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Mot normand[1] signifiant autrefois « femme » du terme scandinave kvinna (même sens). Le mot est plus tard devenu péjoratif. Le normand a aussi les termes gouënipe ou couénipe « femme de mauvaise vie ».
Auguste Creuzé de Lesser[2] tire ce mot de la reine Goïne (à rapprocher avec le gaélique coinne, « femme », l’anglais queen, « reine ») qui trompait son mari et le fit périr pour fuir avec son amant : « Quoiqu’en amour à la bonté j’incline, Je n’en ai pas pour la reine Goïne ; Et jusqu’à nous son nom un peu changé Vint justement en proverbe érigé. » — (La Table ronde, 1810)
Auguste Scheler[3] soulignant que l’ancien français avait godine (sens identique), propose une racine god : le verbe godailler (« boire avec excès ») ayant subi lui aussi une évolution vers gouailler (« s’amuser ») d’où gouaille. Cette racine, selon ce même auteur faisant référence au philologue allemand Friedrich Christian Diez, n’est pas issue du latin gaudere (« jouir »), mais est plutôt d’origine celte et se retrouve dans le gallois god (« luxure »), l'ancien français godon (« femme de mauvaise vie ») ou, plus proche de nous, godelureau.
De l’arabe قينة, qayna (le « ق -q » arabe étant souvent retranscrit en « g », comme dans le mot qahba donnant gaupe, et comme il est fréquemment prononcé dans certains dialectes, tel قلبqalb (« cœur » en français), prononcé « galb » en Tunisie et dans la Péninsule arabique). Une qayna était une esclave-musicienne au Moyen-Orient, d'où la réputation de femme de mauvaise vie.
Probablement issu plus ou moins directement de la racine indo-européenne gʷḗn ("femme"). À rapprocher du sens 2.
Que la vieille Thémis ne soit plus qu’une gouine Baisant Mandrin dans l’antre où Mongis baragouine Ô nature profonde et calme, que t’importe !— (Victor Hugo, Force des choses, 1853)
– Hein ? il y a quelque femelle, là-dessous… Ah ! les sacrées gouines, on devrait leur tordre le cou à toutes !— (Émile Zola, La Terre, Charpentier, Paris, 1887)
Dans la même perspective de visibilité, les lesbiennes, qui ressentent la nécessité d’avoir leur propre espace de lutte, fondent les Gouines rouges en juin 1971. « Nous n’avions pas d’autre revendication que vivre notre amour au grand jour. »— (Stéphanie Arc, Les Lesbiennes, 2010)
Cette marche est là pour montrer qu’on peut être jeune, LGBTQI+ et vivre en banlieue», affirme-elle avec aplomb, avant de continuer à scander : «Y’en a assez, assez, de cette société qui ne respecte pas les trans, les gouines et les PD»— (Marie Rouge et Emeline Paillasseur, A Saint-Denis, «assez de cette société qui ne respecte pas les trans, les gouines et les PD» sur Liberation.fr, 9 juin 2019)