractériser le Dictionnaire comme incohérent et hétéroclite. Après avoir rappelé l’histoire de cet ouvrage, plusieurs entrées sont examinées, qui sont très désuètes ou sans indication du caractère raciste déjà pointé du doigt par la Ligue des droits de l’Homme (en France) et par la Ligue des droits humains (en Belgique). De son côté, Valeurs actuelles résume les polémiques et prend la défense de l’Académie française.
Ali Rebeihi propose le 11 décembre un débat animé dans son émission « Grand bien vous fasse ! » sur Radio France avec Médéric Gasquet-Cyrus, Muriel Gilbert, Jean Pruvost et Samuel Piquet.
Le format audio « Franc-Parler » du réseau Choses à savoir du 10 décembre résume les polémiques en trois minutes.
La tribune critique de Michel Feltin-Palas publiée le 19 novembre dans L’Express a été reprise intégralement (sans requérir d’abonnement au journal) par Mediabask.
Monté, de la chaîne YouTube « Linguisticae » filme sa préparation d’une longue vidéo et publie plusieurs vidéos de discussion allant de l’exploration des meilleures entrées du Dictionnaire de l’Académie française à la lecture des articles des linguistes atterrées en passant par la lecture des entrées intercalaires ajoutées récemment.Une des particularités du Wiktionnaire, c’est de présenter les expressions idiomatiques dans des entrées dédiées. Ce sont par exemple des expressions comme chassez le naturel, il revient au galop ; quand le chat n’est pas là, les souris dansent ou encore se croire le premier moutardier du pape.
Les dictionnaires imprimés, avec leur contrainte de place, ont toujours documenté les expressions au sein des entrées, brièvement définies et sans les compléments d’information que contiennent les entrées. D’autres ouvrages s’intéressent davantage aux expressions. D’un côté les dictionnaires d’expressions et de proverbes qui présentent des notices culturelles autant que linguistiques, racontant d’où viennent les expressions, qui les emploient et les valeurs qui leurs sont associées. De l’autre côté, les dictionnaires de traduction, qui peuvent consacrer des entrées dédiées à traduire ces expressions imagées qui font la beauté des langues mais sont des complications supplémentaires lors de l’apprentissage.
Le Wiktionnaire, étant bien plus qu’un dictionnaire, offre de la place aux expressions en leur dédiant des entrées à part. Celles-ci peuvent donc présenter des notices étymologiques dédiées, riches des explications historiques et culturelles nécessaires à la compréhension de l’expression, ainsi que des informations sur l’évolution de l’usage de l’expression lorsque des sources existent pour le documenter. La définition sera souvent une périphrase simple, mais elle pourra être enrichie d’exemples d’usage et de l’indication de la prononciation. Les traductions viennent ensuite, comme dans un dictionnaire dédié, à cela près que chaque traduction est également une entrée, qui pourra présenter également des informations supplémentaires.
À ces informations traditionnelles s’en ajoutent bien d’autres qui font la richesse de ces entrées, lorsqu’elles sont développées. Des expressions synonymes et mots liés vont intégrer ces expressions dans le vocabulaire de la langue et permettre d’autres découvertes, comme les innombrables variantes de Trifouilly-les-Oies ! Des enregistrements audio peuvent permettre d’entendre ces expressions, qui peuvent avoir des intonations spécifiques, des rythmes qui y sont toujours associées, comme par exemple pour l’expression et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d’alu ou bon sang mais c’est bien sûr. Enfin, les illustrations associées aux expressions aident à les comprendre, comme dans c’est assez, dit la baleine, je me cache à l’eau car j’ai le dos fin et offrent également une marge de manœuvre propre à l’expressivité et à l’humour, comme dans l’herbe est toujours plus verte ailleurs qui illustre le sens propre comme le sens figuré ou dans à bon chat, bon rat qui reprend une illustration traditionnelle de l’expression.
Il demeure deux difficultés majeures pour ces expressions. La première est la faible quantité de publications sérieuses sur lesquelles s’appuyer pour les documenter, qui font que de nombreuses entrées sont approximatives ou franchement populaires. La seconde difficulté est de bien les relier au reste du Wiktionnaire afin de favoriser leur découvrabilité. Sur quelles pages proposer des liens vers ces entrées ? Comment bien les relier aux sens concernés quand les mots qui les composent sont très différents ? C’est un chantier en cours au sein du Wiktionnaire, un parmi tant d’autres !Cette présentation de dictionnaire est issue d’un échange sur les réseaux (je sais plus où, discord ?) où mon interlocuteur affirmait qu’il n’existe pas d’étymologie pour les expressions françaises…
Bref, ni une, ni deux, me voilà ici (avec plusieurs semaines de décalage en fait… XD) pour vous présenter le Dictionnaire d’expressions et locutions écrit par Alain Rey et Sophie Chantreau. C’est un ouvrage, sommes toutes assez classique, qui décrit plus de 10 000 expressions et locutions du français. Elles sont rangées par « mot principal » de l’expression concernée ou renvoient vers celui choisi lorsque plusieurs sont présents dans cette dernière.
Outre une liste de toutes les expressions concernées par l’entrée, on y trouve plusieurs informations pour chacune : Le contexte d’apparition, l’histoire de son sémantisme, le sens actuel, et parfois des citations d’usage. Et d’avis d’usager, on en a pour notre compte. Les développements sont chargés et précis. Pour chaque expression concernée on a un minimum fourni qui permet de sourcer pas mal d’information pour nos entrées.
De fait, ce dictionnaire est assez rare dans sa forme pour que ce soit mentionné. En effet, s’il existe un nombre pas si faible de dictionnaires concernant les expressions et leurs histoires, peu ont la rigueur et la complétude de celui-là. Le bémol que je donnerai est que les informations ne sont pas tout le temps très clairement séparées. On a plutôt un propos global qui est développé à chaque expressions de chaque entrée, qui est donc moins formalisé que dans un dictionnaire de mots.
On conçoit qu’avoir un propos cadré sur les locutions et les expressions n’est pas chose aisée, mais pour une fois qu’on a une source qui prend le parti de les traiter avec méthode et sans en faire un divertissement, on ne va pas dire non. :)Ces suggestions, affichées sur la page d’accueil, ont été proposées par Noé et Poslovitch. Merci de leurs contributions aux personnes qui ont créé de nouvelles entrées !
C’est la saison des transplantations ! L’occasion idéale de planter quelques entrées dans le Wiktionnaire comme de vrais pépiniéristes : greffe en fente, à l’anglaise compliquée et en écusson ; à racine nue, pied-mère, marcottière, égourmandage, coursonner, etc.
Le 3 décembre, c’est la journée internationale des personnes handicapées alors intéresserons-nous aux différentes formes de nanisme : double nanisme, nanisme diastrophique, nanisme dyssegmentaire, nanisme mulibrey, nanisme primordial microcéphalique ostéodysplasique de type II, nanisme primordial, nanisme thanatophore.
Il existe tant et tant de variétés d’asperges (et même déjà un thésaurus), et l’on raconte que Louis XIV en raffolait tant qu’il en obtint en décembre, mais de quelle variété ? Asperge d’Alsace, asperge blanche de Belgique, asperge des Sables des Landes, asperge verte de Lauris, asperge d’Argenteuil, asperge géante de Horbourg ?
Architecture cette semaine, avec quelques bâtiments du monde arabe : imamzadeh, qoubba, tekke, tekiyeh, tente caïdale.
Une nouvelle proposition de Noé qui ouvre l’appétit, comme les illustrations de ce numéro !
Pour les ranger facilement, vous pouvez ajouter au début de la ligne de la définition le modèle {{gâteaux}}
, {{confiseries}}
ou {{desserts}}
en indiquant après une barre verticale le code de langue. Par exemple {{gâteaux|eu}}
pour le basque.
Ces nouvelles suggestions hebdomadaires, affichées sur la page d’accueil, ont été proposées par Lepticed7. Merci de leurs contributions aux personnes qui ont participé à ces thésaurus !