Singulier | Pluriel |
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fricarelle | fricarelles |
\fʁi.ka.ʁɛl\ |
fricarelle \fʁi.ka.ʁɛl\ féminin
J’ay cogneu de mon temps deux belles et honnestes damoiselles de bonnes maisons, toutes deux cousines, lesquelles ayant couché ensemble dans un mesme lit l’espace de trois ans, s'accoustumèrent si fort à cette fricarelle, qu’après s’estre imaginées que le plaisir estoit assez maigre et imparfait au prix de celuy des hommes, se mirent à le taster avec eux, .— (Brantôme, Vies de femmes galantes, discours 1, nouvelle édition revue & corrigée sur celle de 1740, Paris : chez Garnier frères, 1841, page 108)
La Fricarelle. « Il est des femmes qui s’adonnent à d’autres femmes pour s’entrefrotter ou faire la fricarelle, donne con donne. On les voit toutes retroussées, et leurs caleçons bas, se coucher l’une sur l’autre, s’entrebaiser en forme de colombe, se frotter, s’entrefriquer, bref se remuer fort, paillarder et imiter les hommes...— (Eugène Saunier, Physiologie et pathologie humoristiques illustrées de la génération, 1832, page 96)
Que demain passe l’homme pour elles, et, comme la fillette de Nerciat, elles te miauleront, mon frère, que la fricarelle n’était qu’énervement.— (Aurélie de Faucamberge, L’art d’aimer, tome 1, Librairie Anthème Fayard & Cie, 1927, page 239)
— La belle affaire ! En vérité, n’êtes-vous pas un couple qui tribadez sous notre toit et jouez nuitamment de la fricarelle en vous fourrant le museau dans vos parties vergogneuses ?— (Patrick Pesnot, La rose et le bourreau, Paris : Éditions L’Archipel, 2018)
René Vivien chante sa belle,— (André Arnyvelde, « Les Bas-Bleus », dans la revue Les Hommes du jour , no 38 du 10 octobre 1908, page 7)
Et nul n’a célébré plus haut
Les plaisirs de la fricarelle
Depuis la terrible Sapho.
— « < Où ai-je vu que Mme Scarron fut fricarelle avec Ninon de Lenclos ? »— (Joséphin Péladan, La gynandre, : prologue, Paris : chez E. Dentu, 1891, page 36)
En signe de pardon et d'association, elle bisa les lèvres de Diane et y coula un long carressis le long de l'échine.— (Pierre Devaux, La Reine mère, Éditions Pierre Trémois, 1945)
Lorsqu'elles eurent démurgé de la chambre, Madame de Médicis sortit de sa planque, respira un grand coup, et examina la situation.
« Ben, ça va poinct mieux ! Les deux fricarelles, encore, j'men colle. Elles iront pas loin et je les ferai poirer par les gardes. . »
, tandis que les femmes déviantes ne sont désignées que par des termes ayant un ancrage historique : lesbienne, saphiste, tribade. . Viendra ultérieurement le temps bien plus insultant des chipettes, des fricatrices ou fricarelles, des gavousses, des gougnottes, des gousses, des gouines, des mangeailles, voire des camionneuses... Mais c’est là une autre histoire !— (Jacques-Philippe Saint-Gérand, « Homosexualité des alphadécédets : remarques sur un innommable des dictionnaires conformes, et recours aux excentriques », dans Romantisme, no 159, 2013/1, pages 19-34)