Singulier | Pluriel |
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demi-souverain | demi-souverains |
\də.mi su.vʁɛ̃\ |
demi-souverain \də.mi su.vʁɛ̃\ masculin
Six mois, c’était trop; un nouveau nuage s’est élevé, et cette fois c’est entre le sultan et le vice-roi d’Egypte, Ismaïl-Pacha, connu maintenant dans le monde sous le titre de khédive. La querelle n’est pas sans doute des plus graves et n’ira pas bien loin, parce qu’on ne la laissera pas s’envenimer. Elle ne révèle pas moins cet état perpétuel d’incertitude où se traîne l’Orient, elle est surtout l’indice de la difficulté qu’il y a toujours à faire vivre ensemble une suzeraineté ombrageuse et une vassalité assez puissante pour se soutenir par elle-même. Toute la question est là. Le sultan Abdul-Aziz, qui ne ressemble pas à son prédécesseur, qui prend son rôle au sérieux, veut rester maître de l’Egypte comme de toutes les autres parties de l’empire; le khédive, qui n’est qu’un demi-souverain, ne serait pas fâché d’être un souverain tout entier. Dans ces dernières années, il est vrai, le suzerain et le vassal vivaient en paix, parce qu’ils y trouvaient l’un et l’autre un égal avantage. Ismaïl-Pacha fournissait des soldats pour réprimer les insurrections; il était en faveur à Constantinople, il achetait le droit de changer la ligne d’hérédité dans sa famille et d’établir en Egypte la succession directe, comme en Europe; il a même acheté et largement payé ce titre de khédive dont il se pare aujourd’hui, qui le met hors de pair entre tous les vassaux de l’empire.— (Charles de Mazade, Revue des Deux-Mondes, 1869, page 1012. Voir dans Wikisource s:Chronique de la quinzaine - 14 août 1869 pour l’article et s:Page:Revue des Deux Mondes - 1869 - tome 82.djvu/1018 pour la page)