décharger \de.ʃaʁ.ʒe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se décharger)
Pendant qu'on décharge mes bêtes, je me précipite vers la grotte fraîche et ombreuse où jaillit la source et j'en prends possession pour le reste de la journée.— (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 256)
Le fleuve aidait à les porter ensuite jusqu'à Bordeaux : une aquatinte de Louis Burgade, vers 1830, nous montre un portefaix qui décharge une gabarre venue de Langon et empile du faissonnat face au quai Louis XVIII.— (Jacques Sargos, Histoire de la forêt landaise: du désert à l'âge d'or, éditions L’Horizon chimérique, 1997, page 148)
Décharger un cheval, un mulet, une charrette, un paquebot.
Décharger un plancher. - Décharger une poutre qui commence à fléchir.
Son estomac s’est déchargé.
Cette drogue décharge le cerveau.
Une étoffe qui décharge.- Cette encre décharge.
Cette couleur décharge.
Le commerce d’exportation était accablé d’impôts, on l’a' un peu déchargé. - Décharger les contribuables écrasés par le fisc.
Il s’est fait décharger de la tutelle de ce mineur. - Je l’ai déchargé de ce soin. - Il me déchargea de cette commission désagréable.
On me demandait une indemnité, j’en ai été déchargé par arrêt.
Il faut avoir l’attention de décharger ses armes à feu avant de rentrer chez soi. - Mon fusil a raté plusieurs fois ; je suis obligé de le décharger.
Se croyant attaqués, deux soldats déchargent leurs armes ; alors la fusillade éclate des deux côtés.— (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
Certains, parmi les cavaliers, tiennent droit sur la cuisse la mkahla, le fusil marocain au long canon damasquiné, qu'ils déchargeront et lanceront en l'air pendant la fantasia, qui termine la cérémonie.— (Mercure de France, 1926, volume 185, page 319)
Décharger un coup - Décharger un coup de poing, un coup de bâton. - Il lui déchargea un coup de sabre sur la tête.
Si votre directeur prend l’habitude de vous baiser, de vous enculer ou de vous décharger dans la bouche, avant de vous absoudre de cela et du reste, gardez-le comme amant si vous le trouvez beau, mais prenez un autre confesseur. Au point de vue canonique, le premier est insuffisant.— (Pierre Louÿs, Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation, 1926.)
Souvent on voit la partie inférieure du nuage s’effranger en averses pour inonder de pluie les pentes basses, tandis que plus haut les vapeurs plus froides se déchargent de flocons de neige.— (Élisée Reclus, La terre: description des phénomènes de la vie du globe, volume 1, page 219, 1868)
Alors, si le vent du nord vient à souffler, ces graux sont promptement agrandis, il s'en forme même de nouveaux, et les étangs se déchargent en peu de jours d'une grande partie de leurs eaux ; ils se vident presque entièrement si le mistral ( nord-ouest) souffle assez long-temps avec son impétuosité ordinaire.— (M. de Rivière, « Mémoire sur la Camargue », dans les Annales de l'agriculture française, 2e série, tome 34, Paris : chez Madame Huzard, avril 1826, page 74)
Pourtant je tiens jalousement à l'avertissement lancé par Homère aux Grecs dans L'Iliade et par Tyrtée dans les Élégies: « C'est une faiblesse déraisonnable que de se décharger sur la divinité de la responsabilité d'une morale et d'un ordre public » — Dieu, Allah ou quel qu'il soit.— (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
La compagnie se déchargea sur les seigneurs et sur les sociétés missionnaires du peuplement de la colonie.— (Jean Hamelin (dir.), Histoire du Québec, Edisem, 1977, page 102)
Il s’est déchargé de son erreur en accusant son collègue.
Il se déchargea donc de ses moins bons clients sur d’autres vendeurs.
Il y en a qui ne peuvent faire que deux ou trois coups, et sont prompts ou longs à descharger.— (w:L'École des filles, auteur anonyme, 1655)
décharger
se décharger