bâcher

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Étymologie

(XIXe siècle) Dénominal de bâche[1].
  • Selon certains sites spécialisés, bâcher dans le sens d’« abandonner une course », au cyclisme, serait lié au sens « se couvrir » (pour se protéger de la pluie), le mauvais temps étant souvent précurseur d’un abandon[2], mais ce pourrait être aussi une généralisation de l’helvétisme bâcher, qui a un sens très proche (« arrêter, cesser une activité »)[3].
  • Le sens argotique « se coucher » (attesté depuis 1872[4]) est lié au mot bâche dans le sens de « couverture, drap de lit », et de « lit » par métonymie.
  • Le sens familier de « se moquer de quelqu’un » (peut-être apparu dans les années 1980) est à rapprocher de l’expression « prendre une bâche » ou du verbe « basher ».

Verbe

bâcher \bɑ.ʃe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Couvrir d’une bâche.
    • Et je ne parle pas que du petit voile, qui n’est pas sans poser problème, par ailleurs. Je parle d’une tenue qui bâche les femmes et condamne leur corps à la disparition pure et simple. — (Mathieu Bock-Côté, L’islamisme impose de plus en plus sa loi en France, Le Journal de Québec, 30 janvier 2022)
    • On a mal bâché cette charrette.
    • À défaut de toile, on bâche avec de la paille.
  2. (Pronominal) Se couvrir (d’un vêtement ou de toute autre chose).
    • Si vous voulez ! murmura- t-il, sans quitter des yeux les rougeoiements de son bûcher, dont certaines parties se bâchaient de cendres grises qu'on devinait veloutées. — (Gabrielle Marquet, La boîte à boutons, page 122, Flammarion, 1973)
    • Il y a même eu des foulards frôlant les camaïeux de rose et de vert chez les femmes qui jusqu'ici se bâchaient de gris ou de noir. — (Aurélie Resch, Le bonheur est une couleur, page 78, L’Interligne, 2008)
  3. (Spécifiquement) Se couvrir, en parlant du temps, du ciel, notamment dans le contexte des sports d’altitude (aviation de loisir, alpinisme et autre sports de haute montagne).
    • Le taux d'humidité est tellement important que la vallée se bâche. La vision est très opaque, d'épais nuages se forment, s'amoncellent pour donner un ciel bien gris et sombre. Qui peut penser qu'on décollera ? — (2008 l'année des plaisirs variés, Parapente Passion)
    • Je profite de sa trace pour monter jusqu’au col des Aiguilles - que je n’avais jamais visité - tandis que le ciel se bâche à l’Ouest. — (Olivier Drecq, Chez Vervier, 15/01/2014)
  4. (Argot) (Pronominal ou non pronominal) Se mettre sous la bâche (drap du lit), aller dormir[4].
    • Tout bien considéré, j’m’en jetterais bien un p'tit dernier derrière la cravate avant d’aller me bâcher. — (Pascal Jahouel, Un temps de chien !, chapitre 14, Éditions Lajouanie, 2016)
  5. (Suisse) Cesser son activité, s’arrêter[3].
    • Il arriva juste au moment où ceux-ci enlevaient leurs vêtements de travail.
      – On bâche ! dit Croset. C'est l'heure.
      – Pas tout à fait, objecta Sébastien, c'est moins dix.
      — (Albert-Louis Chappuis, L’Enfant d'une autre, page 65, Éditions Mon village, 1975)
  6. (Cyclisme) Abandonner une course cycliste[2].
  7. (Familier) Se moquer de quelqu’un avec une intention vexante (plus ou moins méchamment).
    • Je souris et lance un imparable « A few words in english for your fans in France ? » Elle sourit et me répond un imparable « No, sorry. » Je la soupçonne en fait de ne pas savoir parler anglais (à part pour dire « no, sorry »). Quoi qu’il en soit, Zsuzsanna Jakabos m’a de nouveau bâché. — (Henri Seckel, Parfois, l’histoire se répète, et parfois non, 10/08/2013)
    • Les gamins autour de la table sont particulièrement doux, comparés à ceux que je croise d'habitude, les uns avec les autres. Ils s’invectivent, se bâchent, mais ne s’agressent pas. — (Virginie Despentes, Apocalypse bébé, 2015)

Dérivés

Vocabulaire apparenté par le sens

Se moquer de quelqu’un (7) :

Traductions

Prononciation

  • Belgique, Bruxelles : écouter « bâcher  »
  • France (Vosges) : écouter « bâcher  »

Paronymes

Anagrammes

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Références