Expression attestée en 1827.
Selon le Dictionnaire des expressions et locutions, Rey et Chantreau, seuls les habitants de quelques régions (dont les Normands) auraient la clé de l'histoire puisque dans ces endroits, le mot tremblement aurait eu le sens d'accumulation ou de grande quantité. Louis Dubois, dans son Glossaire du patois normand publié en 1856, indique cette signification ; comme exemple, il y cite une phrase d'Auguste Marseille Barthélémy qui, dans son ouvrage intitulé Troisième journée de la révolution écrivait « Il fait trembler le sol sous un tremblement d'hommes ». [1]
Invariable |
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et tout le tremblement \e tu lə tʁɑ̃.blə.mɑ̃\ |
et tout le tremblement \e tu lə tʁɑ̃.blə.mɑ̃\
J’ai beau leur dire que c’est l’avenir, l’intérêt bien entendu, l’exploitation où rien ne se perd ; qu’il y a bien assez long-temps que l’homme exploite l’homme, et que la femme est esclave, qu’il faut arriver à faire triompher la grande pensée providentielle et obtenir une coordonnation plus rationnelle de l’ordre social, enfin tout le tremblement de mes phrases…— (Honoré de Balzac, L’Illustre Gaudissart, 1832)
Ils n'ont davantage cure des torpilles, lesquelles ne sauraient éclater que contre la paroi des bulges, laissant intacte la vraie coque, la coque intérieure qui enferme chaudières, machines et tout le tremblement.— (Paul Chack, Sur les bancs de Flandre, 1927, page 71)
Cette fois, j’étais de la louée des foulaisons à Marigrate, un gros ménage sur les bords de Durance, une campagne avec des blés à perte de vue, des bois chasseurs, des vignes, tout le tremblement.— (Jean Giono, Un de Baumugnes, Grasset, 1929)
Et alors — fallait s’y attendre — y’en a qui dirent comment ça qu’il fallait être zinzin pour envisager — ne fût-ce qu’un seul instant — de casser le bras à Karalahari, que c’était foutrement dangereux, que si on lui faisait la piqûre il sentait plus rien et c’était pas seulement le bras qu’on lui démantibulait les poches synoviales, qu’on lui bousillait les articulations, qu’on lui pétait les tendons, qu’on lui désincrustait les filaments, qu’on lui caramélisait les ligaments et tout le tremblement.— (Georges Perec, Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?, 1966, pages 52-53)
Bien sûr nous parlons souvent ensemble, toute la journée, mais c'est pour le travail, les livres, et tout le tremblement.— (Henry Le Bal, Le janvier du monde, L'Âge d'Homme, 2006, page 31)
→ voir etc.