herbe d’ivrogne \ɛʁb d‿i.vʁɔɲ\ féminin
Il occasionne des assoupissemens, des vertiges, des nausées, des engourdissemens, des mouvemens convulsifs, la mort même, s'il se trouve en grande quantité dans le pain dont on se nourrit. Ce sont ces inconvéniens plus ou moins graves, que la fermentation panaire ne paroît pas atténuer, qui ont fait donner à la plante dont il s'agit, le nom d’herbe d’ivrogne. Les funestes effets qu'en ont éprouvé les François pendant leur séjour en Italie, ont déterminé à l'examiner; et il est résulté, d'expériences faites avec soin, que son grain contenoit, entre autres substances, un extrait résineux, analogue à l'opium.— (Olivier de Serres, Le Théâtre d'Agriculture et mesnage des champs, 3e lieu, §. 113, 1600-1675, réed. à Paris : chez Mme Huzard, an XII, tome 1, p. 472)
Lorsque l'ivraie a été cueillie peu mûre, les effets de son grain sont beaucoup plus dangereux que lorsqu'elle a été cueillie dans sa parfaite maturité. C'est particulièrement dans son eau de végétation que résident ses qualités malfaisantes; ce grain cause non-seulement l'ivresse, ce qui a fait nommer la plante herbe d’ivrogne, mais encore l'assoupissement, les vertiges, les nausées, le vomissement, des foiblesses, l'engourdissement des membres, des mouvemens convulsifs, la mort même si on en mange beaucoup.— (« Ivraie ou Ivroie, ou Herbe d'Ivrogne », dans le Cours complet d'agriculture théorique, pratique, économique, et de médecine rurale et vétérinaire, par l'abbé François Rozier, tome 5, Paris, 1787, p. 721)
HERBE D'IVROGNE (Bot.) : nom donné dans quelques lieux, suivant M. Bosc, à l'ivraie annuelle, lolium temulentum , qui a une qualité enivrante.— (Antoine-Laurent de Jussieu, article dans le Dictionnaire des sciences naturelles, tome 21 (Hep-Huis), Strasbourg & Paris : chez F. G. Levrault & Paris : chez Le Normant, 1821, p. 29)
L'IVRAIE ENIVRANTE, Lolium temulentum, L., vulgairement nommée Zizanie et Herbe d’Ivrogne, est une Plante annuelle dont le chaume dressé, haut de plus d'un demi-mètre, est muni de quelques nœuds ainsi que de feuilles engaînantes, très-longues, planes, assez larges un peu rudes au toucher; leur gaîne, fendue, offre à son orifice une membrane tronquée.— (Jean Baptiste Antoine Guillemin, article « Ivraie enivrante », dans le Dictionnaire classique d'histoire naturelle, tome 9, Paris : chez Rey et Gravier, 1826, p. 39)
En Gallicie et en Pologne, on cultive l’Ivraie narcotique ou herbe d’ivrogne, Lolium temulentum, sous le nom de Matanac. On en recueille la graine, on la cuit avec des grains d'avoine, ou bien on les mélange à des gâteaux. Il produit d’abord l’excitation, puis l’ivresse, puis un sommeil dur et long.— (F. Kirschleger, « Des jouissances narcotiques », (extrait du Journal de la Soc. d'Hort. du Bas-Rhin.), dans Société d'horticulture de Gand : Journal mensuel des travaux de la Société, tome 3, Gand, 1857, p. 185)