doxa

Français

Étymologie

(Date à préciser) Du grec ancien δόξα, dóxa (« opinion »).

Nom commun

Singulier	Pluriel
doxa	doxas
\dɔk.sa\

doxa \dɔk.sa\ féminin

Ensemble, plus ou moins homogène, de préjugés populaires, de présuppositions généralement admises et évaluées positivement ou négativement, sur lesquelles se fonde toute forme de communication.
- Dans les périodes de basculement, de recherche de cohérence, les doxas refont surface, doxas de races, de sexes, de groupes sociaux. — (Monique Haicault, L’expérience sociale du quotidien : corps, espace, temps, page 58, Presses de l’Université d’Ottawa, 2000)
- Au contraire de ce que ressasse à l’envi la doxa antisartrienne, ce n’étaient pas des illustrations littéraires de thèses philosophiques, mais de véritables romans, avec un foisonnement de personnages ambigus, contradictoires et formidablement vivants, aux prises avec le conatus indomptable de la liberté, son immortelle jeunesse, sa fragilité et l’éternel retour d’angoisse qu’elle ne cesse de susciter. — (Claude Lanzmann, Le Lièvre de Patagonie, Gallimard, 2009, chapitre VIII)
- Au sein des sociétés dominantes d’Occident, notamment, de plus en plus de femmes et d’hommes se mobilisent, luttent - affrontent la doxa néolibérale sur la fatalité des hécatombes. — (Jean Ziegler, Destruction massive - Géopolitique de la faim, Le Seuil 2011)
- On pourrait donc identifier un masculinisme dès que la doxa misogyne ordinaire s’active et se mue en comportement identitaire. — (Josselin Tricou, « Entre masque et travestissement : Résistances des catholiques aux mutations de genre en France: le cas des "Hommen" », dans la revue Estudos de Religião, volume 30, n° 1, jan.-avr. 2016, page 58)
- La doxa dominante, aujourd’hui, c’est que le modèle né en Californie va nous sauver de toutes les difficultés économiques que nous rencontrons depuis trente ans. — (Eric Sadin, La start-up, c’est la conquête intégrale de la vie, interview dans Le Point n° 2345, 17 août 2017)
- La doxa métropolitaine, combinée à la fascination des élites pour les technologies, et à la financiarisation de l’économie, a profondément disqualifié, voir ringardisé la ruralité, les villes moyennes et les villages. » — (Jean-Christophe Fromantin, Travailler là où nous voulons vivre, Éditions François Bourin, 2018)