Singulier | Pluriel |
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courte-pointe | courtes-pointes |
\kuʁ.tə.pwɛ̃t\ |
courte-pointe \kuʁ.tə.pwɛ̃t\ féminin
La gouvernante, ayant passé sa chemise de nuit, vient voir si la fillette repose chastement, les deux mains sur la courte-pointe, puis elle se glisse dans son lit et s’endort.— (René Boylesve, La leçon d’amour dans un parc, Calmann-Lévy, 1920, réédition Le Livre de Poche, page 143)
Je ne pouvais pas détourner mes yeux des deux mains maternelles, puissantes à terrasser un petit corps allégé et à le persuader de rester horizontal. Deux grandes mains, bouillies comme les mains des laveuses… Elles disparurent, et s’en allèrent investigatrices sous une petite courte-pointe en satinette bleue, sous un drap de cretonne qu'on avait sûrement changé en notre honneur…— (Colette, « Gribiche » in Bella-Vista, 1931, éditions Hachette (1972), page 100)
On faisait son lit et il n’y avait plus que la courte-pointe à y mettre.— (Saint-Simon, 225, 17)
Rentré chez lui, il ne voulut point se mettre au lit, et se coucha adossé à des carreaux sur une chaise longue, les pieds recouverts d’une courte-pointe de soie piquée qu’apporta Picard, le valet de chambre fort surpris et perplexe de voir revenir son maître navré, cas qui n’était point ordinaire, vu l’habileté à l’escrime du jeune duc.— (Théophile Gautier, Le capitaine Fracasse, 1863)
Quand on écartait la double portière du boudoir, il semblait qu’on soulevât une courte-pointe de soie.— (Émile Zola, La Curée, 1871)
Regarde, lui commandait l’invisible, la voix qui communiquait maintenant avec lui, Septimus, le plus grand parmi les hommes, récemment arraché à la vie pour entrer dans la mort, Seigneur venu restaurer le monde, gisant à plat comme une courte-pointe, comme une couche de neige frappée seulement par le soleil, à jamais indestructible, souffrant à jamais, bouc émissaire, éternelle victime expiatoire, mais non, il ne voulait pas, gémissait-il, rejetant d’un geste de la main cette souffrance éternelle, cette éternelle solitude.— (Virginia Woolf. Mrs. Dalloway, 1925. Traduction de Marie-Claire Pasquier, version parue dans la Bibliothèque de la Pléiade. Folio classique, Gallimard, 1994. page 92)
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