fort en thème \fɔ.ʁ‿ɑ̃ tɛm\ masculin
fort en thème \fɔ.ʁ‿ɑ̃ tɛm\ masculin
Confiant dans ma réputation de fort en thème, j’ai couru les bahuts… Ah ! bien, oui ! Ceux qui ont fait leurs classes à Paris ont encore des relations, sont protégés par leurs anciens maîtres ; mais le fort en thème de province, qui rêve d’exercer entre Montrouge et Montmartre, celui-là ferait mieux de se flanquer à l’eau, sans hésiter !…— (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
Après qu’un de nos forts-en-thèmes, qu’il détestait, lui eût dit un jour : il est commode de dédaigner ce dont on ne serait pas capable (ou je ne sais quoi dans ce goût), Protos se piqua, s’entêta quinze jours durant, fit si bien qu’à la composition qui suivit il passa par-dessus la tête de l’autre !— (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914)
Il est vrai que je ne suis pas doué pour écrire ; on me l’a fait savoir, on m’a traité de fort en thème : j’en suis un ; mes livres sentent la sueur et la peine, j’admets qu’ils puent au nez de nos aristocrates ; je les ai souvent faits contre moi, ce qui veut dire contre tous, dans une contention d’esprit qui a fini par devenir une hypertension de mes artères.— (Jean-Paul Sartre, Les Mots, 1964, collection Folio, page 139)