faire grâce \fɛʁ ɡʁɑs\ transitif indirect (se conjugue → voir la conjugaison de faire)
En ce mauvais monde où nous vivons, quand on nous fait justice, imaginons-nous qu’on nous fait grâce.— (Jean-Louis Guez de Balzac, De la cour, 6e discours)
On fait grâce d’une chose en s’emparant du reste ; les commis lui prirent tous ses effets, et lui firent grâce de son argent.— (Voltaire, Dict. phil. Grâce.)
Leur comptabilité impitoyable ne fait pas grâce d'un centime, et les mystères de l’anatocisme ont bien vite fait doubler la dette du nhaqué, sans qu'il puisse en soupçonner le mécanisme.— (L'Asie française, Comité de l'Asie française, 1913, vol. 13-14, page 113)
Pour plaire au guide, Angélique accentuait son zèle, ne voulant pas qu’on lui fît grâce d’un dessin.— (Paul Morand, L’Homme pressé, 1941)
Ces anglais sont les pires de tous. Je te fais grâce du supplice d'une conversation avec ces chichiteux voulant être à la page et parlant art moderne.— (Geneviève-Morgane Tanguy, Yves Tanguy, druide surréaliste d'Armorique en Amérique : Locronan, Woodbury, Éditions Fernand Lanore, 1995, page 154)
Le reste des idées de cet auteur sont de la même force, et nous en ferons grâce au lecteur.— (Denis Diderot, Opin. des ancien philos. (Théosophes). — cité par Littré)
Mon refus lui fait grâce, et, malgré ses désirs,— (Pierre Corneille, Nicomède, III, 2)
J'épargne à sa vertu d’éternels déplaisirs.
Je suis comme vous, je fais grâce à l’esprit en faveur des sentiments.— (Marquise de Sévigné, Lett. 5 août 1675)