fer rouge \fɛʁ ʁuʒ\ masculin
La revue de son mépris pour cette haute société de Nancy devant laquelle elle s’était compromise lui donnait une douleur détaillée, si j’ose parler ainsi, et cuisante comme le toucher d’un fer rouge.— (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
Elle se souvenait qu’un jour Emily avait offert un bol d’eau à un chien qui passait devant le presbytère ; le chien la mordit. Emily se rendit aussitôt à la cuisine et là, sans ouvrir la bouche, sans avertir personne de ce qui s’était passé, elle prit un fer rouge et l’appliqua elle-même sur sa plaie.— (Julien Green, Charlotte Brontë, dans Suite anglaise, 1927, réédition Le Livre de Poche, page 94)
Un enfant rira de l’amputé qui a mal à son membre disparu ; de son cadet, qui a empoigné à pleines mains une ortie ou un fer rouge, etc.— (Lucien Fabre, Le Rire et les rieurs, Gallimard, Paris, 1929, page 235)
Ai-je le droit d’écrire que ma mère et ses frères et sœurs ont tous été, à un moment ou un autre de leur vie (ou toute leur vie), blessés, abîmés, en déséquilibre, qu’ils ont tous connu, à un moment ou un autre de leur vie (ou toute leur vie), un grand mal de vivre, et qu’ils ont porté leur enfance, leur histoire, leurs parents, leur famille, comme une empreinte au fer rouge ?— (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)