déconsacrer \de.kɔ̃.sa.kʁe\ transitif
Par exemple : quand ils osent dire dans une harangue au Roi, la même chose que ce que l’on leur laisse enseigner publiquement & qu’ils enseignent vraiment avec bien plus de soin que les principes & les vérités de la foi, quand ils soutiennent, dis-je, que les biens de l’Eglise sont consacrées (15) qu’ils font saints, (16) (ce font leurs propres termes) que la Religion est détruite s’il y arrive la moindre atteinte ; c’est - là une suite de l’idée qu’ils sont venus à bout d’en établir, qu’ils ont depuis longtems enseignée & dont ils ont fait une doctrine, (17) & cette idée entiérement imaginaire de consécration des biens vient de la consécration prescrite pour les vases & linges sacrés; or ces instruments de métaux & ces linges destinés à l’opération du sacrifice non sanglant du corps & du sang de notre Seigneur reçoivent effectivement une bénédiction au moyen de laquelle il est reconnu qu’il n’est pas convenable que des mains prophanes y touchent, & qu’il n’est plus permis qu’aux Diacres & aux Prêtres de les toucher tant qu’ils restent sacrés, & quand il y a quelque chose à y travailler, un prêtre les débénit, les déconsacre, suivant une formule prescrite dans les Rituels, alors tout le monde peut les manier sans profanation, on peut brûler les uns, fondre les autres, enfin en faire tout ce qu’on veut; assurément il n’y a pas une consécration semblable faite aux terres, fermages, maisons, palais, aux contracts de rentes &c. par les ministres de la Religion, mais pas moins ils les déclarent sacrés, saints, consacrés, & celui-là sacrilege qui oseroit y toucher.— (Jacques François Maxime de Puységur, Pièces détachées relatives au clergé séculier et régulier, 1771, pages 22-23)
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