aboyer à la lune \a.bwa.je.ʁ‿a la lyn\ (se conjugue → voir la conjugaison de aboyer)
Duchêne, mon garçon de labour, repiquait la selle de Bruno , ; moi, j'avais approché mon rouet du feu. Au dehors, les chiens aboyaient à la lune; il devait faire très froid.— (Erckmann-Chatrian, « Le Fou Yégof : épisode de l'invasion », dans la Revue des deux mondes, 31e année, 2e période, tome 35, Paris : au bureau de la Revue, 1861, page 105)
Tous les chiens du pays, tirés de leur premier sommeil, aboyèrent à la lune et tracèrent autour de nous un vaste cercle carnassier.— (André Obey, Loire, Éditions Cheminements, 2003, page 41)
Je voudrais seulement, quand on est homme, qu'on ne se résignât pas à n'être que quadrupède, oiseau ou poisson, et qu'on n’aboyât pas à la lune. Il est clair que la philosophie et l'art ne pourraient qu'y gagner.— (Bertram, « Exposition internationale des Beaux-Arts : revue du salon », extrait du Journal de Gand du 13 octobre 1868)
J’ai été prisonnier pendant toute ma vie d’une passion qui ne me possédait pas. Comme un chien aboie à la lune, j’ai été fasciné par un reflet.— (François Mauriac, Le Nœud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 142)
Il fallait le laisser parler, même si le monologue le mettait dans des colères épouvantables : « C’est ça, fait comme si je n’existais pas, laisse-moi parler tout seul ! Je n’ai jamais vu ça, j’ai l’impression d’aboyer à la lune ! »— (Flor Romero de Nohra, Madame la Présidente, 2003)