désémettre \de.ze.mɛtʁ\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison)
La difficulté que l’on éprouve à les capter et à les circonscrire tient au fait que ces signes sont moins émis que désémis, raturés dès leur esquisse, esquivés dès leur inscription, résultat brouillé de dénégations, subterfuges, confusions, manœuvres de déplacements, dépenses compensatoires, où le jeu de l’écriture et le jeu social (pour simplifier une opposition qui, justement, dans ce cas, n’en est plus une) se complètent, se doublent, s’entrecroisent, se mettent en conflit, s’harmonisent, se camouflent, se servent de mutuels alibis, s’abolissent parfois, pour la plus grande gloire — bonheur et / ou malheur — du sujet-scribe.— (Daniel Oster, Passages de Zénon, 1983, page 118)
Cette trouvaille géniale s’appelle… la "compensation" : à chaque fois que j’émets directement ou indirectement des gaz à effet de serre, par exemple en allumant une chaudière, montant dans une voiture ou un avion, ou même en achetant un téléphone portable (car on émet aussi - indirectement - en achetant un téléphone ou en allant au restaurant !), je paye quelqu’un pour "désémettre" à ma place.— (Jean-Marc Jancovici, Le réchauffement climatique (le changement climatique) : réponse à quelques questions élémentaires, document disponible sur le site www.iaea.org)
D’une part, elle peut être vue comme un droit à polluer : les pays industrialisés paient pour désémettre plutôt que de réduire concrètement leur propre empreinte carbone.— (site mccain.begooddogood.fr, 21 juillet 2016)