barbouillage

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Étymologie

Dérivé de barbouiller, avec le suffixe -age.

Nom commun

Singulier Pluriel
barbouillage barbouillages
\baʁ.bu.jaʒ\
Barbouillage d’un mur. (définition no 1)

barbouillage \baʁ.bu.jaʒ\ masculin

  1. Action de barbouiller ou résultat de cette action.
    • ; arrivé devant cette planche où l'on espérait lire une indication de route, on se trouve en face d'une sauvage peinture, barbouillage de flammes rouges et d'ailes volantes ; ce sont les âmes du Purgatoire qui crient : . — (Onésime Reclus, La Terre à vol d'oiseau, Paris : Hachette, 1893, page 210)
    • , je voulus y insister : « Il y avait sur elle du bleu, du vert, du jaune. » Cela n’a jamais été ainsi ; ce barbouillage d’enfant n’est pas la vérité ; . — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
  2. (En particulier) Enduit à la couleur dans les bâtiments.
    • On appelle peinture d'impression ou barbouillage , celle que l'on couche à plat avec des brosses sur les menuiseries , les murs , les plafonds , etc. Il y en a de deux sortes , peinture en détrempe , peinture à l'huile. — (La nouvelle rustique, ou Economie rurale, pratique et générale de tous les biens de campagne, chapitre 4 : Toisé, Evaluation et Prix, tome 1, Paris : chez Deterville, 1805, page 65)
  3. (Péjoratif) Peinture ou écriture de piètre valeur.
    • & on commente beaucoup sur cette effigie. On prétend que ce n'est qu'une copie, & que l'original est à Rome. En général, c'est un barbouillage, une peinture d'hôtellerie. Les gens sensés regardent toute cette allégorie comme une capucinade fort en vogue du tems de la Ligue. — (Note du 8 mars 1763, dans les Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la république des lettres en France, , depuis 1762 jusqu'à nos jours, par feu M. de Bachaumont, tome 1, Londres ; chez John Adamsohn, 1777, page 212)
    • D'autres plus badins comparent l’évidence à une lanterne magique, qui, au moyen de quelques rayons de lumière artistement dirigés dans les ténébres, donne un air de dignité à des tableaux, qui, remis au grand jour, ne présentent plus que le barbouillage d'un mauvais peintre. — (Appendice de réflexions supplémentaires, §. 8, inséré dans Catéchisme renforcé touchant les actes de soumission exigés par le Gouvernement français, Louvain, an VIII, page 77)
    • Je ne sais si tu as pu lire tout mon barbouillage de l'autre soir, si tu as pu ou si tu peux me rendre ce service cela me sera d'une grande aide pour le moment, mais ne te gêne pas au demeurant. — (Gérard de Nerval, « Lettre au Dr Étienne Labrunie », du 2 décembre 1839, dans les Œuvres, NRF/Gallimard, 1956, page 800)
    • Il y avait même, luxe inouï ! dans la salle à manger, une suite de gravures représentant les aventures de Télémaque, non pas les charmantes vignettes dont Célestin Nanteuil et son ami Baron illustrent l’histoire du maussade fils d’Ulysse, mais ces affreux barbouillages coloriés dont la rue Saint-Jacques inonde l’univers. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
  4. Action de se barbouiller le corps.
    • Le fromage fut, d'autre part, utilisé, en certaines régions, pour le barbouillage en blanc des initiés, barbouillage sacro-saint qui s'obtenait également par la farine et par le gypse sacré (nos pierrots et nos pierrettes folkloriques ont là leur distante origine : ils furent, en des temps lointains, les nouveaux initiés, qui défilaient et dansaient, lors des fêtes qui terminaient la période de réclusion). — (Pierre Gordon, Le sacerdoce à travers les âges, Paris : Éditions La Colombe, 1950, page 107)
    • Pour l'ethnologie comparée, les pratiques de barbouillage et les précautions que l'on prend en buvant, sont des moyens de défense contre la pénétration de mauvais esprits dans l'intérieur du corps. — (Matthieu-Maxime Gorce & Raoul Mortier, Histoire générale des religions, tome 5, éditions A. Quillet, 1951, page 32)
  5. (En particulier) Action de se grimer la peau du visage en noir dans le but de caricaturer un visage d'une personne noire de peau.
    • Résistons pourtant à la tentation de voir dans cette évolution le simple effet d'un préjugé raciste, car elle se justifie aussi sur le plan strictement scénographique : l'absence d'acteurs d'origine africaine rendait difficile une représentation sérieuse du noir, étant donné les connotations grotesques (et même carnavalesques) chez le comédien européen du «barbouillage» permettant d'obtenir la carnation voulue (). — (Guy Spielmann, « L'Afrique mise en scène, de l'absence au phantasme », chapitre 2, dans L'Afrique au XVIIe siècle, mythes et réalités: actes du VIIe colloque du Centre international de rencontres sur le XVIIe siècle, Tunis, 14-16 mars 2002, Gunter Narr Verlag, 2003, page 312)
    • C'est l'utilisation du terme blackface à propos du «déguisement» d’Antoine Griezmann, alors que le mot barbouillage existe depuis des siècles et a une histoire spécifiquement française. — (Julien Suaudeau, « Ouvrons les yeux sur les angles morts de notre histoire coloniale », le 3 octobre 2019, sur le site Slate (http://www.slate.fr))
    • Le barbouillage des petits blancs est très raciste — (Maboula Soumahoro, LCI, 2019)

Dérivés

Synonymes


Traductions

Prononciation

  • France (Lyon) : écouter « barbouillage  »
  • Vosges (France) : écouter « barbouillage  »

Références