Singulier | Pluriel |
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billevesée | billevesées |
\bil.və.ze\ ou \bij.və.ze\ |
billevesée \bil.və.ze\ ou \bij.və.ze\ féminin
Ah ! saperlipopette, Monsieur, vous me la baillez belle ! Vous dites qu’on ne croit plus à rien ! Mais jamais, à aucune époque, on n’a cru à tant de billevesées, de bourdes, de mensonges, de sottises, d’absurdités qu’aujourd’hui.— (John Ruskin, Notes du chapitre I de La Bible d’Amiens, traduction par Marcel Proust, Mercure de France, 1904, page 142)
Je n’ai pas grande peine à le comprendre, moi ; et si tu connaissais le pèlerin, tu trouverais la chose assez facile pour lui. Je ne dis pas qu’il ait changé de sentiments pour Done Elvire, je n’en ai point de certitude encore : tu sais que, par son ordre, je partis avant lui, et depuis son arrivée il ne m’a point entretenu ; mais, par précaution, je t’apprends, inter nos, que tu vois en Dom Juan, mon maître, le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté, un enragé, un chien, un diable, un Turc, un hérétique, qui ne croit ni Ciel, ni Enfer, ni loup-garou, qui passe cette vie en véritable bête brute, en pourceau d’Épicure, en vrai Sardanapale, qui ferme l’oreille à toutes les remontrances chrétiennes qu’on lui peut faire, et traite de billevesées tout ce que nous croyons.— (Molière, Dom Juan ou le Festin de pierre, acte I, scène 1)
Mais le diable a soufflé là-dessus, de son haleine fiévreuse et empestée, et les pires billevesées ont pris leur vol. L’homme a inventé les dieux et il a créé l’amour avec son cortège de sensibleries ridicules ou criminelles.— (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 118)
Et puis, est-ce parce que nous les nions, avec une sorte de sombre énergie, que ces arcanes de l'inconnu ne contiennent que des sornettes et des billevesées ? On s'abstient dans le doute, et ici je m'abstiens.— (Jean Ray, Harry Dickson, Les Trois cercles de l'épouvante, 1932)
Pas de majorité républicaine — il va de soi — pour ces billevesées, si bien qu’une attaque bien conduite par vous n’aboutissait qu’à entamer un instant l’armée gouvernementale.— (Joseph Caillaux, Mes mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
Évoquant sa nuit à Boucicaut, elle me dit : « Les femmes du peuple, tu sais comment elles geignent. » « Les infirmières, dans les hôpitaux, elles ne travaillent que pour l’argent. Alors… » C’étaient des phrases routinières, mécaniques comme la respiration, mais tout de même animées par sa conscience : impossible de les entendre sans gêne. Je m’attristais du contraste entre la vérité de son corps souffrant et les billevesées dont sa tête était farcie.— (Simone de Beauvoir, Une mort très douce, Gallimard, 1964, Le Livre de Poche, pages 24-25)
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