gicler

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Étymologie

(1542)[1] Probablement d’un étymon *cisculare (d’origine inconnue, peut-être onomatopéique), via le francoprovençal jicler / gigler, les premières attestations étant lyonnaises[2]. Les variantes anciennes de ce verbe se retrouvent dans plusieurs régions, avec les sens de « jaillir », « projeter un liquide », « éclabousser ».

Verbe

gicler \ʒi.kle\ intransitif ou transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Jaillir en éclaboussant, éclabousser, fuser.
    • Elle court. Elle remonte le sentier, piétinant dans les flaques qui giclent. — (Claude Farrère, L’Homme qui assassina, 1907, page 295)
    • Il passait constamment sa main gauche sous son nez, comme pour arrêter le saignement. Mais le sang giclait toujours. — (Jean-Paul Sartre, La Nausée, Gallimard, 1938, page 211)
    • Je mordais l’orange, un jus sucré giclait dans ma bouche. — (Françoise Sagan, Bonjour tristesse, Julliard, 1954, page 36)
    • Sa misère et sa honte lui serviront de passeport pour entrer au ciel. Là-haut, la boue de son existence giclera autour d’elle en étoiles glorieuses. — (Marcel Aymé, Clérambard, II, 3, 1950, page 95)
  2. Se répandre en jaillissant de tous côtés.
    • Le plomb sort par les entailles et se répand dans les chairs en tournoyant et en giclant. — (Georges Duhamel, Chronique des Pasquier, volume 7 : Cécile parmi nous, Mercure de France, Paris, 1938, page 121)
    • Il giclait des quartiers de viande, des morceaux de fesses, des rognons loin, jusque dessus la Rue royale et puis dans les nuages. C’était l’odeur impitoyable, la tripe dans l’urine et les bouffées des cadavres, le foie gras bien décomposé… — (Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, Denoël, Paris, 1936, page 380)
  3. Asperger de liquide, éclabousser.
    • Les hommes bien habillés qui font attention à ne pas salir leurs chaussures, à ne pas gicler leurs pantalons bien pliés. — (Anne-Lise Grobéty, Zéro positif, Bertil Galland, Vevey, 1975, page 192)
  4. (Familier) Dégager; débarrasser quelqu’un ou quelque chose en le retirant d’un lieu où il se trouvait engagé.
    • Et à droite, là où c’est coupé, il y a un autre type, et ce type, c’est Monk ! Et là, on comprend tout ! D’un coup de ciseau, on le fait gicler, l’indésirable ! Le fâcheux ! Merci, au revoir ! — (Laurent de Wilde, Monk, 1996, collection Folio, page 114)
    • Maintenant les nains ont giclé Blanche Neige et tapent. — (IAM, Petit Frère)
    • Lieutenant, dit un gendarme, je vais chercher l’outillage, on dézingue la serrure et on gicle cette brebis hors de là. — (Fred Vargas, Un peu plus loin sur la droite, 1996, chapitre 26)
  5. (Vulgaire) Éjaculer.
    • J'attendais qu'il me gicle à la gueule. L'on avait encore jamais pratiqué l'éjaculation faciale, et je pensais que cela l'exciterait terriblement. — (Silvia Roberts , Les aventures de Katia la jeune chômeuse et mes confessions d'auteure, autoédition, 2018)
    • Je me dis, puisque les deux sont semblables en tous points, que le plus sombre a giclé dans le cul de son amant la même dose de semence. — (Pier-Angelo Polver , Ogres, éd. Balland, 1999)

Variantes orthographiques

Dérivés

Traductions

Prononciation

  • France (Lyon) : écouter « gicler  »
  • France (Lyon) : écouter « gicler  »
  • Vosges (France) : écouter « gicler  »
  • Somain (France) : écouter « gicler  »

Anagrammes

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Références

  1. Attestation isolée : En se lavant les mains, lui gicloit l’eau au visage. — (Jean de Vauzelles, La Genese de M. Pierre Aretin, Lyon, Sébastien Gryphe, 1542, page 194, mentionné par Godefroy)
  2. Étienne Molard, Dictionnaire du mauvais langage ou Recueil des expressions et des phrases vicieuses, usitées en France, et notamment à Lyon, Imprimerie d’Antoine Beaumont, 1797, page 68