figer \fi.ʒe\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se figer)
L’air froid fige la graisse des viandes.
On a prétendu que certains poisons figeaient le sang dans les veines.
L’huile se fige très facilement.
Ainsi il se détache du monde et de la société, il se construit un univers qui se suffit à lui-même et qui, à force de se déconcrétiser et de se dématérialiser, se fige, se pétrifie pour n’être plus qu’une image, qu’une ombre idéalisée, une illusion, une chimère.— (Raymond Lauener, Robert Walser ou La primauté du jeu, 1970, page 201)
Au passage, il est plaisant de rappeler que figer vient du latin populaire feticare, signifiant prendre l'aspect du foie, dans lequel, à première vue, on ne distingue pas plusieurs parties mais une seule.— (Jean Pruvost, Les secrets des mots, Guy Saint-Jean éditeur, Laval, 2019, p. 165)
Le réflexe jacobin, aggravé par le réflexe conservateur, condamnerait le français au ghetto, à un pittoresque archaïsant. Tout bouge, tout évolue. Le pédantisme, qui veut figer la langue, est la lettre morte d'une science vétilleuse.— (Pol Vandromme, Jours d'avant, L'Âge d'Homme, 1993, page 81)
Dans l'espoir de revenir ce soir à la maison couvert de bleus, Pablo saute dans l'arène, ramasse une cape et se fige droit comme un piquet face à la vachette et interpelle la bête. « Hooy toro », de sa petite voix.— (Ellande Bakean, Papa j'aime un homme, Société des Écrivains, 2014, page 22)
Je me figeai illico.— (Laurent Bénégui, Mon pire ennemi est sous mon chapeau, Julliard, 2012, chapitre 1)
Ce jeune homme semble un peu figé. — Une attitude figée. Les paroles se figent sur ses lèvres.
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