Singulier | Pluriel |
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chaconne | chaconnes |
\ʃa.kɔn\ |
chaconne \ʃa.kɔn\ féminin
Même les plus grands solistes ; ça tient à la physique, pas aux capacités des gens, car la contrebasse n’a pas les harmoniques qu’il faut, un point c’est tout, et c’est pour ça qu’elle a toujours une sonorité atroce, toujours, et c’est pour ça que la contrebasse solo est une ânerie monumentale, même si la technique ne cesse de se perfectionner depuis cent cinquante ans, même s’il y a pour contrebasse des concertos, des sonates en solo, des suites, et même si demain débarque un petit génie qui joue la chaconne de Bach à la contrebasse, ou un caprice de Paganini… C’est tout de même atroce et ça le restera, parce que le son est atroce et le restera…— (Patrick Süskind, La Contrebasse, 1984, traduit de l’allemand par Bernard Lortholary, 1989, p. 49)
Plus tard, dans les Indes galantes, on montra deux Illinois échoués, par je ne sais quel hasard, sur le pavé de la capitale, et on leur fit danser une 'chaconne composée tout exprès pour la circonstance.— (Eugène H. de Bricqueville, Le livret d’opéra français de Lully à Gluck : 1672-1779, Schott éditeurs, 1887, page 22. → lire en ligne)
D’abord la princesse des Ursins, camarera mayor de Marie-Louise, première épouse de Philippe V. Dès son arrivée dans l’austère palais de l’Escorial, elle scandalisera les vieux seigneurs de la cour par ses initiatives qu’elle fera accepter sans peine par le roi, à qui elle apprendra à danser la chaconne.— (Jean Descola, Histoire littéraire de l'Espagne, de Sénèque à Garcia Lorca, éditions Fayard, collection « Les grandes études littéraires », 1966, page 110. → lire en ligne)
Des personnages de la commedia dell’arte se joignent aux autres Masques pour danser une chaconne, puis un « Air des Masques Chinois » et enfin une forlane.— (Camille Tanguy, « Le triomphe de la Folie dans l’œuvre de Campra », dans Itinéraire d’André Campra (1660-1744) : D’Aix à Versailles, de l’Église à l’Opéra (sous la direction de Catherine Cessac), éditions Mardaga, collection « Centre de musique baroque de Versailles », 2012, page 196. → lire en ligne)
On entend ici remonter à travers les siècles les airs d’une danse noble et vive, chaconne ou passacaille, qui glorifie la vie et fait fondre les barrières entre les humains.— (Slobodan Despot, « Humilité » , Antipresse no 350, rubrique « Reconquêtes », 14 août 2022, page 14.)
Danser la chaconne, une chaconne.