consensus laurentien\kɔ̃.sɛ̃.sys lɔ.ʁɑ̃.sjɛ̃\ ou \kɔ̃.sɑ̃.sys lɔ.ʁɑ̃.sjɛ̃\ masculin
Pour les auteurs, Darrell Bricker et John Ibbitson , c’est la fin du « consensus laurentien », à savoir la domination politique exercée par les élites du Québec et de l’Ontario au cours du XXe siècle. Ce consensus était progressiste et pacifiste.— (Le Devoir, 2 juillet 2014)
Le consensus laurentien a largement encouragé l’ouverture du Canada à l’immigration. Or ces immigrants ne partagent pas les idées du consensus laurentien en ce qui a trait à un État fort procédant à des transferts des plus riches aux plus démunis. Ils sont plutôt en accord avec un conservatisme culturel et fiscal qui, jusqu’à récemment, était l’apanage des provinces de l’Ouest.
Le consensus laurentien acceptait largement la notion que le Canada était issu d’un pacte de cohabitation entre francophones et anglophones et que, en conséquence, il fallait le mieux possible accommoder les exigences du Québec pour éviter une rupture éventuelle du Canada. Selon Bricker et Ibbitson, la vieille tension entre Canadiens français et Canadiens anglais n’a plus aucune résonance en dehors du Québec.
Ce phénomène annoncerait la fin du vieux « consensus laurentien » édifié parmi les élites libérales coalisées (politiciens, haut-fonctionnaires, journalistes, universitaires) de l’Ontario et du Québec. Porté en bonne partie par les immigrants ou des descendants d'immigrants récents, ce déplacement contribuerait à façonner un Canada plus conservateur et mettrait fin à la vieille dualité francophones-anglophones.— (Gérard Bouchard, Les nations savent-elles encore rêver?, Boréal, 2019, page 228)
→ voir consensus et laurentien