Singulier | Pluriel |
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commère | commères |
\kɔ.mɛʁ\ |
commère \kɔ.mɛʁ\ féminin (pour un homme, on dit : compère)
Mettons dans la même classe les dialecticiens et les sophistes, gens qui font plus de bruit que tous les chaudrons de Dodone, et dont le moins babillard pourrait tenir tête aux vingt plus bavardes commères qu'on puisse trouver sous le ciel.— (Érasme, Éloge de la folie, 1509. Traduction de Thibault de Laveaux en 1780)
Il est certaines situations dont bénéficient seuls les gens tarés. Ils fondent leur fortune là où des hommes mieux posés et plus influents n’auraient point osé risquer la leur. Certes, Roudier, Granoux et les autres, par leur position d’hommes riches et respectés, semblaient devoir être mille fois préférés à Pierre comme chefs actifs du parti conservateur. Mais aucun d’eux n’aurait consenti à faire de son salon un centre politique ; leurs convictions n’allaient pas jusqu’à se compromettre ouvertement ; en somme, ce n’étaient que des braillards, des commères de province, qui voulaient bien cancaner chez un voisin contre la République, du moment où le voisin endossait la responsabilité de leurs cancans.— (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, pages 95-96)
il accueillit d’un air enjoué et d’une âme égale l’annonce câlinement faite par la Julie d’une paternité future et les sourires des voisins, les cancans des commères et jusqu’aux plaisanteries égrillardes du maire .— (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
Toi, il faut que tu saches tout, parce que tu as un esprit de commère, d’espincheur, et de bazarette.— (« Scénario de La Prière aux étoiles », 1941, dans les Œuvres complètes de Marcel Pagnol, tome 6, Club de l'Honnête Homme, 1977, page 472)
– La classe est encore vide, je suis seule à mon rang et derrière moi sont assises les deux plus mauvaises élèves de la classe, des commères inséparables, toujours en train de chuchoter entre elles, d’échanger des coups d’œil, de ricaner…— (Nathalie Sarraute, Enfance, Gallimard, 1983, collection Folio, page 238)
Avec ou sans patente — la loi l'y autorisait peut-être à l'époque, et de toute manière il y a prescription — elle tenait dans sa vaste cuisine un lot de marchandises épicières qu'elle débitait aux commères du voisinage.— (Maurice Le Lannou, Un bleu de Bretagne : souvenirs d'un fils instituteur de la 3e République, Éditions Hachette, 1979, chapitre 1)
L’onde était transparente ainsi qu’aux plus beaux jours ;— (Jean de La Fontaine, Le Héron)
Ma commère la carpe y faisait mille tours
Avec le brochet son compère.
Une commère dont la chemise très courte cachait mal les rondeurs, m'accueillit et, me poussant dans une pièce quasiment obscure, me confia d'un air canaille: .— (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
Napoléon Bayet s'y est installé tout aussitôt après la guerre ; il y a ramené sa commère, et six enfants lui sont nés : .— (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
Cette gamine vicieuse et prétentieuse est la fille d'une grosse commère qui tenait, naguère, une fruiterie dans les environs du Barbès.— (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 198)
Tandis que Joséphine Balsamo s’apprêtait, il apprit par une ouvreuse que la commère de la revue, Brigitte Rousselin, habitait une ancienne maison de Montmartre, d’où chaque jour, avec une vieille femme de chambre très dévouée, du nom de Valentine, elle descendait pour assister aux répétitions de la prochaine pièce.— (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
→ voir bavard (3)
Thésaurus :
Voir la conjugaison du verbe commérer | ||
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Indicatif | Présent | je commère |
il/elle/on commère | ||
Subjonctif | Présent | que je commère |
qu’il/elle/on commère | ||
Impératif | Présent | (2e personne du singulier) commère |
commère \kɔ.mɛʁ\