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Les capitaines, portant des cothurnes de bronze, s’étaient placés dans le chemin du milieu, sous un voile de pourpre à franges d’or, qui s’étendait depuis le mur des écuries jusqu’à la première terrasse du palais ; . — (Gustave Flaubert, Salammbô, 1862, chapitre I).
Ils se tiennent sur des cothurnes ; c’est une chaussure haute quelquefois de quatre ou cinq pouces.— (abbé Barthélémy, Voyage du jeune Anacharsis en Grèce dans le milieu du IVe siècle, 3e édit. Paris, 1790)
L’immense, dans Eschyle, est une volonté. C’est aussi un tempérament, Eschyle invente le cothurne, qui grandit l’homme, et le masque, qui grossit la voix.— (Victor Hugo, William Shakespeare, 1864, première partie, livre IV)
Si cette Muse, à qui, Monsieur, vous n’êtes rien, Avait l’honneur de vous connaître, croyez bien Qu’en vous voyant si gros et bête comme une urne, Elle vous flanquerait quelque part son cothurne.— (Edmond Rostand, Cyrano De Bergerac, 1897, acte I, scène IV)
(Vieilli)Chausser le cothurne, faire des tragédies, prendre un ton élevé et pathétique, dans une occasion, dans un ouvrage qui ne le demande pas.
Mais quoi ! je chausse ici le cothurne tragique ! Reprenons au plus tôt le brodequin comique, Et d’objets moins affreux songeons à te parler.— (Nicolas Boileau, Satires, 1666, Satire X)
La masque et les cothurnes, le maquillage qui réduit et accuse le visage dans ses éléments essentiels, le costume qui exagère et simplifie, cet univers sacrifie tout à l’apparence, et n’est fait que pour l’œil.— (Albert Camus, Le mythe de Sisyphe, Gallimard, 1942, page 113)
Voilà des vers qui sont dignes du cothurne.
Quitte ce langage tragique, et mets bas le cothurne.
Quitter le brodequin pour prendre le cothurne, abandonner le théâtre comique pour le théâtre tragique.
Justine s’agenouilla, défit les cothurnes des souliers, déchaussa sa maîtresse, qui nonchalamment étendue sur un fauteuil à ressorts, au coin du feu, bâillait en se grattant la tête.— (Honoré de Balzac, La Peau de chagrin: La Femme sans cœur, 1831 ; p. 119 de l’éd. Houssiaux de 1855)
Nous sommes partis par une nuit plutôt nocturne Nous quatre Dudule le gros Victor et l’Amnésique Nous avions collé des semelles crêpes à nos cothurnes J’portais les outils la pince-monseigneur l’chalumeau oxhydrique— (Boris Vian, Le Tango interminable des perceurs de coffres-forts. Chanson interprétée en 1958 par Les Frères Jacques.)
Dans la chambre, son cothurne est penché sur son bureau en train de pougner, comme tous les soirs. On dirait qu’il bosse des sciences de l’ingénieur, ce qu’il y a de plus chiant au monde.— (Emmanuel Arnaud, Le théorème de Kropst, éditions Anne-Marie Métailié, 2012)