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(Linguistique) Lettre e dont la prononciation est aléatoire, selon les règles phonétiques, prosodiques, métriques, l'accent du locuteur ou le registre de langue adopté.
Dans le mot « maintenant », il y a un e caduc ; par contre dans le mot « bouleverser », le e n'est pas un e caduc mais un e muet : il ne se prononce jamais.
Pour qu’un alexandrin ait douze syllabes, il faut prononcer les e caducs devant consonne, mais pas devant voyelle. Exemple : « Onze ans déjà que cela passe vite onze ans » (Louis Aragon) : seuls les 3 e caducs en gras se prononcent ; les e caducs de onze et vite ne se prononcent pas.
Étymologiquement, les e caducs proviennent le plus souvent d’une ancienne voyelle atone latine affaiblie par apophonie.
La terminologie des termes ci-dessus est instable selon les époques (et souvent trompeuse pour e muet et e caduc), car les fréquences lexico-phonétiques d’occurrences dans l’usage ont augmenté avec le temps pour couvrir plus de cas, selon des définitions différentes :
En particulier, au XVIe siècle, on l’appelait e féminin, car il n’apparaissait encore qu’au féminin des mots, et soit se prononçait soit de transformait par analogie en modifiant la longueur de la voyelle finale précédente pour les finales ouvertes : le français distinguait encore fortement les voyelles longues des courtes (surtout en position tonique sur le noyau de la dernière syllabe), une distinction qui persiste encore au Québec et dans certains dialectes d’oïl (de la moitié nord de la France, davantage ceux de l’ouest) mais le plus souvent avec un phénomène de diphtongation (qui s’est accru depuis).
Puis on l’a appelé e sourd (en France surtout) pour marquer le fait que cette lettre avait tendance à s’atténuer en fin de mot comme en position non tonique, pour ne persister encore que sous une forme affaiblie au milieu d’un groupe de trois consonnes (après simplification de la structure syllabique : on distinguait encore les voyelles courtes et longues, mais sans différence phonémique ni diphtongation discriminante).
Puis on l’a appelé e muet quand la voyelle avait tendance à tomber totalement dans de plus nombreux contextes.
Enfin on l’a appelé e semi-muet, e caduc, e instable, e bifide, e intermittent ou e svarabhaktique (selon les auteurs) pour indiquer plus précisément son alternance selon le contexte entre l’absence de prononciation (e muet) et une des réalisations phonémiques (, , , ou allongement/diphtongation du noyau syllabique dans la syllabe tonique de fin de mot).
Aujourd’hui on utilise très couramment (un peu abusivement) le terme e muet pour tous les emplois (bien que cela ne désigne pas nécessairement la lettre e orthographique, ni que sa prononciation soit toujours muette), ou préférablement le terme plus moderne (plus adéquat et moins ambigu) schwa (ou shewa, shwa, scheva, cheva, schva, chva) pour éviter l’interprétation implicite (trop restrictive) avec le seul e orthographique (puisqu’il existe aussi d’autres orthographes comme ai dans la conjugaison de faire, ou on dans monsieur), d’autant que sa présence peut aussi ne correspondre à aucune lettre orthographiée (dans le cas des e épenthétiques ajoutés phonétiquement pour éviter des successions de trois consonnes entre deux mots).
On ne devrait réserver plus le terme e caduc que pour une des formes possibles du schwa, celle d’un e orthographié au milieu d’un mot polysyllabique (notamment dans sa première syllabe non finale, donc atone, et ouverte c’est-à-dire sans coda) où sa réalisation est optionnelle (mais le plus souvent muette) et ne devient effective qu’en fonction de règles prosodiques avec les mots précédents ou suivants. Par exemple le e dans samedi.
On notera que :
nombre de ces e caducs ne s’écrivent que pour des raisons de régularisation orthographique en français (par exemple pour éviter la prononciation régulière mais fautive de digraphes) et donc ne se prononcent pratiquement jamais eux-mêmes ;
nombre d’ancien e caducs ont aussi disparu de l’orthographe quand les distinctions de voyelles longues en milieu de mot ou de morphème sont devenues non pertinentes phonétiquement (le e collé dans la ligature française œ pourrait être assimilé à un e caduc inséré pour les mêmes raisons, quand on se rappelle de l’étymologie latine des mots qui l’utilisent depuis la différenciation de la consonne v d’avec la voyelle u qui suit cette ligature) ;
les e en fin de morphème, devenus atones en milieu de mot, ont été conservés dans l’orthographe : malgré leur caractère atone, ils continuent à se prononcer, uniquement en discours soigné, pour former une syllabe atone supplémentaire après une consonne extra-syllabique initiale (fricative) et avant les consonnes d’attaque de la syllabe suivante.
Notations phonétiques et phonologiques :
La notation phonologique usuelle du schwa est habituellement /ə/ dans les dictionnaires francophones les plus courants, bien que sa réalisation phonétique ne soit plus celle de la voyelle qui est différente (un phonème qui a pratiquement disparu du français à partir de la fin du Moyen-Âge), mais le plus souvent un (ou parfois un dans certaines régions, sauf en cas d’homophonie), ou encore le intermédiaire vers lequel tend la prononciation parisienne qui différencie de moins en moins et (phénomène plus accentué encore dans le parler populaire chez les plus jeunes, ainsi que dans le sud de la France).
Certains dictionnaires distinguent les schwas épenthétiques (habituellement non prononcés et parfois même non orthographiés, mais qui viennent s’ajouter en fin de syllabe pour éviter les successions de trois consonnes avec la syllabe suivante) en les notant entre parenthèses /(ə)/, tandis que les autres schwas en fin de mots ou de morphèmes qui sont habituellement prononcés mais peuvent parfois disparaître avant une consonne sont notés simplement /ə/ sans les parenthèses (leur réalisation effective peut là aussi être ou selon les locuteurs), mais la plupart (dont ce Wiktionnaire) ne les notent pas du tout dans les transcriptions phonologiques des mots qu’ils définissent.
Quand la réalisation est fixe (et jamais ) pour des raisons d’oppositions quasi homonymiques, on note /ø/ directement, avec éventuellement (mais très rarement) des parenthèses /(ø)/ si cette réalisation est elle aussi optionnelle dans certains contextes prosodiques où sa réalisation peut devenir muette, bien que dans ce cas il s’agisse bien d’un schwa par définition (mais pas d’un e caduc).