Singulier | Pluriel |
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fièvre verte | fièvres vertes |
\fjɛ.vʁə vɛʁt\ |
fièvre verte \fjɛ.vʁə vɛʁt\ féminin
, si, pour imiter en tout les gracieux exemples de son secrétaire perpétuel, il vous dit en vous montrant certaine coupole : « Quand donc serez-vous des nôtres ? » Vous voilà pris ; les plus savants docteurs y perdraient leur latin et leur quinine : vous êtes livrés, plume et papier liés, aux tyranniques caprices de la fièvre verte.— (Armand de Pontmartin, Les Nouveaux Samedis, chap. 13 : L'Académie française, le 20 février 1864, 1re série, 2e éd., Paris : chez Michel Lévy frères & Librairie nouvelle, 1872, p. 165)
La mort de M. de Lamartine laisse un quatrième fauteuil vacant à l'Académie, dont il était membre depuis 1829.— (« Nouvelles », dans L'Avenir catholique, no 1, 1re année, jeudi 11 mars 1869, p. 13)
M. Armand de Pontmartin doit, dit-on, poser sa candidature. Après s'en être tant moqué, voilà M. de Pontmartin possédé lui aussi, de la fièvre verte.
— . J'ai la fièvre, sans doute, mais peu de fièvre. Un accès bénin. Et pourtant elle est terrible, mon cher, cette fièvre spéciale qu'un fin critique a appelée la fièvre verte, pour faire pendant à la fièvre jaune.— (Jules Claretie, La vie à Paris 1885, chap. 32 : De ma rencontre avec un candidat à l'Académie et d'une consultation à propos de la fièvre verte, le 26 juin 1885, 2e éd., Paris : chez Victor-Havard, p. 289)
— La fièvre verte ? Le mot est joli !
— Il est de M. de Pontmartin. Et la fièvre académique s'appelle fièvre verte, soit à cause de la couleur des broderies de l'habit qu'on sollicite, soit encore parce que ces broderies ont trop souvent la couleur même des raisins de la fable. Bref, la fièvre verte existe et les symptômes en sont terribles. Ils prennent tout à coup le littérateur en pleine santé, l'homme d'État en pleine puissance et jusqu'aux ingénieurs en pleine vogue.
Sauf, ajouta-t-il, qu'à partir de maintenant et jusqu'au jour de l'élection vous allez avoir la fièvre verte. Traduction : j'entrais dans une zone d'inquiétude et de supputations, je voguerais sur des montagnes russes avec leurs creux de doutes et leurs remontées d'espérance.— (Jean Cau, Le Candidat, Xenia, 2007, p. 26)
L’écrivain Benoît Duteurtre souffrirait d’une maladie rare. Une pathologie méconnue que les initiés appellent fièvre verte. Elle se traduit par un symptôme : avoir pour obsession l'habit vert de l'Académie française.— (Youness Bousenna, Élections à l’Académie française : l’immortalité, ça ne fait plus rêver, le 09 mars 2023, màj le 21 juin 2023, Télérama (www.telerama.fr))