Nous, femmes et hommes agissant pour la liberté, l’égalité, l’adelphité et la tolérance, nous demandons que soit votée dans notre pays une loi contre le sexisme. Comme le racisme, le sexisme (c’est-à-dire ici la haine du féminin) est l’une des manifestations de la haine de l’autre, liée à la haine de soi.— (Manisfeste des chiennes de garde, L’Humanité, 8 septembre 1999)
Singulier | Pluriel |
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adelphité | adelphités |
\a.dɛl.fi.te\ |
adelphité \a.dɛl.fi.te\ féminin
Elle ne fera que renforcer la question de l’inégalité entre hommes et femmes en franc-maçonnerie, un phénomène sur lequel nous espérons avoir proposé ici quelques clés de lecture et qui aura marqué l’histoire de cette fraternité. À cette notion, certaines féministes avaient opposé jadis une « sororité », faible inversion volontariste à laquelle on pourrait préférer le néologisme à la racine grecque: l’« adelphité ».— (Jean-Pierre Bacot, Les femmes et la franc-maçonnerie en Europe : histoire et géographie d’une inégalité, Éditions Véga, 2009, page 164)
Le mot est inapproprié sans doute à cause de son androcentrisme. Florence Montreynaud (historienne, fondatrice des Chiennes de garde et animatrice de La Meute) propose de le remplacer par « adelphité », parce qu’il « désigne un sentiment entre fraternité et sororité. En français, sœur et frère proviennent de deux mots différents. Le mot adelphité est formé sur la racine grecque adelph- qui a donné les mots grecs signifiant sœur et frère ».— (Christine Bard, Une histoire politique du pantalon, éditions du Seuil, 2010, note 3, page 379)
Le terme de sororité (qui ne s’applique de toute façon que pour désigner un lien entre femmes, exclusif des hommes) ne figurant pas dans les dictionnaires du temps où l’on peut trouver sororal et sororicide, et encore moins celui d’adelphité, il n’est pas alors en français de moyen de désigner une relation fraternelle mixte. Au mieux, on peut supposer que, dans la fraternité, des femmes sont présentes - mais seulement tolérées et invisibles.— (Christine Planté, « Frères et sœurs chez Marceline Desbordes-Valmore : Quelle place pour une femme dans la fraternité des poètes ? », dans Adelphiques : Sœurs et frères dans la littérature française du xixe siècle, sous la direction de Claudie Bernard, Chantal Massol & Jean-Marie Roulin, Éd. Kimé, 2010, p. 132)
Sans compétence anthropologique particulière, la question se pose de savoir si cette fraternité, ou plutôt cette adelphité, entre tous sur cette petite planète bleue, jusqu'à présent seule connue pour abriter une vie intelligente, relève de l’espoir, de l’espérance ou de l’utopie.— (Philippe Liénard, Regard sur la Franc-Maçonnerie et l’Islam: Dialogue impossible ?, éd. Jourdan, 2017, chap. 1)