grecquer \ɡʁɛ.ke\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
En reliure traditionnelle (occidentale), le perçage des cahiers se fait avec une scie à grecquer (l'opération s’appelle le grecquage). Les cahiers, les gardes (dites blanches) et les fausses gardes (qui sont aussi des cahiers) sont assemblés et taqués (alignés sous la forme d'un parallélépipède). Le tout est placé entre deux bandes de cartons dans un étau (étau à endosser) dépassant d’un centimètre. On trace au crayon avec une équerre à talon, sur le dos des cahiers, les endroits où l’on va grecquer. Ces emplacements dépendent du type de couture que l’on va réaliser (ficelles, ou ruban). Avec la scie à grecquer on scie l’ensemble des cahiers aux emplacements choisis sur une profondeur variable dépendant de l’épaisseur des cahiers (ne pas aller au delà d’un millimètre). Une fois l'opération finie, les trous de tous les cahiers sont alors régulièrement alignés. On peut ensuite passer à la couture sur ruban ou sur ficelle à grecquer.
Grecquer un volume c'est faire des entailles sur son dos afin d'y loger les ficelles.— (Louis-Sébastien Lenormand, Manuel-Roret du relieur, chapitre III, 1890, page 129)
Dans l’atelier du relieur – quel est son nom ? –, tout est étrangement figé, presque inquiétant : la presse les livres déposés en pile, les instruments, en attente des mains d’artisan, aux noms singuliers : ais ferrés, brosse à jasper, chevillette cuivre, pince-nerf, scie à grecquer, use-bout de couteau à rogner.— (Lydia Flem, Paris fantasme, Seuil, Paris, 2021)