enfance de l’art \ɑ̃.fɑ̃s də l‿aʁ\ féminin
Jamais lignes ne furent mieux choisies, couleurs mieux combinées : les gothiques même, dans leurs plus fins caprices, dans leurs plus précieuses orfèvreries, ont quelque chose de souffreteux, d’émacié, de malingre, qui sent la barbarie et l’enfance de l’art.— (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, 1840, édition Charpentier, 1859)
Dans l’enfance de l’art on se contentait tout simplement, pour maintenir plusieurs dents artificielles réunies dans la place de celles dont elles devaient cacher l’absence, de les enfiler les unes à côté des autres à la manière des grains d’un chapelet.— (Antoine-Malagou Desirabode, Nouveaux éléments complets de la science et de l’art du dentiste, tome 2, Ancienne maison Béchet Jeune, Labé (successeur), Librairie de la faculté de médecine, Paris, 1843, page 641)
Ceux qui brillent dans l’enfance de l’art obscurcissent la gloire des hommes de génie qui le portent à sa perfection.— (traduit par C. Lefebvre-Laroche, De l’art poétique : épître d’Horace, aux Pisons, Imprimerie de P. Didot l’Aîné, Paris, 1798, page 89)
Ces contes sont pour la plupart remplis de traits naïfs, agréables et quelquefois piquants ; mais la prolixité les tue ; tout y annonce l’enfance de l’art ; tout y respire une licence qui ne blesse pas moins le goût que la morale, et ce que les auteurs savent le moins, c’est se borner et finir.— (Pierre-Louis Ginguené, Histoire littéraire d’Italie, tome 1, L. G. Michaud, libraire-éditeur, Paris, 1824, page 296)
Oui, un tireur de cette force devait laisser une trace dans la mémoire des gens. S’enfuir, ensuite, en profitant de l’affolement provoqué par l’attentat, était l’enfance de l’art. L’enfance de l’art ?… Hum…— (Léo Malet, Mort au bowling, Fleuve Noir, 1952, chapitre II)