amant de cœur \a.mɑ̃ də kœʁ\ masculin
Parce que n’étant pas assez riche pour être « Monsieur », il ne pouvait se résigner au rôle secondaire de l’amant de cœur à qui la soubrette dit : « J’assure à Monsieur que Madame n’est pas là », alors qu’il vient de voir une canne dans le porte-parapluie de l’antichambre.— (Gaston Jollivet, Souvenirs de la vie de plaisir sous le second Empire, Jules Tallandier, Paris, 1927, page 174)
Ordinairement le cœur est pris par les yeux, car la vanité se mêle un peu à ce petit manège féminin, et alors l’heureux vainqueur de la femme libre prend le titre d’amant de cœur.— (Marc Constantin, Physiologie de l’amant de cœur, éd. Ligaran, 2015, chapitre 3)
— Et là-bas évidemment il y aura Marcello, ton amant de cœur.— (Dino Buzzati, Un amour, traduit de l’italien par Michel Breitman, Robert Laffont, 1964, chapitre 25)
— Mais arrête donc de l’appeler toujours mon amant de cœur tu sais aussi bien que moi que je le considère comme un frère .
Je n’ai donc pas réussi à me construire une vie autour de cet amant de cœur pour qu’il devienne un amant de corps. Enfin pas encore.— (Joël Schmidt, Un cri pour deux, Albin Michel, 2010, page 25)
« Et si vous voyez les armes de la Ville de Paris s’amener sur un képi, prévenez-moi, messieurs et dames, à seule fin que je puisse aller les attendre. » La police les poursuit comme les filles publiques dont ils sont les amants de cœur.— (Charles-Louis Philippe, Bubu de Montparnasse, 1901, réédition Garnier-Flammarion, page 52)
Son corps n’est plus tellement d’un éphèbe. Il a beau ne vivre qu’à l'ombre pour conserver sa peau blanche laiteuse, il commence à n’être plus un Adonis. Mais au bagne, il a plus d'amants qu’il ne peut rêver en avoir en liberté. En plus de son amant de cœur, le bique, il fait des clients à vingt-cinq francs la passe, exactement comme une pute du boulevard Rochechouart à Montmartre.— (Henri Charrière, Papillon, Robert Laffont, 1969, page 401)
Le roman, qui se passe dans le milieu des souteneurs et des prostituées du quartier du boulevard Sébastopol et du quartier Montparnasse, met en scène plusieurs personnages liés par la même maladie, la syphilis : la jeune prostituée Berthe Métenier, qui fait un long séjour à l’hôpital Broca, son amant et souteneur Bubu, et son amant de cœur Pierre Hardy.— (Philippe Hamon et Alexandrine Viboud, Dictionnaire thématique du roman de mœurs : 1850-1914, Presses de Sorbonne Nouvelle, 2003, page 497)